À l’occasion des 150 de la GRC, les employés de la Division O se souviennent de leur service : la sergente à la retraite Paulette Breau
Dans cette foire aux questions, la sergente à la retraite Paulette Breau (no 39286) souligne le 150e anniversaire de la GRC en racontant certaines de ses expériences en tant que policière de la GRC et instructrice au Collège de police de l’Ontario (CPO). De la fin de sa formation en 1987 (troupe 18) à son départ à la retraite en 2017, sa carrière s’est échelonnée sur 30 ans.
Parlez-moi un peu de votre parcours professionnel
J’ai eu la chance de passer ma carrière au sein de la Division O (Ontario) et dans la région de la capitale nationale (RCN). J’ai travaillé pour la Police fédérale et l’équipe de formation et de perfectionnement. J’ai passé plusieurs années dans la Section antidrogue à prendre part à des opérations d’infiltration. J’ai également travaillé en Application de la loi fédérale, aux Délits commerciaux et pour les Enquêtes criminelles.
J’ai ensuite joint la Sous-direction de la formation au Quartier général de la Division O, puis la Sous-direction de la formation et du perfectionnement. Je suis par la suite devenue instructrice, Recours à la force de la Division O. C’était inusité, car la quasi-totalité des instructeurs était des hommes. J’ai par la suite offert de la formation pour le Programme national sur le recours à la force, où j’ai assuré la formation des membres pour qu’ils puissent devenir instructeurs, Recours à la force au sein de leurs divisions respectives. Je crois que j’ai été la première femme à offrir des séances de formation à l’échelon national. Cela a permis à d’autres femmes de devenir formatrices.
J’ai terminé ma carrière en tant qu’instructrice au Collège de police de l’Ontario, où je donnais des cours sur les lois fédérales à toutes les recrues des services policiers de l’Ontario.
Y a-t-il des membres ou des employés qui ont eu une influence positive sur votre service?
J’ai eu la chance de connaître beaucoup de membres qui m’ont inspiré tout au long de ma carrière. Le premier est le gend. John (Albert) Martin, qui était affecté à ma ville natale. Bien avant que je devienne membre, il m’amenait au Détachement et me montrait les vidéos de formation pour m’aider à me préparer à la Division Dépôt.
Une fois affectée à mon premier Détachement, le serg. Don Oesch est devenu comme un père pour moi. Il n’était pas certain au début d’avoir une agente dans son escouade antidrogue. Il a par la suite eu tellement confiance en moi qu’il a cosigné mon prêt hypothécaire!
Mon troisième mentor était mon superviseur, le serg. Gerry Melinko. Il se montrait toujours encourageant et était un excellent chef d’équipe.
D’autres personnes qui m’ont inspiré sont le serg. Bill MacDonald, de la Sous-direction de la formation, et le s.é.-m. Brad Keddy, qui était mon patron alors que je travaillais dans la Section des délits commerciaux à Hamilton.
Tous ces mentors ont fait preuve de gentillesse, m’ont soutenu et connaissaient très bien leur domaine d’expertise. Ces personnes et plusieurs autres ont contribué à la réussite de ma croissance personnelle et de mon perfectionnement professionnel en tant que policière.
Décrivez le moment de votre service dont vous êtes le plus fière, ainsi que le plus difficile et le plus effrayant
Mon moment le plus effrayant a eu lieu quand j’effectuais un travail d’infiltration comme fournisseuse de drogues. On m’a donné pour tâche de tenter d’acheter de la cocaïne d’un trafiquant de drogues connu. Nous savions également que ce trafiquant possédait une arme de poing. Lorsque mon partenaire et moi sommes entrés dans l’appartement, le trafiquant a dégainé son arme. Nous nous sommes lancés sur le suspect et l’avons mis à terre. Nous lui avons ensuite retiré son arme et l’avons mis en détention. Il est clair que le suspect voulait ouvrir le feu sur nous.
Cela m’a appris à toujours porter attention, faire preuve de vigilance et être préparée à prendre rapidement des décisions.
Je dirais que le moment le plus difficile de ma carrière a été quand j’ai dû accepter mon trouble de stress post-traumatique (TSPT) et le fait qu’il ne me permettrait pas de terminer mon parcours au CPO. J’ai dû demander un licenciement de la GRC pour raisons médicales en 2017 à cause de mon TSPT.
Si vous pouviez vous donner un conseil à l’époque où vous étiez en formation ou à la Division Dépôt, avec le recul et compte tenu de toutes vos expériences, quel conseil vous donneriez-vous?
Établit une conciliation travail-vie personnelle! Ma vie tournait autour du travail et je n’ai jamais appris à refuser les tâches et les heures supplémentaires. J’étais prête à faire tout ce qu’il fallait pour faire mon travail et plus encore.
Je dirais à « la Paulette de la Division Dépôt » de s’informer quant à l’ensemble des outils et ressources à sa portée et de s’en prévaloir pour rester en bonne santé (c.-à-d. services psychologiques, massothérapie, soutien par les pairs, exercices physiques, etc.).
Avez-vous le sentiment que la culture du travail policier a eu des répercussions négatives sur vous, directement ou indirectement? Donnez-nous des explications.
Être une policière dans les années 80 n’a pas toujours été facile. Je n’étais pas toujours vue comme une membre à part entière par certains membres masculins de la Gendarmerie. Je me souviens qu’on m’a dit que mon rôle n’était pas d’être policière, mais plutôt d’être « à la maison, pieds nus et enceinte. »
Bien qu’il y ait eu des problèmes de harcèlement tout au long de mon service, cela n’a pas eu le moindre effet sur la façon dont j’ai perçu mon service. Et je suis heureuse de vous dire qu’au moment de mon départ à la retraite, d’importants changements positifs avaient lieu pour les femmes au sein de la Gendarmerie.
J’étais, et je demeure, fière d’avoir servi la population canadienne et d’avoir apporté des contributions positives à la GRC.
Depuis que vous avez pris votre retraite, pensez-vous qu’il est important de rester en contact avec la GRC? Si tel est le cas, comment vous y êtes-vous pris pour garder contact?
À mon départ à la retraite, j’ai eu l’occasion de garder ma tunique rouge. J’ai pu faire des allocutions publiques au sujet de la GRC à des clubs communautaires et des clubs de service, et j’ai pu assister en uniforme aux cérémonies du jour du Service.
Je garde contact avec les membres et employés de la GRC, dont plusieurs sont pour moi des amis de longue date. Je reste également en contact avec les groupes de la GRC sur les médias sociaux.- Date de modification :