Série de balados des Services nationaux de la jeunesse

Les balados sont rapidement devenus un moyen populaire de présenter certains sujets à un large public. La série de balados des Services nationaux de la jeunesse de la GRC devrait accroître l'accessibilité à nos programmes et aux possibilités d'engagement. Les auditeurs pourront sélectionner un sujet ou un conférencier invité en fonction de leurs intérêts particuliers et écouter à leur guise.
Chaque balado mettra en vedette des membres du personnel des Services nationaux de la jeunesse et un invité présélectionné par les Services nationaux de la jeunesse en raison de sa connaissance du sujet. Chaque balado sera axé sur des initiatives des Services nationaux de la jeunesse de la GRC. Grâce à ce média, les jeunes, les éducateurs et les membres de la GRC auront de nouvelles occasions de se renseigner sur les priorités stratégiques pour les jeunes et d'établir un lien entre la GRC et les jeunes de leur collectivité.
Épisodes
Épisode 1 : Série de balados des Services nationaux de la jeunesse - Emily Dion
Épisode 1 : Série de balados des Services nationaux de la jeunesse - Emily Dion
Épisode 1 : Emily Dion - Transcription
00:00 : [Musique]
00:21 - Kyle Barber : Voici le premier épisode de la série de balados des Services nationaux à la jeunesse intitulée « En couleur ». Dans l'épisode d'aujourd'hui, nous discutons avec Emily Dion. Emily a participé à deux reprises aux ateliers de perfectionnement en leadership pour les jeunes que les Services nationaux à la jeunesse offrent chaque année à Regina, en Saskatchewan. Ce balado vous est offert par les Services nationaux à la jeunesse.
00:44 - Kyle Barber : Bonjour à tous. Bienvenue à la série de balados des Services nationaux à la jeunesse intitulée En couleur. Nous sommes très heureux de retrouver Emily Dion, une de nos amies qui a participé à deux ateliers de perfectionnement du leadership pour les jeunes. Au cas où vous ignoriez en quoi consiste cet atelier, en voici une brève explication. L'atelier national de perfectionnement en leadership pour les jeunes se tient deux fois l'an à Regina, à la Division Dépôt. Nous jumelons un jeune et un membre, ou un agent de programmes communautaires et un jeune d'une autre division ou d'une autre région du Canada, et nous les amenons à la Division Dépôt pour une expérience d'une semaine qui s'avérera inoubliable à bien des égards. Ils vivent là où vivent les cadets, ils mangent ce que mangent les cadets et ils assistent à des présentations sur le leadership en cours de route. Ils ont l'occasion de voir en quoi consiste la vie d'un cadet à la GRC, et dans le cadre du programme, ils doivent concevoir un projet qu'ils mettront en œuvre pour améliorer les conditions de vie dans leur collectivité. J'ai eu la chance de participer à deux de ces ateliers de perfectionnement du leadership pour les jeunes avec notre co animateur, Adam Burns.
01:43 - Adam Burns : Bonjour.
01:44 - Kyle Barber : Nous avons aussi avec nous Alison McIntomny, qui est très enthousiaste à l'idée d'aller à Regina. Elle a d'ailleurs précisé qu'elle préférait y aller en été. Nous en parlerons à Emily, qui a participé à deux de ces ateliers, un en août et l'autre en janvier. Nous verrons lequel des deux elle a préféré. Emily, bienvenue à notre balado.
02:00 - Emily Dion : Merci beaucoup.
02:01 - Kyle Barber : Tu as donc eu la chance de participer à deux ateliers de perfectionnement du leadership pour les jeunes. Commençons par le premier. En fait, parle nous un peu de toi d'abord. Quels sont tes centres d'intérêt et pourquoi l'idée de venir à Regina, comme proposé par Adam, a t elle soulevé ton intérêt?
02:16 - Emily Dion : Eh bien, mon nom est Emily Dion, et j'ai 19 ans. Je suis actuellement aux études, en techniques correctionnelles et policières. J'espère éventuellement entrer à la Division Dépôt, que j'ai déjà eu l'occasion de découvrir un peu. J'aime voyager et j'adore écouter des balados, en particulier sur des crimes véritables. Ce sont mes préférés. Je suis ravie d'être ici et d'avoir l'occasion de répondre à quelques questions.
02:36 - Kyle Barber : Alors, explique nous un peu le processus. Peut être qu'Adam pourra également nous fournir quelques détails. Comment as tu entendu parler du programme? Comment as tu appris que ta candidature avait été retenue? Et Adam, comment en êtes vous venu à sélectionner Emily dans votre collectivité?
02:51 - Emily Dion : C'est par Adam, évidemment, que j'ai entendu parler du programme. J'étais en 12e année et je cherchais une activité parascolaire intéressante. J'ai donc décidé de participer à une activité de sensibilisation communautaire dans le cadre de laquelle des membres de ma collectivité se réunissaient et cherchaient des moyens de faire de la ville un meilleur endroit où vivre. C'est là que j'ai rencontré Adam. J'ai remarqué l'emblème de la GRC sur sa chemise et cela a immédiatement attiré mon intérêt. Déjà en 10e ou 11e année j'entretenais l'idée de devenir un agent de la GRC ou d'un autre corps policier. J'ai donc pris mon courage à deux mains et je suis allée me présenter à lui lors de la réunion. Je lui ai simplement fait part de mes aspirations et de mes rêves de devenir policière, et cela lui a fait très plaisir. Il m'a proposé de l'accompagner au quartier général de Burnside pour siéger au Comité sur la cybercriminalité, ce que j'ai bien sûr accepté. J'étais tellement excitée d'avoir cette occasion. C'est là que j'ai rencontré une certaine Lana, Lana Woodfine. Elle était la directrice du Comité sur la cybercriminalité. Une fois de plus, j'ai trouvé le courage de me présenter et de parler de mes aspirations, et elle m'a dit qu'il y avait beaucoup d'occasions d'aller à la Division Dépôt. Je lui ai alors demandé quelques formulaires de demande, qu'elle m'a remis avec plaisir. Peut être Adam veut il ajouter quelque chose?
04:08 - Adam Burns : Avant de rencontrer Emily, j'ai emmené un autre jeune aux réunions des Services nationaux à la jeunesse. C'est lui qui a créé le projet de sensibilisation communautaire auquel Emily a participé. Je me souviens de notre rencontre. Elle était extrêmement nerveuse et timide. Évidemment, elle a fait beaucoup de chemin depuis. Dans le cadre de son projet, elle a fait des présentations en salle de classe – je suis sûr qu'elle va en parler – qui visaient à promouvoir son projet et à sensibiliser les élèves. C'est fou le chemin qu'elle a parcouru depuis. À l'époque, j'étais en discussion avec les Services nationaux à la jeunesse. Ils cherchaient quelqu'un de l'Est pour participer à un autre projet, et j'ai décidé de prendre Emily, sans aucune hésitation. Elle était si enthousiaste à l'idée de devenir membre, et il était évident qu'elle était la personne tout indiquée. Nous y sommes donc allés une première fois et elle a effectué un travail fantastique. Bien sûr, ils n'ont pas pu résister à l'envie de lui demander de revenir une deuxième fois. Emily, si tu veux bien parler de cette première expérience à la Division Dépôt, ce serait formidable.
05:03 - Emily Dion : Oui, absolument. Donc la première fois que je suis allée à la Division Dépôt, c'était en août, du 4 au 11 août, je crois. J'étais extrêmement nerveuse. J'avais regardé des vidéos sur la Division Dépôt, pour me faire une idée de ce que ce serait, mais ces vidéos ne lui rendaient pas du tout justice. J'étais comme un enfant qui va à Disney World pour la première fois. Je sais que cela semble idiot parce que la plupart des gens ne sont pas si excités, mais moi, j'étais vraiment excitée d'y aller. Quand ils ont ouvert le portail et que j'ai pu entrer, j'ai été frappée par la beauté de l'endroit. C'était tout simplement formidable d'entrer et de voir les cadets. C'était comme une petite communauté fermée. Quand on pense au fond de soi que tous ces gens sont là pour les mêmes raisons que nous, c'est tout simplement irréel. J'ai rencontré tous ces autres jeunes de toutes les régions du pays et c'était une expérience fantastique. Tous avaient des histoires incroyables à raconter. J'ai aussi rencontré d'autres policiers et des adultes qui avaient amené leurs enfants. Ils étaient tous des gens étonnants. J'ai pu rencontrer des gens comme Kyle et Louis, qui sont si pleins d'entrain, et j'étais si impatiente de travailler, mais aussi d'en apprendre plus sur la Division Dépôt et son histoire. Je voulais avoir une meilleure idée de ce que serait cet avenir tant espéré en tant que cadette. C'était une expérience vraiment spéciale dont j'aime encore aujourd'hui parler et dont j'aime me souvenir. Comme vous pouvez le voir, je suis allée dans les boutiques de cadeaux et j'ai acheté des cadeaux pour toute ma famille qui me soutient et qui est fière de moi. Pour cela, je suis vraiment reconnaissante aux Services nationaux à la jeunesse et à Adam.
06:25 - Alison McIntomny : Comment était la rencontre avec les autres jeunes qui venaient des quatre coins du Canada? Quelle a été leur expérience? Tu as discuté avec eux et ils t'ont parlé de leurs aspirations. Comment était ce?
06:37 - Emily Dion : C'était bien. J'ai vraiment apprécié. J'ai aimé apprendre d'où venaient les autres jeunes et comment, même s'ils avaient des aspirations différentes, tous convergeaient. Certains étaient dans les cadets de l'armée, d'autres voulaient simplement être policiers, pas nécessairement des cadets à la Division Dépôt. C'était génial. J'ai aimé découvrir leurs différences. Dans l'ensemble, j'étais juste vraiment heureuse de voir un groupe de jeunes qui voulaient généralement la même chose que moi. Les entendre parler de leurs rêves et leurs aspirations et de ce qu'ils voulaient faire pour leur collectivité, c'était une belle expérience. J'étais si heureuse de voir que d'autres jeunes de partout au Canada voulaient aider leur collectivité respective, et peut être même d'autres parties du Canada, et rêvaient d'en faire un meilleur endroit où vivre. C'était fantastique, et j'étais vraiment heureuse de voir ça.
07:21 - Adam Burns : Emily, pourrais tu nous parler du projet que tu as choisi lors de ta première participation au programme?
07:25 - Emily Dion : La première fois, Adam et moi étions d'accord sur le fait qu'il y avait un très gros problème de drogue, ainsi que de santé mentale, dans notre collectivité. En tant que personne qui milite ouvertement en valeur de la santé mentale, j'ai pensé que ce serait un très bon sujet de discussion. Je voulais faire fond sur mon expérience personnelle et sur celle d'amis et de connaissances qui éprouvent beaucoup de difficultés et qui n'ont pas d'exutoire pour exprimer ce qu'ils ressentent ou qui ont l'impression qu'ils ne peuvent pas se faire entendre. Ces deux sujets m'interpellaient, et j'ai pensé que ce serait une très bonne idée de les réunir, d'examiner leurs liens et de se pencher sur les façons d'éviter que des problèmes de santé mentale mènent à la consommation de drogues. Donc, Adam et moi avons pensé aller dans les écoles, primaires, intermédiaires et secondaires, évidemment, pour parler de mes expériences personnelles en matière de santé mentale, des façons de s'aider soi même et des mesures que nous entendions mettre en place pour que les jeunes aient un exutoire et ne se sentent pas si seuls. Cette idée me rendait vraiment heureuse. Je pense que cela m'a ouvert les yeux et a élargi mes connaissances sur la santé mentale et sur son importance et sa gravité, ainsi que sur les drogues dans ma collectivité. J'étais si triste de voir cela, surtout chez les très jeunes, qui consomment parfois de la drogue dès l'école primaire. C'est un problème que je savais que je devais aborder. Alors voilà!
08:36 - Kyle Barber : Tu as parlé un peu plus tôt de ta première rencontre avec Adam. Tu étais vraiment nerveuse. Puis tu as parlé de l'atelier de perfectionnement du leadership pour les jeunes et de la création d'un projet visant à discuter des initiatives de santé mentale et des drogues dans ta collectivité. Peux tu nous parler de la première présentation que tu as faite? À quel point étais tu nerveuse lors de cette première présentation? On s'entend que ce ne sont pas des sujets faciles à aborder. Il faut à la fois être un peu vulnérable et avoir confiance en soi. Passer de cette rencontre avec Adam, qui est un gars super accueillant et facile d'approche et qui pourtant te rendait nerveuse, à une présentation devant des jeunes sur des sujets délicats, c'est un parcours très difficile que tu as pris ces dernières années. Pourrais tu nous dire à quel point tu étais nerveuse, nous parler de la première présentation et de la confiance qui s'est développée au fil du temps et des présentations?
09:21 - Emily Dion : J'étais extrêmement nerveuse. Je n'avais presque aucune confiance en moi et je doutais de mes compétences. Étant une perfectionniste, c'était difficile. Je préfère encore me taire que de risquer de me tromper. Je détestais ce sentiment, mais quand Adam et moi sommes allés à la Division Dépôt et que nous avons travaillé sur notre présentation ensemble, nous avons développé un lien plus fort. C'était plus facile avec lui, parce qu'il est un peu comme moi, il aime faire des blagues et, comme vous l'avez noté, il est vraiment facile d'approche. En plus, je faisais mon exposé devant des jeunes qui étaient dans le même bateau que moi. Je n'avais aucune idée si ces jeunes avaient déjà fait une présentation. Je ne pouvais pas imaginer à quel point ils étaient nerveux. Et certains jeunes étaient des présentateurs extraordinaires. Je me souviens d'une fille qui, le premier jour, lorsqu'on lui a demandé de parler d'elle, a demandé si elle pouvait se lever et faire le tour de la pièce. C'était incroyable. C'était agréable de voir à quel point elle était heureuse de parler et de s'ouvrir. Pour ma présentation, Adam et moi avons pensé que ce serait une bonne idée d'ajouter quelques petites images drôles et des GIF. Cela faciliterait la transition d'une diapositive à l'autre, d'autant que, comme vous l'avez mentionné, c'était un sujet vraiment délicat. De plus, le fait qu'il y avait des adultes dans l'auditoire me rendait extrêmement nerveuse. Mais comme je l'ai dit, je me suis davantage concentrée sur les jeunes, sachant qu'ils étaient aussi nerveux que moi. Je voulais simplement aborder ce sujet et le faire de manière professionnelle, mais aussi détendue. Avant ma présentation, j'ai assisté à une autre excellente présentation sur les techniques d'exposé et sur l'importance de se calmer les nerfs et d'avoir avec soi quelque chose à boire pour s'éclaircir la gorge. J'en ai tiré beaucoup d'information que j'ai mise à profit dans ma présentation. À mon avis, Adam et moi avons fait un travail fantastique. Je repense à tout cela et je n'ai aucun regret. Pour la première fois de ma vie, j'avais ce beau sentiment. Dans toute autre situation, j'aurais eu l'impression de m'en être très mal tirée, peu importe les bons commentaires. Je m'arrêtais toujours aux petits défauts. Mais lors de cette présentation, je voyais que tous étaient captivés par le sujet. Ils s'y identifiaient. Ils riaient aussi des blagues et des petites images que j'avais mises çà et là, juste pour détendre l'atmosphère. Dans l'ensemble, c'était une très bonne expérience que je suis ravie d'avoir vécue.
11:24 - Kyle Barber : Combien de présentations as tu faites à ce jour?
11:26 - Emily Dion : Oh, mon Dieu. Probablement plus que je ne peux en compter sur les doigts de la main. Avec Adam dans les écoles, je dirais peut être une, deux… à peu près quatre ou cinq. Bien sûr, j'ai fait des présentations sans lui, notamment dans le cadre de mes études. Comme je l'ai mentionné, j'ai misé sur les connaissances acquises grâce à cette présentation sur les techniques d'exposé à laquelle j'ai assisté à la Division Dépôt. J'utilise ces connaissances encore aujourd'hui. En plus de faire de moi une meilleure présentatrice, cela me permet d'engager plus facilement les gens qui m'écoutent et de m'assurer qu'ils comprennent ce dont je parle. Je ne me contente pas de lire le contenu d'une diapositive. Je m'identifie à eux et j'adopte un ton très personnel. Je ne veux pas simplement présenter la matière, et le tour est joué. Je veux qu'ils écoutent. Je veux qu'ils réfléchissent à ce dont je parle et qu'ils posent autant de questions que possible, parce qu'il n'y a pas de question idiote. Je pense que beaucoup de jeunes sont un peu nerveux à l'idée d'en parler. Beaucoup sont venus me voir après ma présentation, lorsque tout le monde était parti, pour me parler en privé parce qu'ils étaient gênés de poser des questions en public et qu'ils craignaient d'être ridiculisés par leurs pairs et leurs amis. Chaque fois je leur disais qu'ils ne devraient pas avoir peur du ridicule et que toutes les questions étaient valables. Alors, oui, les présentations que je donne ont une grande importance à mes yeux. J'y travaille très fort. Je les répète. Elles comptent beaucoup pour moi et je suis très reconnaissante de cette occasion que j'ai eue de faire une présentation devant des jeunes à la Division Dépôt.
12:45 - Adam Burns : Emily, pourrais tu nous parler un peu de ton évolution depuis cette expérience à la Division Dépôt? Il serait évident pour toute personne qui te connaissait avant et qui regarde maintenant cette vidéo que le changement a été spectaculaire. Peux tu nous en parler un peu?
13:00 - Emily Dion : Oui, bien sûr. Quand je suis arrivée à la Division Dépôt, j'étais une personne très nerveuse. J'étais très anxieuse et j'étais perfectionniste. Je le suis encore, d'ailleurs. L'anxiété et le perfectionnisme sont deux traits de ma personnalité que je dois accepter et apprendre à gérer, plutôt que de les cacher. Je les utilise à mon avantage et je pense que je suis une personne différente aujourd'hui. Évidemment, avec le temps… le temps nous façonne. Il nous transforme, surtout quand on vit quelque chose de gros, comme d'aller à la Division Dépôt dans mon cas. Cela a été pour moi une expérience unique que je n'aurais jamais pensé pouvoir vivre. Je n'aurais jamais pensé que je pourrais aller voir de mes propres yeux à quoi ça ressemble. Je suis rentrée chez moi transformée. J'ai changé pendant cette semaine passée là bas. En plus de développer un sentiment d'appartenance, j'ai acquis des connaissances, et j'ai accepté qui j'étais. Je n'avais plus peur de parler de moi et de mes aspirations. J'ai laissé derrière moi l'idée que je ne le méritais pas. Je pensais auparavant que je n'en faisais pas assez, que je n'étais pas assez bonne et qu'il y aurait toujours des gens qui seraient meilleurs que moi. C'était tout un combat pour moi, et ce l'est encore aujourd'hui. Ces deux séjours à la Division Dépôt m'ont complètement changée, et de ramener cette nouvelle personne à la maison et montrer à mes amis et à ma famille qui j'étais devenue en une semaine et qui j'allais être dans les prochaines années était un sentiment incroyable. C'était incroyable parce que j'étais quelqu'un qui aimait parler de ses ambitions, de son désir d'aider et de diriger, d'amener les autres à être meilleurs, mais je pensais que je n'y arriverais jamais parce que j'avais cette peur paralysante. C'était une lutte énorme, mais avec le temps, j'ai fait des présentations, je suis allée à la Division Dépôt, j'ai parlé avec des centaines de personnes, j'ai rencontré des gens vraiment importants et j'ai discuté avec des jeunes qui, comme moi, étaient trop nerveux pour parler. J'ai en quelque sorte eu un avant goût des deux côtés de la médaille et je les accepte tous deux. Je suis passée du plus bas au plus haut et je pense que les choses ne feront que s'améliorer. L'idée de participer à ce balado, par exemple, me rendait nerveuse. Je suis nerveuse en ce moment, mais je suis là. Je fais au mieux et j'espère juste que les gens écoutent, qu'ils découvrent un peu ce qu'est la Division Dépôt et qu'ils se sentent inspirés. C'est de cela qu'il s'agit, d'inspiration. Je pense que c'est quelque chose de vraiment formidable et je suis vraiment reconnaissante d'être devenue la personne que je suis aujourd'hui. Cela n'aurait pas été possible sans ce séjour à la Division Dépôt. Je n'y serais pas arrivée sans Lana, qui a vu cette étincelle dans mes yeux, cette envie d'aller à la Division dépôt, et bien évidemment Adam, qui a vu cette même étincelle. J'étais si nerveuse que j'ai bien failli ne pas aller me présenter à Adam. Si je ne l'avais pas fait, je ne serais pas ici, et honnêtement, je préfère ne pas y penser parce que ma vie est tellement géniale. Je suis aux études et j'apprends. Chaque jour, je grandis en tant que personne, et pour cela, je suis très reconnaissante.
15:36 - Kyle Barber : Je pense que l'une des choses les plus étonnantes que nous ayons vues à la Division Dépôt lors de ta première visite, c'est quand tu as défilé avec la troupe. Pourrais tu nous parler de cette expérience?
15:45 - Emily Dion : Absolument. Quand j'ai eu l'occasion de défiler avec la troupe… Nous étions au gymnase pour jouer au soccer, au hockey en salle et à d'autres sports du genre avec les jeunes. Les activités ont pris fin et tout le monde quittait le gymnase lorsque Louis et Adam m'ont en quelque sorte prise à part et m'ont demandé si je voulais défiler avec la troupe qui allait s'entraîner. Ce sentiment, c'était comme un sentiment d'euphorie. Je me demandais si c'était réel. Est ce que j'étais vraiment sur le point de faire cela? Au départ, je me suis dit qu'il n'en était pas question. Je ne voulais pas défiler avec la troupe, avec un sergent instructeur qui marque le rythme. Je ne voulais pas marcher sur les pieds de mes camarades et me ridiculiser. Mais dans cette milliseconde de réflexion, je me suis dit : « Emily, tu es ici pour une bonne raison ». Mon père joue un rôle très important dans ma vie. Il est mon plus grand partisan. Avant que je parte, il m'a dit : « Laisse ta marque là bas. Donne le meilleur de toi même et montre leur qui tu es. » Alors, bien sûr, j'ai accepté! J'étais tout énervée lorsqu'ils ont commencé à entrer et à s'aligner. Alors je me suis dandinée et je me suis serrée dans les rangs. J'ai regardé d'un côté et de l'autre et ils avaient tous le regard sérieux. Je me suis alors présentée – ils étaient si gentils – et je me suis excusée. Je leur ai dit : « Désolée si je vous marche sur les pieds. C'est ma première fois, alors s'il vous plaît, faites comme si je n'étais pas là! » C'est que je pensais que c'étaient tous des durs à cuire qui allaient se montrer intransigeants, mais c'était des humains en fin de compte! J'en avais une image bien différente au départ et je me disais que j'allais me faire piétiner. Or, ils m'ont dit : « Salut, moi c'est Untel. Ça me fait plaisir de te rencontrer. Je vais t'aider du mieux que je peux pour que tu puisses défiler correctement avec nous. » C'était une expérience incroyable. Après une profonde inspiration, je me suis dit que j'y arriverais, puis ils ont commencé à défiler. Je regardais sur les côtés et je me demandais ce que je faisais là. Ils défilaient, sous les directives d'un cadet, je crois. Ils ont formé une sorte de cercle, alors j'ai juste suivi leurs mouvements et j'ai vu Adam et Louis du coin de l'œil qui prenaient des photos de moi. Ce n'est pas que je me sentais embarrassée, mais je demandais ce que je faisais là. C'était tout simplement un beau moment, l'un de mes moments préférés à la Division Dépôt. C'est là un souvenir qui me tient vraiment à cœur parce que quelques mois avant d'y aller, ma grand mère est décédée très soudainement. C'était vraiment dur pour moi parce que c'est une des personnes qui me soutenaient le plus dans ma décision d'entrer à la GRC. Bien entendu, en tant que grand mère, elle avait peur de ce qui allait se passer et de ce qui pouvait arriver, mais elle était aussi très heureuse de mon choix et de mes aspirations. Alors tandis que je défilais avec les cadets, mon corps bougeait, mais mon cerveau n'y était plus. Soudain, je me suis arrêtée et je me suis dit qu'elle serait si fière de moi en ce moment. Après cet instant d'introspection, j'ai gonflé ma poitrine sous une profonde inspiration et aussi fièrement que possible, j'ai défilé au mieux avec cette troupe. J'ai immédiatement ressenti un sentiment d'appartenance. Alors voilà, je le faisais. C'était angoissant. C'était excitant. C'était euphorique. C'était une expérience tout simplement incroyable et j'aurais aimé que les cadets ne s'arrêtent jamais. J'aurais aimé continuer, encore et encore, et je commençais à bien me débrouiller. Puis ils se sont arrêtés. Je me disais « allez les gars, vous n'allez pas vous arrêter maintenant ». Je voulais continuer. Évidemment, les circonstances étant ce qu'elles sont, travail oblige, je devais me détacher et les laisser s'entraîner. Je suis sortie avec le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Je l'ai encore en racontant cette histoire. Cela a tout simplement allumé quelque chose en moi, un amour et une passion, la conviction que voilà ce que je voulais faire et les gens avec qui je voulais être. Je me suis dit que la Division Dépôt était l'endroit idéal pour réunir des gens de partout au pays au sein de cette petite communauté qui partage un but commun. J'ai pensé que c'était un endroit formidable pour ça, parce qu'on y trouve un incomparable sentiment d'unité et d'entraide, comme dans une famille. Même si j'en savais peu sur ces gens, j'avais l'impression d'être en famille. C'était un sentiment qui rayonnait partout à la Division Dépôt. C'était ma place, ma gang. Vous voyez ce que je veux dire? Après cela, nous sommes allés à la salle à manger pour dîner ou déjeuner, et Adam m'a donné un coup de coude. Il m'a dit : « Voilà ta troupe. Tu vas t'asseoir avec eux? » J'ai répondu que je ne voulais pas, que j'avais trop peur. Il m'a dit : « Allez, va t'asseoir avec eux ». C'est alors qu'un cadet qui était tout juste à ma droite et qui marchait avec son plateau m'a dit : « Oh, hey Emily ». Je suis littéralement restée figée. J'étais stupéfaite qu'il se souvienne de moi, cette fillette qui lui avait presque écrasé les pieds. Pendant ce bref instant, j'étais émerveillée et j'avais vraiment l'impression de faire partie de cette troupe. C'était un sentiment bien réel et je voulais m'y accrocher. Je savais aussi qu'un jour, je serais là pour de bon. J'aurais ma propre troupe, ma famille, ce rassemblement de personnes qui s'entraident et qui veulent les mêmes choses dans la vie. C'était une très belle expérience dont je me souviens encore aujourd'hui.
20:09 - Adam Burns : Emily, il est clair que tu aimerais être membre de la GRC. Pourrais tu nous parler du moment où tu as décidé que c'était la voie que tu allais suivre, ainsi que du soutien que ta famille t'a offert?
20:19 - Emily Dion : Comme je l'ai mentionné plus tôt, c'est vers la 10e ou la 11e année que j'ai commencé à envisager une carrière policière. J'ai commencé à y mettre du temps et à regarder des vidéos de différentes organisations, dont la Division Dépôt et la GRC. Je pense que la GRC m'a vraiment attirée parce que cette organisation me ressemble le plus. Elle a tout simplement ce qu'il faut. J'adore voyager. J'aime explorer, aider et diriger, et j'ai senti que la Division Dépôt était définitivement le bon endroit pour moi, parce que j'ai toujours, en quelque sorte, eu cette envie de servir la population. Ma mère était dans l'armée, alors elle m'a inculqué cette idée de devoirs civils. J'ai alors lancé l'idée de la police militaire. Elle y voyait un certain intérêt, puis mon père m'a dit : « Tu devrais réfléchir à la GRC. J'ai l'impression que ce serait plus dans tes cordes. » Il avait tout à fait raison. C'était vraiment mon style, tout à fait dans mes cordes. Mes parents m'ont beaucoup soutenue, vous savez. Ma mère était plus orientée vers l'armée, mais mon père penchait plus pour le travail policier, la GRC, la police municipale, etc. Ils m'ont soutenue pendant tout ce temps. Bien sûr, n'importe quel parent s'inquiéterait au départ que son enfant veuille devenir policier. Le monde est ce qu'il est, avec ses dangers. Je ne me suis jamais arrêtée à réfléchir aux choses qui pourraient se produire, aux risques que cela représente. J'ai juste pensé que je voulais aider ma collectivité, la garder en sécurité, en faire un meilleur endroit, m'engager auprès de ses gens. L'idée n'était pas seulement de servir. C'était aussi de faire partie de cette communauté. Voilà ce que je voulais vraiment. Tout s'est enchaîné dans ma tête. Je voulais faire partie de la GRC. Voilà le parcours que je voulais suivre, et j'avais l'appui de mes parents. Tous les membres de ma famille immédiate étaient d'accord avec ça. C'était ce que je voulais, et j'en étais convaincue. Alors je me suis demandé par où commencer, ce que je devais faire. Pour revenir à ma participation au comité de sensibilisation communautaire, j'hésitais parce que cela me rendait extrêmement nerveuse. Je n'aime pas parler devant des gens, mais bon, j'ai pris sur moi et je me suis dit que c'était ce que je voulais faire. Je veux aider ma collectivité. Voilà ce que je veux faire comme travail. Cela m'a donc mené où j'en suis aujourd'hui, à vous en parler. C'est plutôt bien. Cela a joué en ma faveur.
22:19 - Kyle Barber : Nous avons donc discuté un peu de ta première expérience à la Division Dépôt, qui a été formidable. Nous avons communiqué avec Adam, à court préavis, et nous lui avons dit que nous voulions que tu reviennes. Comment s'est passé ce coup de fil ou cette rencontre avec Adam? Pensais tu que c'était une blague? Parle nous en un peu. Tu te disais : « Oui, d'accord, c'est une plaisanterie. » Comme si Wayne Gretzky m'appelait pour une raison quelconque, je répondrais : « Oui, bien sûr, c'est Wayne Gretzky » et je lui raccrocherais au nez. C'est un peu ce qui s'est passé avec Adam? Il a dû te rappeler pour te confirmer que c'était vrai? Comment est ce que cela s'est passé?
22:49 - Emily Dion : Je peux vous dire exactement comment ça s'est passé, parce que je m'en souviens très bien. C'était en janvier. Je travaillais chez Canadian Tire. J'étais conseillère au service, dans le garage, et je somnolais parce que c'était une journée ennuyeuse. Mon téléphone a sonné et j'ai vu le nom d'Adam. J'étais étonnée et je me demandais pourquoi il m'appelait. C'était probablement en rapport avec nos présentations. Je dois préciser que mon patron était mon père. Adam m'a donc appelé et m'a dit : « Salut, qu'est ce que tu fais ces prochaines semaines? » J'ai répondu que je travaillais, tout simplement. Rien de bien important. Il m'a alors demandé si je voulais retourner à la Division Dépôt. Je suis restée bouche bée. Il a répété sa question et précisé qu'on avait une autre occasion d'y aller la semaine suivante. Quand je vais quelque part, quand je voyage, je me prépare deux mois à l'avance. C'est le genre de personne que je suis. Mais bien sûr que j'ai répondu oui! J'étais folle de joie. Évidemment, j'ai confirmé une fois de plus que ce n'était pas une plaisanterie. Il m'a demandé : « Tu veux y aller? » J'ai mis mon téléphone en sourdine pour qu'il ne puisse pas m'entendre et je me suis mise à sauter partout. J'ai littéralement couru jusqu'au bureau de mon père et j'ai dit : « Je vais à la Division Dépôt la semaine prochaine. Je prends mes congés ». J'ai repris le téléphone et dit à Adam que je le verrais à l'aéroport dans une semaine, puis j'ai raccroché. Cette journée là, je n'ai pas arrêté de crier de joie. J'ai couru vers mon père et j'ai dit : « Papa, je retourne à la Division Dépôt dans une semaine! » Il était sous le choc. Je lui ai dit qu'Adam venait de m'appeler pour me dire qu'ils voulaient qu'on y retourne. Il m'a répondu qu'il prenait déjà note de mes congés, en marquant des X sur le calendrier, et il m'a souhaité beaucoup de plaisir et m'a dit d'en profiter. C'est la chose la plus importante qu'il m'ait dite – « profites en » – parce que la première fois, c'était tout nouveau, tout frais. Je n'ai pas vraiment pu en profiter. Bien sûr, j'ai eu du plaisir, mais c'était comme dans un rêve, et je n'ai pas pu savourer pleinement le moment. J'étais si impressionnée par ce qui m'entourait, toutes ces choses que je regardais à travers mon écran depuis trois mois. Elles étaient bien réelles, cette fois. Alors mon père nous a souhaité, à Adam et moi, d'en profiter pleinement. Cette fois, c'était en janvier. C'était très différent du mois d'août. Je pensais qu'il faisait froid en Nouvelle Écosse! Eh non! Au mois de janvier en Saskatchewan, le temps est froid et sec. C'était glacial. C'était très différent de la première fois. Ce n'est pas que ce soit une mauvaise chose. Je suis ravie d'y être allée en été et en hiver, parce que maintenant, je sais de quoi il retourne. Je sais que si j'y vais – ou plutôt lorsque j'irai – je vais essayer de choisir le moment. Disons que je doute que janvier soit mon premier choix. Mais bon, on verra bien. Au moins, j'ai fait l'expérience de ces deux opposés climatiques. Disons que si j'y vais en janvier, je vais apporter beaucoup d'écharpes, de cagoules et de baume à lèvres. Donc, c'était une expérience incroyable. Après l'appel d'Adam, j'ai immédiatement quitté le travail et j'ai commencé à faire mes valises. J'avais environ deux semaines de congé. Nous sommes arrivés là bas, sachant très bien ce qui allait se produire. Je m'attendais à ce que ce soit comme la première fois. C'était incroyable.
25:29 - Kyle Barber : Évidemment, la deuxième fois que tu y es allée, tu n'étais plus une nouvelle participante au programme. Tu devais y jouer un rôle de leader. Comment était ta relation avec ces jeunes, si on la compare à ta première expérience? As tu adopté ce rôle de leader ou faisais tu plutôt partie de l'équipe? Comment cela s'est-il passé?
25:43 - Emily Dion : Cela s'est bien passé. Je me souviens du premier jour. Je suis une lève tôt. J'étais debout à six heures pour avoir le temps de revêtir mon uniforme et de me coiffer. Nous allions prendre le petit déjeuner à la salle à manger vers 7 h 30, je crois. Pour la première fois de ma vie, j'étais vraiment impatiente de rencontrer des gens que je ne connaissais pas. Je suis allée à la salle à manger avec Adam. Il faisait un froid glacial et il faisait noir. Tout au bout de la salle, il y avait deux jeunes avec leurs parents qui les avaient emmenées. Une des jeunes filles était de Terre Neuve, et l'autre, de l'Île du Prince Édouard. J'ai pris mon petit déjeuner et je suis allée directement vers elles. Je me suis assise et je me suis présentée, précisant que j'étais là pour l'atelier de perfectionnement du leadership pour les jeunes et que j'étais très heureuse d'y être. Je leur ai demandé leur nom et d'où elles venaient. Elles étaient dans la même situation que moi, en août. Elles se regardaient et semblaient se dire que j'étais folle. Pourquoi étais je si excitée alors qu'il n'était que 7 heures du matin? Elles étaient toutefois très gentilles. Elles se sont présentées et nous avons commencé à bavarder. Les jeunes ont commencé à entrer les uns après les autres et je leur ai demandé leurs noms et d'où ils venaient. À cette occasion, c'étaient tous des jeunes autochtones, ce qui était vraiment spécial. Ils nous ont parlé de leur origine autochtone et de leurs collectivités respectives. C'était incroyable, car j'ignorais tout de cela. C'était tout nouveau pour moi et j'avais hâte de leur poser des questions. En ce qui concerne le rôle de leadership, cela n'a jamais été mon genre, sachant que bien souvent, les gens qui assument un rôle de leadership agissent comme s'ils savaient tout, comme s'ils étaient des adultes. Je n'ai pas agi de la sorte et je n'ai définitivement pas pris la grosse tête. J'étais tout simplement impatiente de leur parler, c'est tout. Ils m'ont posé des questions sur ma précédente expérience. J'étais très heureuse de leur répondre. Plus tard, lorsqu'on faisait certaines choses, ils se demandaient ce qui se passait et je leur disais de ne pas s'inquiéter, qu'on faisait ceci et cela pour telle ou telle raison. Cela n'a pas été plus loin que cela. Je n'avais pas le leadership en tête. Je voulais simplement gagner leur amitié et avoir une occasion de discuter avec eux. J'ai tissé de bons liens avec eux. Nous avons discuté de choses qui se passent dans leurs collectivités, surtout en ce qui concerne la santé mentale. Je me souviens d'une fille en particulier qui était plutôt timide et qui ne voulait pas aller à la piscine. Nous tentions tous de la convaincre de se joindre à nous, mais elle n'avait pas de maillot de bain. Nous sommes donc allés dans un Walmart de Regina, Adam, elle et moi, dans la voiture de Louis, afin d'en acheter un. Cela lui a fait grand plaisir. De prime abord, je voyais cela comme un geste tout simple. Je cherchais simplement à l'aider. Les autres toutefois trouvaient fort sympathique que je m'engage autant auprès de ces jeunes, afin qu'ils se sentent mieux, car beaucoup d'entre eux étaient nerveux. Même moi j'étais nerveuse, même si c'était la deuxième fois que je participais à cet atelier. Je suis encore nerveuse, tout le temps. Je crois que c'est simplement une question d'attitude. C'était vraiment agréable d'aider cette fille. Elle s'est sentie plus à l'aise et moins timide et elle était plus désireuse de participer. Aujourd'hui encore, je garde contact avec tous ces jeunes. On a créé un groupe de discussion sur Snapchat. On s'envoie des messages texte et ont fait le point une ou deux fois par mois. On se demande comment ça va, ce qui se passe. Je sais que l'un d'entre eux est dans l'armée et un autre est en formation. Beaucoup d'entre eux aiment rester en contact les uns avec les autres. Deux des filles qui étaient à la Division Dépôt lors de mon deuxième passage sont devenues de très bonnes amies. C'est incroyable! Un jour tu vas à Regina, en Saskatchewan, et tu ignores tout de la région et des gens qui y vivent, puis tu repars et tu t'es fait des amis très proches. C'est fou comme je suis reconnaissante. En plus, ils sont tous super gentils. Je suis tellement contente qu'ils aient encore les mêmes aspirations que lorsqu'ils sont arrivés. Ils veulent encore devenir policiers et aider leurs collectivités, et ils sont vraiment drôles. Je les aime vraiment beaucoup et je leur souhaite à tous la meilleure des chances.
29:11 - Alison McIntomny : Il y a un débat qui se poursuit, et on pose cette question à tous les participants aux balados qui sont allés à la Division Dépôt. Quelle est ta friandise préférée qui était offerte à tous les repas, parce que ces garçons ont des opinions différentes? [rires] C'est encore un débat. Donc, c'est à toi de trancher!
29:28 - Emily Dion : Je dois dire que dans la présentation que je fais aux élèves et aux écoles, il y a une diapositive sur laquelle on peut lire que la nourriture était extraordinaire. Cela est censé faire rire tout le monde, mais ce n'est pas le cas. Je suppose qu'ils ne se font pas la même idée que moi. Si vous parlez de ce qu'on nous offrait comme collation, lors des pauses à l'atelier, je dirais ces gigantesques brioches à la cannelle qui étaient tout simplement incroyables. Il y avait aussi des plateaux de fruits et de légumes. Bien sûr, je suis pour une alimentation saine, mais il faut dire que les brioches à la cannelle étaient grosses comme ça! Tu ne peux pas te tromper avec ça, non? C'est un repas entier! À la salle à manger, ils avaient une machine à crème glacée et un bar entier de friandises. Le dernier soir, je crois, j'ai mangé du gâteau velouté rouge. Il y avait aussi des pâtes tortellini aux trois fromages et une barbotine à l'orange Creamsicle. Je crois fermement en un mode de vie sain et une alimentation saine. Ne soyez pas inquiets. Disons simplement que vous trouverez quelque chose de bon à manger. Je dois préciser que les Services nationaux à la jeunesse ont vraiment fait du bon boulot avec les collations. Il y a de ces endroits où on va et où on nous promet des collations, mais en fin de compte, on se retrouve avec un bol de bretzels et des bouteilles d'eau. C'est tout le contraire dans ce cas ci. Il y avait des brioches à la cannelle, des croustilles, des légumes, des plateaux de fruits, des jus de fruits et des bouteilles d'eau. À la toute fin, ils ont apporté de la pizza. J'adore la pizza. On ne peut pas se tromper avec une bonne pizza! C'est le plat tout indiqué. Tout le monde peut s'asseoir en cercle, déguster la pizza et profiter du moment. Je dois dire que j'ai aimé toute la nourriture là bas. Au départ, j'avais peur qu'ils n'aient rien que j'aime. J'avoue que je suis plutôt difficile, côté nourriture. Mais là, j'y ai trouvé une quantité innombrable d'options. Surtout lors des pauses durant l'atelier. Disons qu'ils étaient très accommodants.
31:02 - Kyle Barber : Le premier soir, quand tout le monde arrive, nous commandons de la pizza. La première fois que tu y es allée, il n'y en avait définitivement pas assez parce que c'est Jacob qui avait fait la commande. Je crois qu'il a commandé trois pizzas pour 30 personnes. La deuxième fois, c'était beaucoup mieux, car c'est moi qui me suis chargé de la commande.
31:14 - Emily Dion : Oui.
31:15 - Kyle Barber : On a démoli Jacob avec cela lors d'un précédent épisode. J'ai pensé que ce serait bien d'ajouter à la sauce.
31:19 - Emily Dion : Lorsqu'il s'agit de commander des trucs, il faut écouter Kyle. Peu importe ce dont il est question, c'est votre homme.
31:25 - Kyle Barber : Je suis content que tu sois de mon côté pour les brioches à la cannelle, parce que j'étais…
31:29 - Emily Dion : C'est vrai, non? Qui s'attendrait à une brioche à la cannelle de cette taille?
31:32 - Kyle Barber : On ne peut les avoir qu'un jour par semaine. Donc, on les prépare toujours pour le jeudi matin. On ne rate pas une semaine. C'est donc définitivement un élément à conserver si nous organisons un autre de ces ateliers.
31:41 - Emily Dion : Absolument. Si vous voulez capter l'attention d'un groupe de jeunes qui sont fatigués et qui se sont levés tôt, offrez leur une gigantesque brioche à la cannelle recouverte de glaçage! C'est donc une sage décision.
31:51 - Alison McIntomny : Y a t il un secteur des activités policières qui t'interpelle en particulier?
31:55 - Emily Dion : En ce moment? Comme je l'ai déjà mentionné, je suis aux études en techniques correctionnelles et policières. Pour être bien honnête, j'essaie de n'écarter aucune option. J'ai assisté à plusieurs présentations de différents recruteurs, comme la commissaire de la GRC et le service de police municipal d'Halifax. Lors de la réunion du Comité sur la cybercriminalité à laquelle j'ai assisté, à Burnside, on a présenté quelques groupes du quartier général qui étaient vraiment intéressants. Pour tout dire, certains d'entre eux semblent très exigeants, mentalement et physiquement. Certains de ces secteurs requièrent beaucoup de force mentale, je dirais, et beaucoup d'entre eux sont vraiment intéressants. Je les garde définitivement en tête. Mais je n'ai que 19 ans et je découvre encore qui je suis et qui je veux être en tant qu'adulte. Je crois utile de n'écarter aucune option pour l'instant. Vaut mieux ne pas choisir un secteur dans lequel je ne m'investirais pas autant que si j'en avais choisi un autre. Tous ces secteurs me fascinent. Le commun mortel croit que les policiers ne font que patrouiller et arrêter des gens. Entre ces murs, toutefois, on apprend vraiment à connaître les groupes particuliers de chaque détachement et leurs activités. On ne peut pas mettre tous les policiers dans le même bateau et présumer qu'ils font tout. C'est une idée fausse. Il y a des personnes précises qui font des choses précises pour aider les policiers. Cela a vraiment été une révélation, parce que moi aussi, je croyais que les policiers faisaient tout eux mêmes. Honnêtement, je crois que la GRC est l'organisation dont je veux faire partie, en tant que groupe ou spécialisation. Je garde cela dans l'air. Je suis encore indécise. J'espère qu'un jour je saurai exactement ce que je veux et que cela va me passionner.
33:18 - Adam Burns : Emily, y a t il un endroit en Nouvelle Écosse où tu aimerais travailler lorsque tu seras membre de la GRC? Y a t il un endroit en particulier qui t'intéresse?
33:26 - Emily Dion : Je ne pense pas. La Nouvelle Écosse est tellement un bel endroit. J'y ai vécu toute ma vie. Je suis de la Vallée. Bien que je n'aie pas encore tout exploré, j'en ai vu une bonne partie. Je suis allée au Cap Breton. Je suis allée à Antigonish, Yarmouth et d'autres endroits comme ça. J'ai donc vu un peu de tout et je ne voudrais pas être affectée à un détachement en particulier. Je suis une voyageuse. J'adore voyager. J'aime visiter d'autres endroits, surtout ailleurs au Canada. Ce que j'aime de la GRC, c'est qu'elle n'est pas exclusive au Canada. C'est une organisation qui s'étend mondialement. Il y a des endroits où les agents de la GRC peuvent aller, comme en Allemagne ou ailleurs en Europe. Le simple fait d'y penser m'excite. Pour en revenir à la Nouvelle Écosse, j'aime tout de cette province. J'en aime chaque région. S'ils m'affectaient à un détachement qui était loin de l'endroit où je pensais être au départ, je serais tout aussi heureuse, parce que je serais là pour aider, soutenir, sensibiliser la collectivité, et véritablement écouter. Écouter sa collectivité est un élément bien important du travail policier. Peu importe où on se trouve, on peut s'engager auprès de la collectivité et ainsi obtenir son soutien. On peut la protéger et la garder en sécurité, et c'est tout ce qui compte pour moi. J'ai visité différents détachements. Comme je viens de la Vallée, j'ai visité un détachement à New Minas qui venait tout juste d'être construit. J'y suis entrée et j'ai pu voir comment c'était magnifique. Il y avait les différents petits groupes. L'homme qui m'a accompagnée m'a dit que voilà à quoi ressemblaient certains des détachements. D'autres se trouvent dans des bâtiments plus anciens, comme celui de Lower Sackville. Je l'ai visité, celui là aussi. Mais ce ne sont que des bâtiments, en fin de compte. Le plus important, c'est la collectivité qui entoure le bâtiment. Ma réponse est donc que non, ça ne me dérange pas d'aller n'importe où et je n'ai pas vraiment de détachement précis en tête.
35:00 - Kyle Barber : C'est génial. Je crois que tu as brossé un très bon portrait des raisons pour lesquelles j'aime tant ce programme. Nous espérons vraiment qu'une fois la COVID 19 derrière nous, partout au Canada, nous pourrons rapidement organiser un autre atelier et ramener plus de gens à la Division Dépôt. Nous avons parlé de l'organiser à d'autres endroits, comme peut être tenir un atelier dans la région de l'Atlantique et un autre dans l'Ouest canadien, mais je crois que d'aller à la Division Dépôt est un élément important du programme. C'est l'image que tu nous en donnes. Alison, Adam, avez vous une dernière question pour Emily? Non? Emily, merci beaucoup d'avoir passé du temps avec nous. Comme je l'ai dit quand je t'ai rencontrée la première fois, à t'entendre parler de ton expérience maintenant, tu as vraiment parcouru beaucoup de chemin. Tu as beaucoup grandi et je pense que tu es l'un des exemples les plus éloquents de la réussite de ce programme et l'une des raisons pour lesquelles nous sommes si impatients de tenir un autre atelier. Tu es donc officiellement une amie du balado, ce qui n'est pas rien, car nous n'avons réalisé que trois balados jusqu'à présent. Mais tu sais quoi? Tu es l'une de nos meilleures amies du balado. Chaque fois que nous t'avons appelée à court préavis ou que nous avons eu besoin de toi pour une raison ou une autre, tu étais là. J'espère que tu nous le diras lorsque tu deviendras cadette à la Division Dépôt. Nous serons vraiment fiers de toi.
36:02 - Emily Dion : Merci beaucoup de m'avoir invitée, et merci de cette expérience qui s'ajoute à mes souvenirs extraordinaires de la Division Dépôt et des Services nationaux à la jeunesse. Merci à chacun d'entre vous de m'avoir donné cette occasion magnifique.
36:15 : [Musique]
36:38 - : Kyle Barber : Cet épisode de la série En couleur est un balado produit par les Services nationaux à la jeunesse de la GRC.

Le premier balado de l'équipe des Services nationaux à la jeunesse de la GRC met en vedette Emily Dion et certaines de ses expériences. Elle discute de ses objectifs de vie ainsi que des obstacles auxquels elle s'est heurtée en cours de route. Elle explique comment elle a surmonté ces obstacles et où elle en est dans son parcours, ainsi que l'impact positif des Services nationaux à la jeunesse sur sa vie.
Emily a pris part à diverses initiatives de la GRC et s'est rendue deux fois à Regina avec les Services nationaux à la jeunesse. Elle est actuellement aux études et espère devenir policière.
- 9 février 2022
- 36:43 minutes
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