Déclaration de la GRC sur l’activité criminelle au Canada ayant des liens avec des agents du gouvernement indien

14 octobre 2024
Ottawa (Ontario)

Déclaration

Des circonstances extraordinaires nous obligent à divulguer ce que nous avons découvert dans le cadre de multiples enquêtes en cours sur l'implication d'agents du gouvernement de l'Inde dans des activités criminelles graves au Canada. Nous ne divulguons habituellement pas publiquement des informations sur les enquêtes en cours, afin de préserver l'intégrité de ces dernières. Cependant, nous estimons qu'il est nécessaire de le faire dans ce cas-ci en raison de la menace importante pour la sécurité publique au Canada.

Au cours des dernières années et, plus récemment, les organismes d'application de la loi au Canada, y compris la GRC, ont mené avec succès des enquêtes et porté des accusations contre un nombre important de personnes en raison de leur participation directe à des homicides, à des extorsions et à d'autres actes criminels de violence.

De plus, des agents des forces de l'ordre ont dû exercer leur devoir de mise en garde auprès de membres de la population sud-asiatique, notamment des membres du mouvement pro-Khalistan, car plus d'une douzaine de menaces crédibles et imminentes pesaient contre la vie de ces derniers. Par conséquent, en février 2024, la GRC a créé une équipe multidisciplinaire pour enquêter et coordonner les efforts de lutte contre cette menace. L'équipe a recueilli une quantité importante d'information sur l'ampleur et la portée des activités criminelles orchestrées par des agents du gouvernement de l'Inde et sur la menace qui en découle pour la sécurité des Canadiens et des personnes vivant au Canada.

Malgré les mesures prises par les organismes d'application de la loi, les méfaits se poursuivent et constituent une menace importante pour notre sécurité publique. Nous sommes arrivés à un point où nous estimons qu'il est impératif de confronter le gouvernement de l'Inde et d'informer la population de certaines découvertes très sérieuses que nous avons faites dans le cadre de nos enquêtes.

Il existe au Canada une menace d'extrémisme violent contre laquelle le Canada et l'Inde ont lutté au fil des années. Cependant, ces menaces nuisent à la collaboration entre le Canada et l'Inde.

Plus tôt cette semaine, le sous-commissaire de la Police fédérale, Mark Flynn, a tenté de rencontrer ses homologues indiens des organismes d'application de la loi pour discuter de l'extrémisme violent au Canada et en Inde et leur présenter les éléments de preuve de l'implication d'agents du gouvernement indien dans de graves activités criminelles au Canada. Ces tentatives n'ayant pas abouti, le sous-commissaire Flynn a rencontré au cours de la fin de semaine des représentants du gouvernement indien, en compagnie de la conseillère à la sécurité nationale et au renseignement (CSNR), Nathalie Drouin, et du sous-ministre des Affaires étrangères David Morrison.

Notre groupe de travail national et diverses enquêtes ont permis à la GRC d'obtenir des éléments de preuve démontrant l'existence de quatre problèmes très graves :

  1. l'extrémisme violent qui touche les deux pays;
  2. l'existence de liens entre des agents du gouvernement de l'Inde et les homicides et actes de violence;
  3. le recours au crime organisé pour créer une perception d'un environnement non sécuritaire ciblant la communauté sud-asiatique au Canada;
  4. l'ingérence dans les processus démocratiques.

Les enquêtes ont révélé que des diplomates et des agents consulaires indiens établis au Canada ont tiré parti de leur position officielle pour se livrer à des activités clandestines telles que la collecte de renseignements pour le gouvernement indien, soit directement, soit grâce à des intermédiaires ainsi que d'autres personnes qui ont agi de leur plein gré ou sous la contrainte.

Des éléments de preuve montrent également qu'une grande quantité d'entités au Canada et à l'étranger ont été utilisées par des agents du gouvernement de l'Inde pour recueillir des renseignements. Ces entités sont des personnes et des entreprises qui ont été contraintes et menacées de travailler pour le gouvernement de l'Inde. Les renseignements recueillis pour le gouvernement indien sont ensuite utilisés pour cibler les membres de la communauté sud-asiatique.

Nous avons présenté ces éléments de preuve directement aux représentants du gouvernement de l'Inde. Nous les avons incités à coopérer pour enrayer la violence et demandé que nos organismes d'application de la loi travaillent de concert pour régler la situation.

La GRC espère réagir à ces menaces en collaborant avec le gouvernement de l'Inde et l'agence nationale d'enquête dans le but de renforcer la sécurité de la population canadienne et de la communauté sud-asiatique.

La sécurité de nos citoyens, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances, demeure une priorité absolue pour la GRC, et nous ne tolérerons aucune forme d'intimidation, de harcèlement ou d'attaques ciblées contre des communautés ou des personnes au Canada.

Nous demandons l'aide du public pour signaler tout incident d'ingérence étrangère par le gouvernement indien. Toute personne qui se sent menacée en ligne ou en personne doit signaler l'incident à son service de police local. Si une personne se trouve en danger immédiat, appelez le 9-1-1. Vous pouvez également communiquer avec le Réseau info-sécurité nationale de la GRC par téléphone, au 1-800-420-5805, ou en ligne à l'adresse suivante grc.ca/signalez-la.

Nous reconnaissons que cette nouvelle puisse être source de peur et d'inquiétude. Nous sommes conscients que les Asiatiques du Sud sont victimes des activités sur lesquelles nous enquêtons. Nous tenons à faire savoir à l'ensemble des Canadiens que leur sécurité est au cœur de tout ce que nous faisons. Nous invitons les membres du public et des communautés d'Asie du Sud à rester calmes et à laisser aux organismes d'application de la loi et aux représentants du Canada le temps nécessaire pour poursuivre les discussions.

Bien que la GRC ne commente généralement pas les questions d'enquête pour préserver l'intégrité opérationnelle, nous tiendrons le public au courant de l'évolution de la situation.

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