Tôt dans la nuit du 3 janvier 2022, par un temps glacial, la gendarme Heather Healey, du Détachement de la GRC de North Battleford a été dépêchée sur les lieux d'un incendie, pensant qu'elle allait simplement aider à sécuriser les lieux, comme le font habituellement les policiers. Mais lorsqu'elle s'est approchée de l'immeuble d'habitation de trois étages en flammes, elle a compris à quel point la situation était critique et est rapidement passée à l'action.
« J'étais la première arrivée sur les lieux de l'incendie et c'était le chaos total », raconte la gendarme Healey. « Je me suis arrêtée juste devant les portes, et on pouvait voir la fumée noire s'en échapper. »
Elle a immédiatement aperçu une femme qui était tombée en tentant de s'échapper d'un des étages supérieurs et s'est assurée qu'elle allait bien. Mais ce n'était qu'une personne parmi bien d'autres qui avaient besoin d'aide, dont des personnes encore bloquées dans le bâtiment. Elle affirme que c'était la scène la plus chaotique à laquelle elle ait jamais assisté. Sur la radio, elle a dit : « On a besoin de renfort ici, maintenant! ». D'autres agents se sont précipités sur les lieux.
Des résidents pris au piège – dont un enfant – sautent dans les bras de sauveteurs en bas de l'immeuble
« Le feu était tellement intense! Tout flambait! Je me disais que j'avais besoin d'attirer l'attention d'un plus grand nombre de personnes et de les faire sortir du bâtiment », explique-t-elle. « Il était 1 heure, 1 heure 30 du matin. Normalement, les gens dorment, alors j'ai pris ma matraque et j'ai commencé à briser des fenêtres – toutes celles que je pouvais atteindre – et j'ai crié aux gens de sortir. »
Le gendarme Joshua Trefry est arrivé et a constaté que les deux entrées de l'immeuble étaient maintenant remplies de fumée et de flammes – il était donc impossible de s'échapper par là. Se sachant piégés et ayant désespérément besoin d'air pur, les résidents étaient contraints d'aller sur leur balcon.
« Ma collègue a simplement rassemblé un groupe de sept ou huit policiers et civils et nous a dit que, si ces gens devaient sauter, nous devions les attraper », explique le gendarme Trefry. « Alors nous avons tous entrecroisé nos bras pour former ce qui ressemble à une toile. Un par un, les gens ont sauté du troisième étage, et nous les avons attrapés ».
Le premier était un jeune enfant.
Grimper vers le danger pour en aider d'autres à s'échapper
Comme tout le monde ne pouvait pas sauter, un agent de la GRC a utilisé une échelle pour pénétrer dans les unités enfumées, tandis que ses collègues inquiets, dont le gendarme Trefry, tenaient l'échelle. La fumée était si épaisse qu'ils ne pouvaient pas voir le troisième étage du sol, précise le gendarme Trefry. « Les flammes sortaient littéralement du premier étage, juste devant l'échelle. Il faisait extrêmement chaud, alors nous nous sommes relayés. »
Ils ont pu aider une personne qui avait des problèmes de mobilité et deux femmes enceintes à évacuer les lieux en toute sécurité.
Le feu était intense et a lourdement endommagé le bâtiment, mais après une inspection minutieuse, on a déterminé que tout le monde avait survécu. Dix-sept résidents – et six intervenants en cas d'urgence, dont des agents de la GRC – ont été emmenés à l'hôpital et ont ensuite obtenu leur congé.
Pendant l'incendie et par la suite, de nombreux résidents et organismes locaux ont apporté leur aide, notamment la ville de North Battleford, les services d'incendie locaux, les agents de sécurité communautaire, WPD Ambulance, SaskPower, SaskEnergy, l'Armée du Salut et la Croix-Rouge canadienne. Le service d'incendie de North Battleford et l'Agence de sécurité publique de la Saskatchewan ont travaillé rapidement avec zèle pour faire enquête en collaboration avec la Section des enquêtes générales du Détachement de la GRC de North Battleford, qui, à peine trois jours plus tard, a porté des accusations contre deux personnes en lien avec l'incendie. rcmp-grc.ca/102539
Les larmes d'une mère et la reconnaissance d'un mari font réfléchir des agents
Les agents de la GRC qui sont intervenus ont alors pu pousser un soupir de soulagement et réfléchir à ce qui s'était passé cette nuit-là.
Quand la gendarme Healey est rentrée chez elle, épuisée, après l'incendie, elle a appelé sa mère et lui a raconté leurs exploits. « Elle s'est mise à pleurer et m'a dit : "Je n'arrive pas à croire que c'est ce que vous faites" », raconte-t-elle. « Parfois, ça les frappe; ils ont du mal à nous croire lorsqu'ils apprennent ce que nous faisons, ce à quoi nous sommes confrontés. »
Une rencontre fortuite dans un magasin local a rappelé avec émotion au gendarme Trefry le rôle qu'ils avaient joué cette nuit-là. En effet, le mari d'une femme enceinte qu'ils avaient secourue est venu le remercier et lui a dit qu'il ne pensait pas qu'elle aurait pu s'échapper sans eux. « Cela m'a touché plus que tout ce qui avait été dit jusque-là », affirme-t-il. « Je n'ai pas pleuré, je n'ai pas versé une larme, mais j'étais assez ému; je marchais dans le magasin presque en larmes juste en y pensant – parce que c'est sa femme, c'est sa vie. »
Leur bravoure n'est pas non plus passée inaperçue auprès de leurs collègues de la GRC en Saskatchewan. « Les membres se retrouvent dans des situations et, comme le dit le vieil adage, ils courent vers le chaos quand tout le monde le fuit », affirme le sergent Adam Buckingham de la Section des enquêtes générales du Détachement de North Battleford. « Je pense qu'il ne faut pas sous-estimer les efforts qu'ils déploient pour sauver des vies. »
« Ils ont fait la démonstration de ce que nous promettons dans cet organisme, soit de protéger le public – et ils l'ont fait à leurs propres risques », ajoute la surintendante Honey Dwyer, commandante du District central de la GRC en Saskatchewan, où se trouve North Battleford. « Ils ont mis leur sécurité personnelle de côté pour assurer la sécurité des autres – et nous les en remercions. »