26 juillet 2022
Whitehorse (Yukon)
Déclaration du commandant divisionnaire
Cette récente analyse des activités criminelles au Yukon a fourni des renseignements importants en ce qui concerne l'orientation des futures activités d'application de la loi. Les policiers et bon nombre de Yukonnais constatent depuis un certain temps et de façon anecdotique les répercussions du commerce de la drogue sur la qualité de vie dans les collectivités du Yukon, mais le rapport décrit clairement l'ampleur et les répercussions en termes mesurables. Comme il est indiqué dans le rapport, les drogues illicites, et en particulier les opioïdes, ont des répercussions humaines et financières. En tant que pilier de la stratégie de réduction des méfaits du Yukon, la GRC au Yukon continuera de collaborer avec les partenaires locaux pour réduire ces répercussions et les possibilités pour les organisations criminelles d'introduire des drogues toxiques dans les collectivités du Yukon en menant des activités d'application de la loi ciblées.
Surintendant principal Scott Sheppard, commandant de la GRC au Yukon
Déclaration du ministre de la Justice
La GRC au Yukon travaille sans relâche pour lutter contre l'approvisionnement en drogues toxiques au Yukon. Elle a notamment mis sur pied un groupe spécialisé, le Groupe de réduction de la criminalité, pour cibler le trafic de drogues et les activités des groupes criminels organisés. L'application de la loi est un volet important de l'intervention plus large du gouvernement du Yulon en réponse à l'urgence sanitaire liée à la consommation de substances, et nous continuons d'appuyer les efforts continus des services de police.
L'information fournie dans le présent rapport contribuera à orienter nos stratégies visant à contrer les méfaits du commerce des drogues illicites et à réduire les torts causés aux personnes qui consomment des drogues, à leurs familles et à nos collectivités. Le rapport nous montre également certaines des nombreuses répercussions qu'a cette crise sur tous les Yukonnais. Nous comptons continuer à travailler avec la GRC au Yukon et avec nos partenaires communautaires pour surmonter ces défis.
Tracy-Anne McPhee, ministre de la Justice
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GRC Yukon – Communications
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Document d'information – Le crime organisé au Yukon : Un examen des réseaux criminels et des répercussions connexes
Le présent rapport donne un aperçu des réseaux du crime organisé, de l'ampleur des activités criminelles connexes et des répercussions associées du crime organisé au Yukon. Il est à jour en date de mai 2021 en ce qui concerne les réseaux du crime organisé et de décembre 2021 en ce qui concerne les méfaits, les coûts et les répercussions. Le contenu du présent rapport est représentatif du milieu de la sécurité publique au Yukon dans le contexte du crime organisé; les valeurs présentées dans le rapport fournissent une mesure relative des coûts et ne sont pas considérées comme absolues ou exhaustives.
Le Yukon occupe une place unique dans le paysage géographique du Canada, étant à la fois un espace vaste et éloigné, mais partageant également une frontière internationale avec les États-Unis. L'évaluation des répercussions des drogues illicites et licites sur la collectivité est mise en contexte par les facteurs susmentionnés. Le fait de partager une frontière avec l'Alaska augmente les possibilités de trafic international de stupéfiants, tandis que l'éloignement a une incidence sur la taille et la portée des marchés criminels et même sur la disponibilité ou les taux de consommation de certaines substances. Ces facteurs contribuent en outre à rendre le marché des drogues illicites potentiellement volatil en raison de variations importantes de la toxicité et de la composition chimique des drogues. Un rapport alarmant publié par le Bureau des coroners du Yukon en novembre 2021 a souligné ce problème; au moment de sa publication, le Yukon connaissait un taux de 48,4 décès pour 100 000 personnes attribuables aux opioïdes. Ce taux est nettement supérieur à la moyenne canadienne de 19,4 et même à la moyenne de la Colombie-Britannique, qui est de 42,8, auparavant le taux le plus élevé au pays. Les provinces et les territoires du Canada tentent de compenser et d'atténuer ces méfaits par l'accès aux services, l'augmentation du nombre d'ambulanciers paramédicaux et d'ambulances, la disponibilité des trousses de naloxone et la simple visibilité. Le Yukon ne fait pas exception à la règle et a, entre autres, amélioré l'accès aux services, accru la disponibilité des trousses de naloxone et ouvert des sites de consommation supervisée. L'atténuation n'est qu'une solution partielle, et les répercussions des drogues illicites sur le Yukon ne peuvent donc être sous-estimées. C'est dans cette optique que le rapport tente de mesurer, de façon relative, les méfaits liés aux drogues illicites au Yukon et le rôle direct du crime organisé.
Sommaire
Le Yukon n'échappe plus à la crise d'opioïdes qui prend de l'ampleur dans l'ensemble du Canada. Une estimation prudente du nombre d'usagers ayant une dépendance aux opioïdes au Yukon est de 161 personnes, mais celui-ci pourrait être aussi élevé que 430 personnes.
Les répercussions des drogues illicites au Yukon sont importantes en raison :
- des décès par surdose de drogues illicites;
- du crime organisé, qui assure l'approvisionnement et mène la majorité des activités liées aux drogues illicites;
- de l'augmentation des coûts et des méfaits causés à la collectivité par les drogues illicites.
Surdose
Au Yukon, le crime organisé est responsable de plus de méfaits que ceux causés par l'alcool et le tabac.
Les principaux coûts et méfaits liés aux drogues illicites sont les suivants :
- Perte de productivité – Années pendant lesquelles une personne ne peut pas travailler à la suite d'un décès ou d'une blessure par surdose d'opioïdes.
- Selon les estimations, en 2021, cela aurait coûté 54 millions de dollars au Yukon, soit l'équivalent de 1 253,05 dollars par personne.
- Nombre croissant des décès par surdose de drogues illicites.
- En 2021, le taux de mortalité par surdose de drogues illicites était de 48,4 pour 100 000 personnes, le taux le plus élevé au Canada.
Les opioïdes, y compris le fentanyl, ainsi que la cocaïne et les benzodiazépines étaient le plus souvent liés aux décès par surdose.
Les drogues illicites auraient dépassé l'alcool comme principal facteur de décès prématurés au Canada.
Crime organisé
Le crime organisé, tant au Yukon que dans les provinces voisines, persiste et s'enracine.
Il y a au moins cinq réseaux du crime organisé qui opèrent au Yukon, et ils sont composés de plus de 250 personnes situées au Yukon ou ailleurs.
En 2021, selon les estimations, le crime organisé aurait généré 12,5 millions de dollars grâce au trafic de crack, de cocaïne en poudre et d'opioïdes. On estime que 1,5 million de dollars de ces profits ont été utilisés pour d'autres activités criminelles, comme la violence, le trafic d'armes, le blanchiment d'argent et la traite de personnes. Les produits de la criminalité tirés de l'expansion du marché des opioïdes synthétiques aident le crime organisé à garder le contrôle au Yukon en créant plus d'usagers ayant une dépendance dans un plus grand nombre de communautés.
Les organisations criminelles situées à l'extérieur du Yukon, mais ayant une incidence sur celui-ci sont principalement associées à la région du Lower Mainland, en Colombie-Britannique, ce qui rend la crise des opioïdes encore plus complexe au Yukon.
Coûts liés aux drogues illicites
Les activités du crime organisé liées aux drogues illicites occasionnent d'importants coûts pour la collectivité, sans égard à la santé ou à la vie humaine. Ces coûts continueront de grimper en raison de l'augmentation des activités liées aux drogues illicites. Une estimation prudente du nombre d'usagers ayant une dépendance aux opioïdes au Yukon est de 161 personnes, mais celui-ci pourrait être aussi élevé que 430 personnes.
On estime que les drogues illicites ont coûté 113 millions de dollars au Yukon en 2021. Ce chiffre devrait augmenter et pourrait atteindre 127 millions de dollars à la fin de 2023. Les coûts liés aux opioïdes représenteraient 90 millions de dollars en 2023.
Portée des données
Les données utilisées dans le présent rapport proviennent, à l'interne, de la collecte de données sur les crimes graves et le crime organisé effectuée par le Service de renseignements criminels de la Colombie-Britannique/du territoire du Yukon (SRCCB/TY) et, à l'externe, de ressources universitaires et gouvernementales. Les données externes proviennent du 2016 New Zealand Drug Harm Index de McFadden, du Service des coroners de la Colombie-Britannique, du Bureau des coroners du Yukon, de l'Enquête canadienne sur le tabac, l'alcool et les drogues, du projet Coûts et méfaits de l'usage de substances au Canada, de la Déclaration uniforme de la criminalité (DUC), du Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances, des Recensements canadiens de 2016 et de 2021 et de diverses sources universitaires.
Le Colombie-Britannique/du territoire du Yukon (SRCCB/TY) est un organisme de renseignements en matière d'application de la loi composé d'employés d'organismes d'application de la loi municipaux, provinciaux et fédéraux. Le SRCCB/TY effectue des évaluations de la menace propres au crime organisé dans le but de fournir aux cadres supérieurs des renseignements pour appuyer la lutte contre le crime organisé à l'échelle provinciale et territoriale. Le SRCCB/TY a transmis ce rapport au commandant et à l'officier responsable des enquêtes criminelles de la Division M de la GRC (GRC au Yukon) pour qu'ils le diffusent à leur discrétion. Les demandes de renseignements supplémentaires doivent être présentées au commandant de la GRC au Yukon.