Bonjour,
Je suis ici aujourd'hui pour faire le point sur l'enquête en cours concernant les incidents qui ont fait un grand nombre de victimes dans les communautés de la Nation crie James Smith et de Weldon en Saskatchewan, en septembre dernier.
Je sais à quel point il est difficile pour les membres des familles et des communautés de revisiter cette tragédie. J'en ai constaté les répercussions par moi‑même durant le temps que j'ai passé dans la communauté au cours du dernier mois. Je tiens à vous offrir à nouveau… mes sincères condoléances.
À la suite de la tragédie du 4 septembre, nos policiers ont travaillé sans relâche pour enquêter sur tous les aspects de ces attaques, à partir des événements et interactions qui ont précédé les homicides jusqu'à l'arrestation de Myles Sanderson.
Je sais que le public s'est intéressé de près aux activités de Myles et de Damien Sanderson des quelques heures avant le drame.
L'information que je m'apprête à vous communiquer est tirée d'un seul des 4 600 appels du public reçus par la GRC de la Saskatchewan entre le 3 et le 8 septembre 2022.
Une enquête et un examen complets de tous ces appels sont en cours afin que les enquêteurs procèdent à une analyse approfondie de chacun des appels à la GRC de la Saskatchewan concernant cet incident.
Il est probable que des renseignements déjà recueillis, ou qui le seront ultérieurement, puissent modifier le rapport d'enquête sur la séquence de ces événements.
Par conséquent, les renseignements dont nous disposons aujourd'hui sont fondés sur ce que les enquêteurs savent actuellement des activités de Damien Sanderson quelques heures avant les attaques.
Le samedi 3 septembre 2022, vers 4 heures du matin, la GRC de Melfort a reçu un signalement selon lequel Damien Sanderson aurait volé un véhicule sur le territoire de la Nation crie de James Smith.
L'appelant a clairement demandé à plusieurs reprises, au cours de l'appel initial et des appels subséquents, de conserver l'anonymat.
Vers 4 h 15 du matin, deux policiers de la GRC de Melfort sont se dirigés vers les lieux.
En route vers la Nation crie de James Smith, les policiers ont confirmé, dans le cadre de leur enquête, que Damien faisait l'objet d'un mandat d'arrêt pour une agression antérieure.
Les deux policiers ont également consulté une photo de Damien provenant du Système d'incidents et de rapports de police de la GRC pour les aider dans leurs efforts de recherche. La plus récente photo de Damien disponible dans le système datait de 2014.
Les policiers ont communiqué avec l'appelant, qui a refusé de faire une première déclaration à la police ou de donner d'autres détails concernant le véhicule volé.
Les policiers ont effectué de vastes patrouilles dans toute la Nation crie de James Smith afin de localiser Damien et le véhicule volé.
Les policiers ont communiqué une deuxième fois avec l'appelant pour savoir s'il y avait tout autre endroit où Damien pourrait se trouver. L'appelant a suggéré à la police de rechercher le véhicule sur North Road dans la Nation crie de James Smith.
Les policiers se sont immédiatement rendus dans le secteur et ont trouvé le véhicule garé devant une résidence sur North Road. Le véhicule était vide, les fenêtres étaient baissées et les clés n'étaient pas à l'intérieur. Les policiers ont confirmé que le véhicule appartenait à l'appelant grâce à la plaque d'immatriculation.
Les policiers ont communiqué avec l'appelant pour confirmer que le véhicule avait été retrouvé. L'appelant a confirmé son intention de récupérer le véhicule.
En vérifiant le secteur autour de l'endroit où se trouvait le véhicule, les policiers ont parlé aux occupants d'un véhicule récréatif situé à proximité, mais aucun des occupantes n'avait vu Damien.
Les policiers ont alors frappé à la porte de la résidence où le véhicule avait été retrouvé, et ont obtenu le consentement du propriétaire pour mener une fouille de la résidence pour trouver Damien.
À l'intérieur de la résidence, les policiers ont trouvé trois hommes parmi un groupe d'environ sept personnes. Ils ont demandé aux hommes présents dans la résidence de s'identifier. Aucun d'entre eux ne s'est identifié comme étant Damien Sanderson.
Les clés du véhicule volé ont été retrouvées à l'intérieur de la résidence. Les policiers n'ont pu obtenir aucune information des occupants de la résidence sur la façon dont le véhicule s'était retrouvé sur les lieux.
L'appelant est arrivé à la résidence pour récupérer le véhicule peu après 6 heures du matin. Les policiers lui ont demandé à nouveau s'il y avait d'autres endroits où Damien pourrait se trouver. L'appelant a suggéré aux policiers de vérifier si Damien se trouvait dans une résidence de River Street avant de partir avec le véhicule.
Les policiers se sont rendus à l'adresse de River Street et ont parlé aux occupants, qui ont indiqué que Damien n'était pas présent.
Les policiers ont de nouveau communiqué avec l'appelant pour faire le point sur la situation et lui demander s'il y avait d'autres endroits où il était possible de trouver Damien. L'appelant a répondu qu'il ne connaissait pas d'autres endroits.
Les policiers ont vérifié chacun des endroits que l'appelant leur a fournis et ont patrouillé dans toute la communauté à la recherche de Damien pendant environ trois heures suivant la réception de l'appel initial.
Aucune preuve ou témoin n'étaient disponibles à ce moment pour justifier une accusation de vol de véhicule.
Avant de se consacrer à d'autres tâches policières, les policiers ont demandé à l'appelant de les contacter immédiatement si de nouvelles informations faisaient surface pour les aider dans leurs recherches.
Grâce à des déclarations recueillies plus tard au cours de l'enquête, nous avons pu confirmé que Damien a donné un faux nom aux policiers lors de la fouille de la résidence. Il était à l'intérieur de cette résidence et a donné verbalement aux policiers le nom d'une autre personne, réelle, de la communauté.
Les enquêteurs ont également pu confirmer que le véhicule avait été pris entre midi et 21 heures le 2 septembre 2022.
Je tiens à préciser, qu'au cours du premier appel au 911, ainsi qu'au cours de toutes les conversations suivantes entre les policiers de la GRC de Melfort et l'appelant, le matin du 3 septembre, le nom ou les gestes de Myles Sanderson, ainsi que toute autre menaces de violence n'ont, à aucun moment, été signalés à la police.
La GRC de la Saskatchewan ne disposait d'aucune information indiquant que de actes violents allaient se produire.
Les événements qui allaient survenir le jour suivant étaient alors inconnus de la police.
Aujourd'hui, à la suite de l'enquête en cours sur les incidents qui ont fait un grand nombre de victimes dans la Nation crie de James Smith, les enquêteurs ont été en mesure de déterminer les renseignements suivants :
Myles et Damien Sanderson vendaient de la drogue dans la communauté le 3 septembre.
Tous deux ont été impliqués dans au moins trois altercations violentes avec d'autres personnes sur la Nation crie James Smith. En ce moment, on ignore si des armes ont été utilisées.
Aucune de ces altercations violentes n'ont été signalées à la police avant que les homicides du 4 septembre ne soient commis.
Les éléments de preuve que les enquêteurs ont recueillis et analysés jusqu'à maintenant ont permis de déterminer que Damien a participé à la planification et aux préparations initiales liées aux attaques du 4 septembre. Nous poursuivons notre enquête sur le degré de participation de Damien.
Le 5 septembre, la GRC de la Saskatchewan a informé le public que Damien Sanderson était visé par un chef d'accusation pour meurtre au premier degré, un chef d'accusation pour tentative de meurtre, et un chef d'accusation pour introduction par effraction. Ces accusations étaient fondées sur notre enquête préliminaire et les renseignements recueillis auprès des victimes et des témoins.
Après avoir procédé à 250 entrevue de témoins, au traitement de plus de 670 pièces à conviction et à l'examen et au suivi de plus de 100 appels de service au 911, les enquêteurs ont déterminé que… Damien Sanderson a été victime d'un homicide commis par Myles Sanderson.
Myles Sanderson a commis seul tous les homicides.
Cela porte à 11 le nombre total de personnes tuées par Myles Sanderson le 4 septembre 2022.
La Couronne a retiré tous les chefs d'accusation liés à cette enquête à la suite du décès de Myles et de Damien Sanderson.
La GRC de la Saskatchewan croit qu'il est important de préciser l'implication de Damien dans la chronologie des événements pour démontrer notre engagement continu de transparence envers les victimes, les familles des personnes touchées… et le public.
Nos enquêteurs continuent de corroborer les déclarations de témoins à l'aide des éléments de preuve matérielle et des pièces à conviction afin de dresser un portrait précis de la motivation qui a poussé Myles à commettre ces crimes et des raisons pour lesquelles certaines des victimes ont été ciblées.
Ceci prendra du temps et dans les faits, nous ne saurons peut-être jamais exactement pourquoi les crimes ont été commis.
Comme la quantité de renseignements recueillis est considérable, établir une chronologie complète de tous les événements qui ont eu lieu avant et après le 4 septembre prendra des mois.
Le Groupe des crimes majeurs de la GRC de la Saskatchewan examine actuellement tous les éléments de preuve, en vue de constituer une chronologie complète qui permettra de dresser un portrait précis des événements. Nous nous engageons à le partager avec le public dès qu'il sera terminé.
La GRC de la Saskatchewan continue de soutenir les communautés de la Nation crie de James Smith et de Weldon ainsi que les collectivités avoisinantes.
Des policiers de notre Groupe des services de police autochtones, et de la GRC de Melfort, ont eu le privilège d'assister à plusieurs cérémonies du calumet, purifications de domiciles et autres activités communautairesk dans le but de favoriser les échanges dans le cadre de pratiques cérémoniales.
Le Groupe des services aux victimes de la Saskatchewan travaille en étroite collaboration avec les membres des familles des victimes et les personnes touchées par l'incident. Il leur apporte du soutien continu et leur transmet des communications qui leur serviront à continuer leur processus de guérison.
Nous comprenons le vif intérêt que suscite cette enquête et nous savons que beaucoup de questions demeurent sans réponse. Bon nombre de ces réponses seront communiquées pendant l'enquête du coroner prévue en 2023.