Une vidéo montrant un policier de la GRC semblant être à genoux sur le cou d'un homme à l'aéroport international James-Armstrong-Richardson à Winnipeg a récemment été présentée en cour et diffusée par les médias. Cette vidéo a été présentée sans que la Couronne ou la GRC n'en soient avisées. J'ai été informée de l'existence de ces images le matin du 11 août 2021.
J'ai trouvé cette vidéo très troublante. Entendre un homme clairement dire aux policiers qu'il ne peut pas respirer est une image bien présente dans notre conscience collective. Je tiens à être claire : jamais la GRC n'enseigne ou n'endosse qu'un policier place son genou sur la tête ou le cou d'une personne. Ceci s'applique aux cadets de l'École de la GRC, Division Dépôt, à la formation continue et au renouvellement d'accréditation des policiers.
Lorsqu'un suspect est au sol, le policier peut placer un genou sur le haut du tronc du suspect pour le maîtriser et le menotter. Nous enseignons aux policiers à placer un genou juste en dessous de l'omoplate afin d'éviter d'appliquer une pression directe sur le cou ou la colonne vertébrale.
Ceci étant dit, je crois que nous devons communiquer toutes les circonstances possibles entourant les événements, tout en reconnaissant que l'affaire est devant les tribunaux et que les démarches judiciaires se doivent d'être impartiales. Le tribunal a ordonné la publication des images telles qu'elles ont été captées par les caméras de surveillance de l'aéroport, images qui, d'après moi, montrent les événements du début à la fin, et que je vais maintenant commenter.
Les policiers de l'aéroport international James-Armstrong-Richardson de Winnipeg ont été appelés en lien à un incident survenu devant l'édifice du terminal au sujet d'un homme aux facultés affaiblies qui aurait agressé un membre du public. À l'arrivée des policiers, ils ont essayé de désamorcer la situation et de s'occuper de l'homme sans avoir recours à la force. Pendant que les policiers essayaient de parler avec l'homme, celui-ci refusait de coopérer et est devenu agressif, puis a frappé un policier au visage sans justification. Après une brève altercation, l'homme a été arrêté. Après qu'il eut été menotté, l'homme a donné un coup de pied dans la région de l'aine et de la cuisse du policier. L'homme a été amené au sol. C'est à ce moment que le policier semble placer son genou sur le cou de l'homme.
Il est tout à fait inacceptable de porter des voies de fait envers un policier. Nos policiers sont intervenus pour aider un membre du public qui avait été agressé et ils ont été agressés à leur tour. Il s'agit d'une situation difficile pour tout policier. Cependant, placer un genou sur le cou d'une personne ne fait pas partie de la formation de nos policiers et nous enquêterons les événements de plus près.
Lorsque nous avons été mis au courant des événements le 11 août, la GRC du Manitoba a demandé au Groupe des enquêtes indépendantes du Manitoba de faire enquête. Nous menons aussi une analyse complète de l'intervention du policier, aussi connue sous le nom d'enquête relative au code de déontologie. C'est pourquoi l'état de service du policier impliqué est aussi en examen, dans le cadre de ce processus interne.
La GRC a besoin de la confiance de la population pour pouvoir servir et protéger efficacement les communautés que nous servons. Pour cette raison, les employés de la GRC doivent se comporter de façon non seulement à satisfaire, mais à dépasser les attentes élevées et justifiées des Canadiens. Je vous donne ma parole : nous enquêtons sur les événements. L'inaction n'est pas une option. C'est mon devoir envers la personne impliquée, le public et les policiers de la GRC sous mes ordres de prendre le temps qu'il faut pour enquêter convenablement sur les événements et établir les étapes qui suivront. La sécurité du public et la sécurité de mes policiers seront toujours mes priorités.
Merci,
La commissaire adjointe Jane MacLatchy
Commandant divisionnaire, GRC au Manitoba