Vol. 80, Nº 3Reportages

Un policier debout à une intersection achalandée, près de jeunes piétons.

Sur le vif

Divers intervenants rendent les routes plus sécuritaires à Surrey

Le gend. Jae Kim surveille l'intersection de la 104e avenue et du boul. King George, à Surrey (C.-B.), à la recherche d'automobilistes et de piétons distraits. Crédit : Martine Chénier, GRC

Par

Chaque année, la ville de Surrey (C.-B.) accueille des milliers de nouveaux habitants, ce qui met de la pression sur l'infrastructure et représente des défis pour les policiers et les fonctionnaires municipaux qui ont pour mission d'assurer la sécurité des piétons, des cyclistes et des automobilistes.

Selon la GRC, qui assure la surveillance policière dans cette ville de plus de 500 000 habitants du Lower Mainland, 40 p. 100 des personnes tuées l'an dernier sur les routes de Surrey étaient des piétons.

« Le nombre de personnes qui se déplacent dans la ville a énormément augmenté au cours des dernières années », affirme le cap. Joe McGhee des Services de la circulation du Lower Mainland à Surrey. « Et des gens se rendent jusqu'à Surrey pour y garer leur véhicule et emprunter le Sky Train vers Vancouver. »

Une question de sécurité

Vu le grand nombre de personnes en déplacement, les policiers sont à l'affût des piétons qui traversent les rues illégalement. « Les gens qui reçoivent une contravention pour traversée illégale ont toutes sortes de réactions, ajoute le cap. McGhee, tantôt abasourdis, tantôt en colère, l'air de dire : "Vous n'avez rien de mieux à faire?". »

« Mais pour nous, tout ce qui compte, c'est la sécurité. »

Parfois, c'est en étant à l'affût des conducteurs et des piétons distraits qu'on tombe sur des personnes en train de commettre des infractions plus graves. Tôt un matin de mars, le gend. Jae Kim surveillait l'intersection de la 104e avenue et du boul. King George quand il a remarqué un automobiliste qui avait la tête penchée vers le bas, un signe éloquent de distraction au volant. Le policier s'est approché du conducteur et lui a demandé de baisser la fenêtre.

« C'est là que je l'ai senti. Il m'a dit qu'il avait bu sa dernière bière 20 minutes plus tôt », explique le gend. Kim, qui a demandé au conducteur de se garer dans un terrain de stationnement à proximité. Le véhicule du conducteur a été mis en fourrière, et celui-ci risquait une suspension de son permis de conduire pour une période allant d'une journée à trois mois ainsi qu'une amende de plus de 4 000 $ et une réhabilitation obligatoire.

« Les gens croient toujours qu'ils sont en état de conduire après avoir bu. Mais ce n'est pas le cas », fait remarquer le gend. Kim.

De plus, cette intersection fait partie des centaines d'intersections sous la surveillance vidéo du Traffic Management Centre (TMC) de Surrey.

Graeme Cross de la section de la si-gnalisation routière de Surrey dirige une équipe d'ingénieurs et de technologues qui surveillent la circulation sur une dizaine de moniteurs installés au mur de leur bureau à l'hôtel de ville. Le personnel du TMC contrôle la signalisation, surveille les accidents et veille à faciliter la circulation dans la ville, qui accueille chaque année plus de 10 000 nouveaux résidents.

« En cas d'accident, notre travail consiste à dégager la voie et à rétablir la circulation en la déviant de façon sécuritaire », explique M. Cross, qui ajoute que grâce à la technologie, l'équipe peut travailler avec les premiers intervenants afin de déterminer les causes des accidents.

Protéger la vie privée

M. Cross se préoccupe également de la vie privée des gens. Si les caméras sont visibles aux intersections, les visages et les numéros d'immatriculation sont masqués sur les images. « Nous ne recueillons pas de données personnelles, précise-t-il. Il ne faut pas perdre la confiance de la population. Notre travail se limite à gérer la circulation et à améliorer la sécurité du public. »

La police de Surrey peut demander des images filmées par le TMC dans le cadre d'enquêtes sur des accidents graves. Selon le cap. McGhee, l'information qui en découle est cruciale et permet de gagner du temps.

Il cite en exemple une affaire où des témoins avaient donné la mauvaise description d'un véhicule impliqué dans un délit de fuite. Les policiers avaient ensuite émis un communiqué contenant la mauvaise information. Mais lorsqu'ils ont obtenu les images de l'incident, ils ont corrigé le communiqué, ont lancé des recherches et ont fini par retrouver le véhicule.

« Parfois, une fois qu'on a un tableau complet de la situation, on constate que l'information donnée par les témoins n'est pas fiable, signale le cap. McGhee. La technologie vidéo élargit considérablement les possibilités d'enquête. »

Il affirme que cet outil facilite également le travail des policiers devant les tribunaux.

« Quand les images sont diffusées en cour, les affaires se règlent habituellement. La plupart des avocats de la défense ne veulent pas voir ce genre de choses. »

Date de modification :