Articles récents

Une nouvelle génération de mentors

Les animateurs transforment les cadets en membres de la GRC

Le cap. Damien Smith inculque aux cadets les compétences dont ils auront besoin une fois promus gendarmes. Crédit : Chrystal Normand

Par

Lorsqu'il a quitté la Division Dépôt après sa formation, le cap. Damien Smith savait qu'il y retournerait un jour en tant qu'animateur. Après avoir offert des services de police contractuels pendant plusieurs années, c'est exactement ce qu'il fît — d'abord en tant qu'animateur de la formation en sciences policières appliquées, puis en tant qu'instructeur d'exercice.

Lorsqu'il était instructeur d'exercice, le cap. Smith contrariait souvent les cadets, trouvant des façons intéressantes de leur rappe-ler constamment les attentes que l'organisation nourrissait envers eux, par exemple en transportant dans le couloir le matelas d'un cadet dont le lit n'était pas bien fait, ce qui perfectionnait du même coup les techniques d'exercice.

« J'aidais les cadets qui n'avaient pas de discipline personnelle à en acquérir pour les aider dans leur carrière et j'amenais les membres des troupes à travailler en équipe et à pouvoir compter les uns sur les autres », explique le cap. Smith.

Enseignants et mentors

Tout au long de la formation des cadets à la Division Dépôt, les animateurs ont pour mandat de préparer les futurs policiers au travail sur le terrain.

La cap. Wanda Jackson se considère à la fois comme une enseignante et un mentor qui aspire à livrer le meilleur produit possible : de bons membres de qualité.

« Après leur formation, les membres comprennent ce qu'ils font et les ramifications des pouvoirs policiers qui leur sont conférés. Nous nous assurons qu'ils font leur travail de manière à assurer leur propre sécurité et celle de la population et en conformité avec la loi », explique-t-elle.

Pour le cap. Curtis Davis, qui combinait 12 années d'expérience sur le terrain et un intérêt pour l'enseignement, la décision de devenir animateur était une évidence.

Il a d'abord enseigné les sciences policières appliquées et le tir avant de devenir le tout premier agent de liaison auprès des cadets, une partie neutre qui allait écouter les cadets et les laisser exprimer leurs préoccupations, une ressource importante pour les cadets qui traversent beaucoup de choses pendant les six mois de leur formation.

« S'ils voulaient pleurer dans mon bureau, c'était le bon endroit pour le faire, dit le cap. Davis. De nombreuses boîtes de papiers-mouchoirs y ont été vidées. »

Conversations difficiles

Le travail d'animateur n'est pas toujours facile. Après avoir passé des centaines d'heures avec les cadets, les liens avec eux sont forts.

La cap. Jackson affirme qu'elle peut être protectrice, mais qu'elle sait à quel moment elle doit faire preuve de fermeté.

« Il faut parfois que je tienne le discours du parent déçu parce que c'est plus efficace que les cris, ajoute la cap. Jackson. Ils sont comme nos enfants qu'on s'apprête à envoyer dans le monde, en espérant qu'ils s'en sortiront bien, qu'ils resteront dans le droit chemin et qu'aucun mal ne leur sera fait. »

Il y a aussi les conversations difficiles. Les animateurs font ce qu'ils peuvent pour aider les cadets qui éprouvent des difficultés, mais dans certaines circonstances, ils doivent prendre la décision déchirante de renvoyer le cadet chez lui.

« Nous ne rendrions pas service au Canada et à la population canadienne si nous ne disions pas à certains cadets que nous ne croyons pas que le travail policier leur convienne », soutient le cap. Davis.

Mais le travail des animateurs est gratifiant. Ils peuvent constater toute l'évolution entre les cadets, ressemblant à des chevreuils pétrifiés par les phares d'une voiture le jour où ils arrivent à la Division Dépôt, et les nouveaux gendarmes confiants qu'ils sont devenus à la fin de leur formation.

« Voir l'évolution de 32 personnes qui ne pouvaient pas compter jusqu'à 32 à leur arrivée dans mon cours et qui acquièrent précision et esprit d'équipe tout au long de leur formation, c'est quelque chose! », ajoute le cap. Smith.

Un travail très satisfaisant

Après avoir été animateurs respectivement pendant six ans et demi, cinq et huit ans, les cap. Davis, Smith et Jackson ont tous été affectés à de nouveaux postes. Le cap. Davis estime qu'il se doit de relever continuellement de nouveaux défis.

« Les possibilités de changement sont l'une des raisons qui nous poussent à entrer à la GRC », rappelle-t-il.

Mais tous trois s'entendent pour dire que leur affectation en tant qu'animateur aura été un moment fort de leur carrière.

Le cap. Smith ajoute que c'est le meilleur poste qu'il n'occupera jamais à la GRC.

« Très peu de choses dans ma carrière me procureront autant de satisfaction, déclare-t-il. Multiplier cette satisfaction par 32 chaque fois qu'une troupe termine sa formation, c'est un honneur, un privilège, c'est vraiment satisfaisant. »

Reproduit avec la permission du Pony Express ().

Date de modification :