Le g.s. Barry Prochera, qui travaille dans le Nord de la Saskatchewan, a remarqué que bien des nouveaux membres affectés à des détachements ruraux du nord venaient de la ville et n'avaient jusque là pas fait beaucoup d'activités de plein air.
Voilà qui pouvait poser problème pour ceux qui devaient souvent travailler dans les bois.
« Dans le Nord, nous devons être efficaces lorsque nous cherchons des personnes perdues dans la forêt et effectuons des patrouilles à motoneige, explique le g.s. Prochera. Souvent, nous circulons dans des endroits éloignés où nous n'aurions pas d'aide si nous tombions en panne. »
Chef de l'équipe de recherche et de sauvetage et membre de l'équipe d'insertion profonde, le g.s. Prochera en est venu à enseigner aux membres non seulement les rudiments de leur travail, mais également comment survivre lorsqu'une situation tourne mal.
Reconnu pour ses compétences en survie en nature, le g.s. Prochera dit que ses patrons lui demandent souvent de former les nouveaux membres dans ce domaine.
Un cours pour se sentir en confiance
Quand il a entendu parler d'un cours sur la survie en nature donné par le Service de l'air, le g.s. Prochera savait qu'il devait le suivre. Un lien s'est immédiatement créé entre lui et l'instructeur Patrick (Paddy) Mercer, qui se passionne lui aussi pour la sécurité en plein air.
Ayant été technicien en recherche et sauvetage dans les Forces canadiennes, M. Mercer sait qu'on ne peut probablement pas se trouver dans des circonstances pires qu'une situation de survie.
« Pendant ma carrière, je me suis rendu souvent à des endroits en mer et surtout sur la terre ferme pour secourir des gens qui s'en seraient tirés s'ils avaient eu des connaissances en matière de survie, mais qui, trop souvent, étaient décédés à notre arrivée », explique-t-il.
Il a créé Survival in Canada pour transmettre ses connaissances. Et M. Mercer et lui s'entendaient pour dire que cette formation serait utile à tous les membres, surtout ceux affectés à des détachements ruraux. Elle pourrait d'ailleurs leur sauver la vie.
Ils ont donc rédigé une proposition de cours destiné aux membres de la GRC affectés à la Division F.
« À mon retour, j'ai été heureux de cons-tater que ma proposition n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd, raconte le g.s. Prochera. Le surint. Grant St. Germaine nous a permis de donner aux membres un cours de survie en hiver de cinq jours. »
Les membres ont passé une journée en classe et quatre autres sur le terrain. Le cours était adapté aux besoins de la GRC et comprenait des scénarios comme un sauvetage sur la glace.
« On a appris les principes fondamentaux en classe, puis on est allés mettre nos connaissances en pratique sur le terrain », explique la cap. Kelly Dinsdale du Détachement de La Ronge.
Ils ont appris comment se faire repérer par un aéronef, construire des abris, allumer un feu, trouver de la nourriture, prodiguer les premiers soins et utiliser divers outils, dont une carte et une boussole.
« La survie repose sur six éléments fondamentaux : les premiers soins, le feu, les abris, les signaux, la nourriture et l'eau, ajoute M. Mercer. Si on les maîtrise, on peut se protéger contre la douleur, le froid, la faim, la soif, l'ennui, les insectes et les animaux. »
Le but premier est de faire en sorte qu'à la fin du cours, les membres aient la certitude qu'ils peuvent faire face à la pire des situations.
« Après avoir suivi le cours, s'ils se sentent capables de survivre dans une situation extrême jusqu'à l'arrivée des secours, nous avons réussi notre mission », affirme M. Mercer.
Des compétences précieuses
Le g.s. Prochera a demandé aux participants de faire leurs commentaires sur le cours. Certains ont suggéré l'ajout de mises en situation et d'exercices pratiques, qui seront intégrés au prochain cours. Mais tous ont convenu du caractère essentiel du cours.
« Si nous pouvons former les membres qui arrivent dans le Nord, ils pourront mieux aider la population, se protéger et remplir leur mandat », estime le g.s. Prochera.
Selon la cap. Dinsdale, le cours est un ou-til précieux pour les membres, car plus de la moitié d'entre eux travaillent en milieu rural.
« Des participants venus de Toronto n'avaient jamais campé avant de suivre le cours, se souvient-elle. Ces membres en particulier ont acquis beaucoup de confiance en plus d'accumuler des connaissances utiles. Ils ne doivent pas se demander s'ils s'en serviront un jour, mais plutôt à quel moment ils s'en serviront. »
Reproduit avec la permission du Pony Express ().