Kathleen Suddes, gestionnaire de bureau du Détachement de Sunshine Coast, a toujours voulu agrémenter le foyer du service avec des œuvres d'art d'élèves.
L'occasion s'est présentée lorsque le gend. Kevin Shepherd a assumé le rôle d'agent d'intervention auprès des jeunes. Mme Suddes, ardente supportrice des adolescents, désirait mettre en valeur les œuvres d'art des élèves de l'école secondaire locale, qui manifestent une habileté et un savoir-faire qu'on ne voit pas chez les plus jeunes.
« Lorsque Kevin est arrivé à l'été, j'ai commencé à lui vendre mon idée, explique Mme Suddes. Trouvant que celle-ci avait du bon, il est allé en parler à des professeurs. À la réception de la première série d'œuvres à la fin de septembre 2013, nous en avions le souffle coupé — elles étaient à ce point époustouflantes. »
Une nouvelle perspective
Outre le calibre des artistes, le programme, surnommé Cop Shop par les élèves, offrait à ces derniers une expérience positive et une nouvelle perspective du rôle du gend. She-pherd dans leur collectivité.
« J'ai commencé à assister au cours d'art afin d'observer ce qu'ils faisaient et me mêler à eux, explique le gend. Shepherd. Leur travail était sensationnel. En outre, c'était une occasion nouvelle pour la police de parler avec les jeunes. »
Lorsque Enid Kelly, professeure d'art à l'école secondaire Chatelech, a proposé l'idée d'exposer les œuvres d'élèves au Détachement de la GRC, elle n'était pas sûre comment elle serait accueillie par ses élèves.
« Je ne pensais pas qu'ils seraient chauds à l'idée, car quelques-uns avaient eu des expériences pas très positives avec la justice, explique Mme Kelly. Mais après les commentaires que les premiers ont reçu de la collectivité et de membres de la GRC, ils ont changé d'avis. »
À l'origine, il s'agissait seulement d'offrir aux jeunes la possibilité de mettre leur talent en valeur à l'extérieur de l'école – leurs œuvres ayant été jusque là exposées dans le foyer de l'établissement —, et d'agrémenter les murs du Détachement. Mais lorsque des citoyens les ont abordés pour acheter certaines de leurs œuvres, le projet a pris une tout autre dimension.
« Lorsqu'un des garçons, auteur d'un petit tableau charmant, a reçu un billet de 50 $ tout neuf du gend. Shepherd, ce dernier a dit ne pas se rappeler avoir vu sourire le garçon, et son sourire ne l'a pas quitté durant les deux prochaines semaines, précise Mme Suddes. On ne sait jamais les portes que nous pouvons ouvrir dans l'esprit des jeunes. »
Un projet avantageux à tous points de vue
La première année, on a vendu pour 1 300 $ de tableaux. Et si la qualité des œuvres présentées d'emblée était très élevée, elle n'a fait qu'augmenter par la suite.
« Les élèves sont ravis, constate Mme Kelly. Ils sont fiers de leur travail et je pense que cela a rehaussé leur bienveillance à l'égard de la police. »
Mme Kelly ajoute qu'ils se sont fixé des normes élevées et sont souvent trop critiques à l'égard de leur propre travail. Les commentaires si positifs recueillis lors de ces expositions contribuent vraiment à rehausser leur estime de soi.
Tant Mme Suddes que Mme Kelly attribuent le succès de l'initiative à l'enthousiasme et à l'intérêt que manifeste le gend. Shepherd envers les jeunes. Mme Kelly constate que l'intensification de cet esprit de bienveillance envers la GRC tient à la simple présence du gendarme dans la classe d'art et à l'intérêt sincère qu'il manifeste pour le travail des élèves.
« Mes fonctions m'appellent à fréquenter assidûment l'école, explique le gend. Shepherd. Une fois sur les lieux, les élèves ne disent plus : "Que fait la police ici? Qu'est-ce qui se passe?", mais plutôt : "Ah, ils sont simplement ici parce qu'ils se préoccupent de nous; ce sont d'autres adultes qui se soucient de notre sécurité et de notre épanouissement." »
De l'avis de Mme Suddes, le programme Cop Shop constitue une initiative de sensibilisation communautaire inédite et mutuellement avantageuse — et elle espère non seulement que l'initiative se poursuivra au Détachement de Sunshine Coast, mais que d'autres détachements emboîteront le pas.
« C'est l'occasion non seulement d'huma-niser la police, mais aussi de signifier à ce groupe de jeunes qu'ils ne sont pas mis de côté, que nous les respectons et que nous les apprécions, explique Mme Suddes. C'est notre façon de dire : "nous pensons que vous êtes vraiment spéciaux et nous voulons le claironner sur tous les toits." »
Reproduit avec la permission du Pony Express ().