Jeunes et moins jeunes se mettent en forme et améliorent leurs aptitudes au leadership grâce à un programme de conditionnement physique offert à Tuktoyaktuk (T.N.-O.).
Le programme Tuk Power, créé par le gend. Sebastian Hebert du Détachement de Tuktoyaktuk de la GRC, combine entraînement en parcours (Crossfit) et callisthénie. Les participants sont encouragés à donner tout ce qu'ils ont tout au long d'un circuit d'exercices intenses qui consistent à lever des poids, à courir, à sauter et à développer la force musculaire.
« Je voulais créer une initiative saine à laquelle pourraient prendre part les jeunes de la communauté. J'espérais que Tuk Power devienne le programme que l'on connaît aujourd'hui, mais c'est aux jeunes de Tuktoyaktuk qu'on doit cette réussite », affirme le gend. Hebert.
Sortir de sa coquille
Aux débuts du programme en 2013, cinq personnes se réunissaient dans le garage du Détachement de Tuktoyaktuk de la GRC. Le programme a pris de l'ampleur de façon exponentielle, comptant aujourd'hui 42 participants et offrant jusqu'à quatre séances par semaine à la salle de conditionnement physique de l'école.
Tuktoyaktuk, une communauté inuvialuite d'environ 850 personnes vivant au bord de l'océan Arctique, peut se vanter d'afficher un taux de crimes contre les biens des plus bas.
« C'est surtout grâce au travail acharné des membres du détachement, estime le serg. Philippe Cyr, commandant du détachement. Les programmes comme Tuk Power contribuent au bien-être de la collectivité et à l'établissement de bonnes relations avec les gens d'ici. »
Non seulement le programme encourage-t-il les relations saines entre les membres de la communauté et avec la GRC, mais il aide aussi des jeunes de la localité à sortir de leur coquille et à avoir plus confiance en leurs capacités.
« Au cours des deux dernières années, j'ai constaté un réel changement chez les jeunes, soutient le gend. Hebert. Certains d'entre eux étaient assez timides. Au fil du temps, les jeunes ont développé un sentiment de fierté et ont acquis de la confiance. C'est tellement gratifiant. »
Bien entendu, le programme n'a pas pour seul objectif de favoriser la santé de la collecti-vité : le gend. Hebert encadre également les participants afin qu'ils deviennent des leaders. Il dit vouloir s'assurer de la viabilité du programme, et ce, même après qu'il aura été muté ailleurs.
« Je suis persuadé qu'après mon départ, le programme demeurera en place, ajoute-t-il. Avant, je m'occupais de diriger tous les entraînements. Maintenant, ce sont de jeunes femmes et de jeunes hommes du groupe qui le font. »
Détecter le potentiel
La g.a. Darcie Bernhardt fait partie de ceux et celles qui ont tiré parti de Tuk Power. Le gend. Hebert a fait la connaissance de la g.a. Bernhardt pendant les séances, et il a constaté son potentiel. « J'ai rencontré Darcie quand elle s'est inscrite à Tuk Power, et j'ai su immédiatement qu'elle était une leader, car elle suscitait l'admiration chez les autres jeunes », explique-t-il.
Darcie a fini par devenir un atout précieux pour Tuk Power. « Du jour où je l'ai rencontrée jusqu'à aujourd'hui, elle est devenue une véritable leader. Elle gère le programme en mon absence; elle s'occupe notamment d'installer l'équipement et de guider les jeunes pendant leur entraînement. Je n'ai pas de souci à me faire quand elle est là. »
Ce défi a amené Darcie à se dépasser en plus de lui offrir des possibilités auxquelles elle n'avait jamais pensé jusque-là.
« Au début, j'étais un peu intimidée, raconte-t-elle. Je n'avais jamais levé de poids avant, mais j'ai fini par acquérir de la confiance. Un jour, Sebastian m'a demandé si j'avais déjà pensé faire carrière à la GRC. »
Avec les encouragements du gend. Hebert, Darcie a été acceptée au Programme de formation des précadets autochtones et a suivi la formation de trois semaines à la Division Dépôt à l'été 2014. Elle a ensuite fait un stage d'été de deux mois au Détachement de Tuktoyaktuk.
« De retour de sa formation de précadette autochtone, Darcie voulait à tout prix être membre de la GRC, et je ne voulais pas qu'elle perde ce désir, se souvient le gend. Hebert. J'étais convaincu que la meilleure façon de l'aider était de lui permettre de continuer de travailler avec nous pour acquérir de l'expérience. »
Une fois le stage de Darcie terminé, le gend. Hebert l'a encouragée à poursuivre sa démarche. Elle a été assermentée à titre de gendarme en décembre 2014. Elle travaille maintenant aux côtés des membres du détachement et entend soumettre sa candidature prochainement pour devenir membre régulière.
Reproduit avec la permission du Pony Express ().