Lors du cinquième et dernier soir de la formation sur les opérations et les aptitudes de survie en pleine nature, donnée au Yukon, le gend. John Gillis s'est bâti un abri et s'y est accroupi, prêt à affronter la nuit glaciale. Il faisait -29 °C, sans compter le facteur éolien, mais les instructeurs tenaient à ce que les participants sachent faire face aux dures épreuves de la vie au grand air.
« Notre territoire compte de vastes régions sauvages et des lieux isolés où règnent des conditions météo extrêmes, déclare le gend. Gillis, affecté à Whitehorse (Yukon). Nous intervenons souvent dans des secteurs accessibles uniquement par bateau, VTT, motoneige ou aéronef, et si quelque chose tourne mal, ça peut être long avant que les secours arrivent. »
C'est pourquoi, en mars dernier, le gend. Gillis s'est inscrit au cours de six jours portant sur les opérations en pleine nature, qui permet aux membres affectés dans le Nord d'acquérir un précieux savoir-faire, par exemple des techniques de survie, de navigation et de sauvetage par grand froid. L'expert en hypothermie Gordon Giesbrecht est en outre venu y faire un exposé.
Le cours vise à apprendre aux policiers à éviter les situations critiques mettant leur vie en jeu.
« S'il y a bien une chose qu'on répète aux membres affectés au Yukon, c'est qu'aucun d'eux ne devrait prendre du service sans savoir allumer un feu, affirme le cap. Cam Long, instructeur principal du cours. On enseigne aux policiers à éviter les situations auxquelles ils ne sont pas préparés. Je suis convaincu que ces techniques peuvent leur sauver la vie. »
Au Yukon, la plupart des décès de poli-
ciers sont dus à des facteurs environnementaux (surtout le temps froid et les eaux glacées). C'est pourquoi le serg. Glenn Ramsay, responsable de la formation des membres de la GRC au Yukon, et le cap. Long ont mis au point en 2013 le cours de survie en pleine nature en s'inspirant des pratiques exemplaires en usage ailleurs au pays.
Le cours en est à sa quatrième année et est offert à tous les policiers de la GRC au Yukon.
« Les techniques enseignées peuvent servir au quotidien, qu'il s'agisse de se rendre sur les lieux reculés d'un accident, de traquer des braconniers ou d'intervenir sur l'eau ou au bord de l'eau. Comme tout peut arriver, nos policiers doivent toujours être prêts », conclut le serg. Ramsay.