Idéalement, lorsqu'un jeune rencontre un policier pour la première fois, l'expérience est positive et une relation de confiance s'installe. Ce n'est pas toujours le cas, mais de plus en plus, les policiers cherchent des façons de collaborer avec les jeunes à un âge précoce et d'intervenir avant que les activités criminelles ne s'aggravent et ne s'enracinent.
Dans ce numéro consacré à la jeunesse et aux jeunes délinquants, nous examinons les moyens pris par la GRC, d'autres services de police et des partenaires communautaires pour collaborer avec les jeunes, leur offrir rapidement du soutien et réduire le nombre de situations exigeant des mesures coercitives.
Pour notre article-vedette, Deidre Seiden a parlé avec des agents de la GRC et leurs partenaires communautaires dans trois provinces à propos des programmes jeunesse visant à repérer et à mobiliser les jeunes qui pourraient suivre la mauvaise voie. Elle a aussi discuté avec Jordan Buna, un ancien membre de gang de rue. Aujourd'hui, Jordan rencontre des élèves et leur parle de l'importance de faire les bons choix – et ils écoutent!
Dans notre dossier, Sigrid Forberg discute avec des partenaires policiers et du milieu de la santé au Nouveau-Brunswick à propos d'ACCESS, un projet visant à cerner les jeunes ayant des problèmes de santé mentale et à éviter qu'ils ne passent entre les mailles du filet. Elle se penche aussi sur le Programme de prévention du terrorisme à la GRC; cet outil aide la police à repérer les personnes susceptibles d'être radicalisées vers la violence – souvent des jeunes et de jeunes adultes – et à les dissuader d'adhérer à des idéologies violentes.
À Winnipeg (Man.), la Dre Carolyn Snider dirige un programme pilote pour les jeunes admis à l'hôpital avec des blessures découlant d'actes de violence, et elle les réfère à des travailleurs sociaux. Le Service de police de Winnipeg participe aussi à ce programme visant à rompre le cycle de la violence; jusqu'ici les résultats sont très encourageants.
Natasha Boojihawon, de Manchester (R.-U.), décrit le projet Girls in Gangs destiné à renseigner les jeunes, les enseignants et les travailleurs auprès des jeunes sur les gangs. Les étudiants travaillent avec la police locale et une entreprise d'arts médiatiques à la création d'une pièce de théâtre et d'un documentaire sur les risques d'être recrutés par des gangs et sur la violence faite aux filles.
À Chicago (Ill.), les policiers formés en intervention d'urgence peuvent maintenant suivre un cours pour aider les jeunes en crise. Ce cours permet aux agents de reconnaître les jeunes souffrant de maladie mentale et de leur donner des outils de désescalade.
La Ville de Gatineau, en collaboration avec son service de police, a élaboré un programme à trois volets pour dissuader les jeunes de peindre des graffitis dans la ville. Le programme porte sur la prévention, le nettoyage et la réalisation de graffitis à des endroits autorisés. Fait à noter, le nombre de plaintes liées aux graffitis a diminué de moitié depuis le lancement du programme.
En dernier lieu, nous vous encourageons à lire notre débat d'experts lors duquel les participants ont échangé des idées sur les plus graves problèmes sociaux touchant les jeunes dans leurs collectivités. Leurs réponses sont honnêtes et suscitent la réflexion.
Nous espérons que ce numéro vous incitera à participer à des programmes de prévention et de réorientation avec les jeunes dès que possible et à suivre la formation dont la police a besoin pour gérer des situations exigeantes vécues par les jeunes.