À Rankin Inlet (Nunavut), le programme de counseling en matière de violence conjugale aide les agresseurs à reconnaître que la violence familiale et dans les relations est condamnable, et leur donne des outils pour prévenir leur récidive.
La violence familiale pose problème dans les petites collectivités du nord – problème que le détachement local de la GRC s'est engagé à résoudre.
« Nous voulons améliorer la qualité de vie des familles, explique le serg. Lorne Morrison, du Dét. de la GRC à Rankin Inlet. Nous cherchons les moyens de changer les choses dans la collectivité. »
Lorsque le serg. Morrison a pris connaissance de l'appel de propositions pour l'Initiative de lutte contre la violence familiale (ILVF), il est passé à l'action.
Il a demandé aux conseillers du programme de counseling en matière de violence conjugale ce qu'ils feraient avec un financement éventuel de l'ILVF. Ceux-ci ont proposé d'adapter leur programme aux étudiants du secondaire.
« J'ai adoré l'idée et celle-ci a fait boule de neige », souligne le serg. Morrison.
Fonds pour la lutte
Chaque année, la GRC reçoit des fonds de l'ILVF, un programme fédéral qui réunit 15 ministères et organismes pour prévenir la violence familiale et intervenir en la matière.
L'ILVF accorde jusqu'à concurrence de 50 000 $ aux détachements de la GRC et 25 000 $ en subventions aux organismes communautaires sans but lucratif ainsi qu'aux partenaires provinciaux, territoriaux et municipaux qui appuient les initiatives locales.
La proposition, financée en 2015, a permis à deux conseillers du programme de counseling et à deux policiers de la GRC d'offrir 30 séances d'une heure aux élèves de 10e pour aborder les moyens de reconnaître les différents genres de violence.
« Après quelques séances, nous avons constaté une différence dans la façon dont les étudiants se traitaient et communiquaient entre eux, explique le serg. Morrison. Après avoir vu cet effet immédiat, nous souhaitons qu'il se poursuive jusqu'à ce que les étudiants fondent une famille et deviennent des exemples pour leurs enfants. »
La violence familiale prend diverses formes; c'est pourquoi l'ILVF choisit un éventail de candidats afin d'offrir une gamme de projets et d'initiatives au pays.
La gend. Maureen Greyeyes-Brant, qui gère le financement de l'ILVF pour la GRC, souligne que même un faible montant peut changer les choses dans la collectivité.
« Ces projets et programmes sensibilisent la population à la violence familiale et aux ressources et services disponibles, précise la gend. Greyeyes-Brant. On constate la différence – une connaissance nouvelle – chez les gens, ce qui profite à tous. »
Le programme de prévention Spirit of Peace offert au centre Ma Mawi Wi Chi Itata au Manitoba a aussi reçu des fonds de l'ILVF en 2015.
La subvention a été accordée à un projet élaboré de concert avec Ndinawe, un centre de services intégrés pour les jeunes, pour prévenir la violence familiale chez les jeunes filles autochtones dès l'âge de 14 ans et des femmes dans la vingtaine qui passent de la réserve à la vie urbaine.
Les femmes aînées ont pu faire connaître leur expérience de survie et de prévention de la violence dans les séances collectives.
« Les plus jeunes ont entendu le récit d'aînées qui ont fait l'expérience directe de la violence, et les enseignements sur la façon de prévenir la violence et de s'en sortir ont suivi naturellement », souligne Angela Lavallee, coordonnatrice du programme Spirit of Peace.
« Nous pouvons présenter des sujets touchant la prévention et l'intervention, mais lorsqu'un cercle de femmes échangent entre elles sur le sujet, l'énergie est remarquable», constate Mme Lavallee.
L'union fait la force
Les participants au projet connaissaient la source du financement.
« De savoir que la GRC reconnaît l'importance du projet en nous offrant cette initiative est inspirant, explique Mme Lavallee. C'est précieux pour nos femmes de voir que nous travaillons ensemble pour prévenir la violence. »
Ce partenariat entre les collectivités et la GRC est crucial pour la lutte à la violence familiale.
« C'est un problème qui concerne tout le monde, et tous doivent collaborer et établir des réseaux pour le résoudre, explique la gend. Greyeyes-Brant. L'union fait la force. »
En 2015-2016, l'ILVF a reçu 65 demandes de financement de partout au pays, et 30 de celles-ci ont été acceptées.
« C'est un excellent programme, souligne le serg. Morrison. Les fonds sont disponibles et les avantages sont probants. Quelquefois, on s'interroge sur l'efficacité d'un programme, mais dans ce cas-ci, les résultats parlent d'eux-mêmes.