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Une camionnette sur un talus rocailleux dont le capot moteur est partiellement submergé dans un lac. En arrière-plan, des conifères et le relief escarpé d'une montagne.

Sauvetage en équipe d’un homme coincé dans une camionnette submergée

Un agent de la GRC en repos a plongé dans le lac Harrison en C. B. en mai 2022 afin de secourir un homme coincé sous l'eau. Crédit : GRC

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Debout sur le toit de la cabine d'une camionnette submergée dans les eaux glacées d'un lac en C. B., le gendarme Ben Stewart reprenait son souffle et commençait à se ranger à la perspective que le conducteur se fût noyé.

Tout avait débuté une heure plus tôt, sur une route bordée par un flanc de montagne escarpé d'un côté et le lac Harrison de l'autre. L'agent de la GRC, en congé, avait été dépêché sur les lieux peu après 19 h le 30 mai, 2022, après que la camionnette, à l'issue d'une embardée, ait plongé dans les eaux à l'extrémité sud du lac, à quelque 130 kilomètres à l'est de Vancouver.

Un plongeur à la rescousse

« Lorsqu'un conducteur perd le contrôle de son véhicule, celui ci se retrouvera vraisemblablement dans les eaux », explique le gendarme Steward, qui demeure non loin du lieu de l'incident.

Le gendarme a été appelé par l'équipe de recherche et de sauvetage de Kent Harrison, dont il est membre bénévole. À son arrivée, la police et des membres du service des incendies d'Agassiz étaient déjà sur place. Un homme du voisinage, revêtu d'une combinaison, avait déjà plongé dans les eaux, mais sans parvenir à rescaper le conducteur. Après s'être concertés, les secouristes ont conclu qu'une autre tentative s'imposait; cette fois, le gendarme Stewart s'est porté volontaire.

Pour sa plongée, le gendarme a emprunté la combinaison et s'est glissé dans l'eau doté d'un poinçon à vitre d'auto et de gants anticoupure, un équipement qui lui permettrait de briser la vitre de la camionnette. Pour plus de sûreté, les pompiers ont attaché une corde au poignet du plongeur.

Après être descendu tant bien que mal le long du talus rocailleux, le gendarme Steward a plongé dans les eaux glacées du lac et rejoint rapidement la camionnette à la nage, à dix mètres du rivage. Le véhicule gisait par 3 mètres de fond depuis environ 30 minutes. Le gendarme a alors grimpé debout sur le toit de la camionnette.

« J'ai d'abord frappé le toit du pied pour voir si je pouvais obtenir une réaction », précise le gendarme Stewart. Rien.

Plongeant à nouveau, il est parvenu à briser la vitre du côté du conducteur, avec l'espoir d'apercevoir des bulles d'air – signe d'une poche d'air à l'intérieur qui pourrait offrir quelques minutes d'oxygène vital. Mais hélas, rien.

Le gendarme Steward a par la suite essayé d'extraire le conducteur du véhicule, mais en vain.

Une lueur d'espoir

À ce stade, les chances de sauvetage étaient de plus en plus minces. Mais un mouvement dans l'eau a capté l'attention du gendarme Steward – la main gauche du conducteur a émergé de la fenêtre ouverte. C'était une lueur d'espoir suffisante pour inciter le gendarme à replonger dans le lac.

Lors de cette seconde tentative, le gendarme Stewart est parvenu à extraire le conducteur à travers la fenêtre de la camionnette. « Je ne saurais expliquer pourquoi c'est arrivé à ce moment là, dit il. Rien ne permettait de dire s'il avait bouclé sa ceinture de sécurité ou non. »

Par la suite, le policier a ramené l'homme à la surface, et sa tête et ses yeux se sont mis à remuer. Le gendarme s'est alors exclamé, incrédule : « cet homme est vivant », et il a lancé au personnel de sauvetage posté sur la berge : « Nous n'avons aucune minute à perdre! »

Les autres secouristes ont tiré le gendarme Stewart vers la rive à l'aide du câble, puis ils ont hissé la victime le long du talus après l'avoir attachée sur une civière. Ensuite, l'homme a été enveloppé dans des couvertures et transporté à l'hôpital à bord d'un hélicoptère du service des ambulances provincial.

Observation, planification et intervention

Mike Van Laerhoven, chef adjoint du service des incendies d'Agassiz, était l'un des intervenants supervisant les opérations depuis la rive. « Dans une situation de ce genre, nous planifions le déroulement possible des événements », précise t il.

Ce qui signifie préparer le matériel médical et chercher le moyen pour la douzaine de secouristes secondant le gendarme Stewart de hisser le conducteur le long du talus. « Je pense que tous étaient conscients de la gravité de la situation, souligne M. Van Laerhoven. Nous souhaitions une issue heureuse, mais la partie n'était pas gagnée d'avance. »

Le gendarme Kyle Toole, de la GRC, qui était également sur les lieux de l'accident, estime que l'état du lac a vraisemblablement joué un rôle déterminant dans la survie de l'automobiliste. « Tout le monde ici sait combien glacées sont les eaux; tout permet de penser que cette basse température a contribué à ralentir le fonctionnement des organes vitaux de l'homme, permettant à ce dernier de survivre », précise le gendarme Toole. « Peu importe, c'est formidable qu'il s'en soit réchappé. »

L'homme a reçu son congé de l'hôpital quelques jours plus tard. Le gendarme Stewart lui a parlé en juillet, et les membres de sa famille ont donné de ses nouvelles à plusieurs reprises depuis.

« Il était très reconnaissant, et a canalisé ses énergies sur son rétablissement », signale le gendarme Stewart. « C'est un battant! »

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