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Quand une disparition est signalée, les membres de la GRC se mobilisent rapidement. L'intervention prend une autre dimension si la personne disparue est désespérée, a des troubles de santé mentale, ou un trouble du développement comme l'autisme.
Les personnes ayant un trouble du spectre autistique ont souvent de la difficulté à communiquer et à interagir, ce qui exige une démarche policière différente. Persévérance, patience et compréhension sont des outils indispensables aux policiers de première ligne qui répondent à ces appels urgents très particuliers.
Une recherche effrénée
Dans la plupart des cas de disparition, les Services cynophiles (SC) de la GRC sont les premiers à intervenir.
« Notre spécialité, c'est la recherche de différentes personnes, explique le serg. Michel Litalien, coordinateur des SC du Nouveau-Brunswick. Certaines ne veulent pas être trouvées, d'autres pleurent ou ne répondent pas. Mais elles ne peuvent pas se cacher d'un chien.
»
L'été dernier, le serg. Litalien et son chien de police Tech ont été appelés vers 22 h une nuit pluvieuse pour chercher une femme de 19 ans non verbale atteinte d'autisme, dans une région rurale près de Fredericton (N.-B.). Elle s'amusait sur le trampoline familial, mais quand ses parents l'ont appelée, elle n'était plus là.
Le père de la jeune femme l'a cherchée frénétiquement partout. Lorsque le serg. Litalien est arrivé sur les lieux, son chien a eu de la peine à déceler l'odeur de la disparue, car l'odeur du père était omniprésente. Il a donc détaché son chien pour chercher dans les bois.
« Tech a fini par trouver son odeur sur un sentier broussailleux, relate le serg. Litalien. Je lui ai mis une longe de 20 pieds, et nous avons suivi sa piste.
»
Ils ont trouvé l'une de ses chaussures, puis l'autre. Ils ont franchi une digue de castor puis, peu après 1 h 30, le serg. Litalien a aperçu la disparue à travers les arbres, serrant une couverture.
« Tech était très excité par sa découverte. Il tentait de lui prendre sa couverture, poursuit le serg. Litalien. C'était difficile, mais je devais rester calme pour ne pas effrayer la fille.
»
Le serg. Litalien a reculé prudemment en tenant son chien et en encourageant la fille à retraverser la digue glissante. Il a ensuite envoyé un message radio à d'autres policiers qui les ont rejoints dans les bois.
« Je lui ai simplement tenu la main, et on a rebroussé chemin, conclut-il. Chercher une personne pendant quatre ou cinq heures et la trouver... ça fait chaud au cœur. On l'a rendue saine et sauve à ses parents.
»
À travers le marais
Ce même été, non loin de là à Riverview (N.-B.), le gend. Marc André Alain, maître-chien, et le gend. Chris Plomp sont intervenus dans une affaire similaire. Une fillette non verbale de neuf ans atteinte d'autisme avait disparu.
La famille faisait du jardinage dans sa propriété rurale quand l'enfant a disparu avec un filet à papillons. Lorsque les gend. Plomp et Alain sont arrivés sur les lieux, le chien du gend. Alain, Cash, a immédiatement trouvé la trace de l'enfant, et guidé les policiers dans la forêt.
« La forêt était dense, précise le gend. Alain. Normalement, les gens suivent des sentiers ou des pistes d'animaux, mais elle se frayait son propre chemin. Elle ne s'est pas arrêtée comme la plupart des gens.
»
Les policiers se sont enfoncés dans les bois derrière le chien. Environ cinq kilomètres plus loin, ils ont entendu un bruit.
« On a entendu des cris et des pleurs vers l'eau, relate le gend. Alain. En traversant ce marais, j'avais de l'eau jusqu'aux épaules... je ne sais pas comment elle a fait pour passer.
»
Ils l'ont alors aperçue sur une digue de castor. Elle était trempée de la tête aux pieds.
« Je savais qu'elle ne parlait pas, alors je lui ai juste dit : "on vient t'aider, approche-toi", ajoute le gend. Alain. Elle est venue et j'ai pu la mettre sur mes épaules et lui présenter mon chien.
»
Le gend. Plomp a appelé ses collègues sur sa radio, puis a porté la fillette hors des bois avec le gend. Alain et son chien. Des policiers les ont rejoints à une cabane à sucre avoisinante, puis les ont conduits chez la fillette.
« Je lui parlais d'un ton léger, comme à mes enfants, explique le gend. Plomp. Je ne voulais pas la mettre mal à l'aise. Il est important que les enfants gardent un bon souvenir des policiers.
»