Les réponses sont multiples. On parlera tantôt de pauvreté, d'ennui et d'absence de modèles positifs, tantôt de l'attrait de l'argent et de la notoriété, tantôt encore de la timidité de la répression.
Or toutes ces réponses ont du vrai. En montant le présent numéro sur les gangs, nous avons compris qu'aucune personne ni orga-nisation n'aurait à elle seule la solution, et qu'il serait déraisonnable de l'espérer. Heureusement, la collaboration donne des résultats.
Pour notre article vedette, Deidre Seiden a parlé avec des membres de l'Unité mixte d'enquête sur le crime organisé de la Colombie-Britannique de leur mandat et de leur message : la violence des gangs ne sera pas tolérée. L'UMECO prône une stratégie qui combine la répression, la perturbation et la suppression avec la mobilisation et l'éducation du public - tout ça avec l'aide de la police, des chercheurs et des partenaires de la communauté. Elle attribue déjà à sa campagne End Gang Life une baisse du nombre d'homicides liés aux gangs dans la province.
Sigrid Forberg traite de la migration observée en Alberta et dans les Territoires du Nord-Ouest des gangs urbains vers des villes plus petites, et des moyens novateurs pris par la police, avec des ressources limitées, pour lutter contre leurs activités.
La violence des gangs mine aussi les collectivités des Premières nations. Sigrid Forberg discute avec l'Équipe de soutien à la réduction de la criminalité au Manitoba, qui aide les détachements du nord à s'attaquer à la violence de manière plus préventive, et avec les Services de police autochtones en Alberta, qui mettent de l'avant une stratégie de retrait pour les membres de gangs. Ces deux stratégies partagent le ciblage des causes profondes du problème pour y trouver une solution mieux adaptée.
Sans abandonner les méthodes traditionnelles de répression, la police porte désormais attention aux activités en ligne des membres de gangs.
Dans une enquête sur le principal gang de rue de la ville, le Service de police de Cincinnati a appris la mine d'information que constituent les médias sociaux. Glaner des images, des vidéos et des messages sur les membres peut contribuer à l'issue heureuse d'une enquête policière.
Bien que le téléphone intelligent soit un mode de communication privilégié par les membres de gangs, ils ne dédaignent pas pour autant les graffitis. Le serg. dét. Lee Jones du Service de police de Saskatoon explique ce qui distingue un graffiti de gang d'un tag hip-hop, en décode le message et rappelle aux enquêteurs que le graffiti de gang recèle des renseignements utiles.
Les gangs de rue ont peu changé au fil du temps : ils se composent surtout de jeunes hommes, ont un chef identifiable et se livrent à des activités criminelles. Mais selon Cathy Prowse, anthropologue et ancienne policière au Service de police de Calgary, les gangs modernes font preuve de beaucoup plus de souplesse et de mobilité que leurs compères territoriaux. Notre article vous permettra d'en apprendre plus sur ces gangs nouveau genre et sur ce qu'ils représentent pour la police.
Enfin à Port-au-Prince, en Haïti, il y a longtemps déjà que les gangs de rue embêtent la police. Deidre Seiden transmet les explications des policiers de l'ONU en Haïti sur la complexité du problème des gangs ici et sur la nécessité d'aller au-delà des seules arrestations.
Nos pages vous proposent d'autres sujets encore, notamment une recherche fascinante sur le degré réel d'activité des policiers de service. Soyez avertis : vous voudrez probablement profiter de l'été pour une mise en forme à vos heures.