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Qu’est-ce que Mike et Vicki décideront de faire?

Pour faire de mauvais choix sans risques

Terri Kalaski (à g.) et Nikos Theodosakis font l'essai du projet Mike and Vicki, l'outil interactif en ligne qu'ils ont créé. Crédit : Mark Brett

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La vie de couple de Mike et de Vicki connaît des hauts et des bas. Vicki flirte avec d'autres garçons, et Mike tend à devenir impossible quand il boit.

Un soir, ils sont invités à une fête. Vicki choisit d'y aller tandis que Mike, de mauvais gré, finit par l'accompagner afin de veiller sur elle. Vicki lui reproche d'être trop ennuyeux, alors il est confronté au choix suivant : prendre de l'ecstasy, s'enivrer ou prendre soin de sa petite amie.

Voilà le type de choix que les jeunes britanno-colombiens se voient proposer dans le projet baptisé « Mike and Vicki », un outil pédagogique interactif en ligne créé conjointement par la GRC, l'Interior Health Authority et Mind Festival Learning.

Dans le cadre d'une « histoire dont vous êtes l'auteur » qui met en vedette Mike et Vicki, les jeunes décident de la conduite des protagonistes en ce qui concerne leur relation de couple et la consommation d'alcool et de drogue, puis ils observent les conséquences qui en découlent.

Chaque décision influe sur la suite, de sorte que le scénario est à chaque fois différent.

Liberté de choix

Le projet répond à la récente vague de décès liés à l'ecstasy en Colombie-Britannique. L'idée de départ : faire une vidéo de quinze minutes, à diffuser sur YouTube, qui mettrait en scène des jeunes au cours d'une fête et illustrerait l'incidence de leurs choix, cette soirée-là, sur eux et leur communauté.

Mais le groupe a finalement jugé qu'un produit interactif ferait davantage effet.

« Un visionnement passif ne risque pas d'interpeller les jeunes. Ils préfèrent avoir un rapport concret avec ce qu'on leur présente, analyse Nikos Theodosakis de Mind Festival learning et co-concepteur du produit. Il était plus prometteur de les inviter à s'engager activement dans les choix à faire. »

Avec Terri Kalaski, du Détachement de Penticton, et Ginger Challenger, de l'Interior Health, Nikos et sa femme Linda ont mis le produit au point. Kalaski et Challenger ont fourni la matière première, c'est-à-dire des histoires vécues que des jeunes leur ont racontées, ce qui a contribué à donner un aspect réaliste au récit.

Forts de leurs études en éducation, Nikos et Linda ont étoffé ces histoires pour construire les personnages et aider à faire passer le message selon lequel les mauvais choix ne sont pas toujours faits en vase clos.

« Une foule de facteurs influencent nos choix, et c'est ce que notre récit tente de montrer, déclare Challenger. Vicki a des ennuis à la maison, et son couple bat de l'aile; Mike, qui a un petit frère et vit dans une famille monoparentale, a des responsabilités à assumer. Ces situations courantes collent à la réalité des jeunes et sont susceptibles de susciter un écho chez eux. »

L'équipe ne voulait pas non plus que l'outil pénalise immédiatement l'utilisateur pour avoir pris une mauvaise décision, comme celle de prendre de l'ecstasy ou de conduire en état d'ébriété.

« Je crois, résume Nikos, que c'est rendre un fier service aux jeunes que de leur donner l'occasion d'observer, de façon posée, comment les circonstances influencent les choix et comment les choix déterminent l'avenir, et cela sans juger de leur caractère bon ou mauvais, mais simplement en montrant les résultats. »

Moins de préparation

Kalaski dit qu'elle incite souvent les membres à aller parler aux jeunes à l'école de ces sujets, mais qu'elle reçoit toujours la même réponse : les ressources leur font défaut. Or le projet Mike and Vicki fournit aux membres du matériel qui peut être utilisé en classe sur-le-champ sans qu'ils aient à préparer tout un exposé.

« Bien sûr, quelqu'un ayant une expertise comme celle de Ginger saura tirer le maximum de l'outil, mais celui-ci s'avérera tout de même fort utile à celui ou celle qui ne possè-de pas de formation en animation de groupe ou en counseling », commente Kalaski.

Les membres de la Division E ont déjà commencé à employer l'outil dans les écoles, et au dire de Kalaski, nombre d'élèves ont trouvé l'expérience « super », ce qu'il est rare d'entendre dans la bouche d'adolescents réagissant à un outil pédagogique de la police.

« Lorsqu'un membre en uniforme s'adresse aux élèves en disant "O.K., qu'est-ce qu'on veut faire? Prendre de l'ecstasy, un verre?", ça détend tout de suite l'atmosphère », lance Kalaski.

L'outil connaît aussi du succès auprès des parents, qui s'en servent à la maison pour aborder le thème de l'alcool et de la drogue avec leurs enfants.

Pour accéder à l'outil Mike and Vicki ou pour en savoir plus à ce sujet, se rendre à l'adresse mikeandvicki.ca.

Reproduit avec la permission du Pony Express ().

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