Pour les policiers haïtiens, les possibilités de formation au maniement des armes à feu peuvent être limitées, car ils doivent acheter leurs propres munitions.
« Au Canada, ce qu'on nous offre pour notre formation, comme les munitions, est un luxe ici », précise le cap. Daniel Laberge, agent de maintien de la paix de la GRC affecté pour la troisième fois à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
Au cours de la dernière année, le cap. Laberge et le serg. François Dubeau, de la Sûreté du Québec, ont travaillé auprès de la Garde côtière haïtienne, qui fait partie de la Police nationale d'Haïti (PNH), à l'amélioration des compétences en tir.
Faute de budget, les deux partenaires ont dû faire preuve de créativité. Un tantinet d'ingéniosité et leurs propres fonds leur ont suffi à créer un simulateur de tir qui permet aux policiers locaux de s'entraîner.
« Je me sens comme une sorte de MacGyver », lance le serg. Dubeau, qui en est aussi à sa troisième affectation à la MINUSTAH. Il a contribué à l'effort de réflexion et a payé toutes les pièces du simulateur. « C'est ma façon d'investir dans la PNH. C'est exaltant et gratifiant de venir en aide à nos homologues. »
À l'intérieur comme à l'extérieur, les policiers exécutent des scénarios réalistes où ils doivent utiliser leur arme à feu. Une cartouche laser est fixée au canon de l'arme, et un programme informatique mesure la précision de chaque tir sur une cible en papier.
Facile à transporter, le simulateur coûte environ 1 000 $, nettement moins que l'achat de munitions pour l'ensemble de la Garde côtière.
« Nous avons conçu un outil de perfectionnement des compétences à petit prix, se réjouit le cap. Laberge. En plus de renforcer la sécurité, il améliorera la visée, si bien qu'au moment de dégainer, l'agent prend les bonnes décisions et tire avec précision. »
Le cap. Laberge et le serg. Dubeau veulent à présent offrir cette technologie à l'académie de la PNH. Ils espèrent mettre au point davantage de simulateurs aux fins de formation de base des recrues et des instructeurs de tir.
« Pourquoi vider des boîtes et des boîtes de munitions quand on peut aiguiser ses techniques sur cet outil? souligne le cap. Laberge. Tous les agents de la PNH du pays – du policier de voie publique au policier spécialisé – peuvent en profiter. »