Debout au bord de la glace, le gend. Justin Neufeld, vêtu de son uniforme, inspire profondément puis saute dans les eaux glacées du lac Paint, au Manitoba.
« On perd d'abord sa motricité fine : on ne peut rien saisir, on ne peut s'accrocher à rien, décrit le gend. Neufeld, membre du Détachement de The Pas. On panique immédiatement, mais la panique peut être maîtrisée. Il ne faut pas battre des bras et des jambes, il faut faire des mouvements réfléchis qui nous permettront de sortir de l'eau. »
Le gend. Neufeld a choisi de suivre le cours de plongée en eau froide dans le cadre d'une formation spécialisée en sauvetage sur la glace offerte à des policiers triés sur le volet dans le Nord du Manitoba, une région qui compte des milliers de lacs et de rivières qui se transforment en une mosaïque de glace en période de temps froid.
Voilà pourquoi le serg. Ben Sewell, ancien sauveteur, guide de rafting et moniteur en sécurité aquatique, a commencé en 2012 à encourager les membres de la GRC à suivre ce cours de deux jours, offert par des experts en sauvetage, qui permet de comprendre la science et l'art du sauvetage sur la glace.
« Je crois qu'une telle formation est essentielle pour les policiers, pas seulement dans le Nord, mais partout au Canada, parce qu'il y a beaucoup d'eau partout, déclare le serg. Sewell, des Services des crimes graves (Nord) de la GRC au Manitoba. Vous êtes bien naïf si vous croyez que vous n'aurez jamais à faire de sauvetage sur la glace en hiver au cours de votre carrière. »
Les participants qui réussissent le cours deviennent des sauveteurs sur la glace certifiés. Chacun se voit remettre de l'équipement de sauvetage sur la glace (cordes, mousqueton) à utiliser en cas d'urgence. Il y a maintenant plus de 45 sauveteurs certifiés dans le Nord du Manitoba.
« On apprend à porter attention à ce qui nous entoure, et surtout, à respecter les éléments », explique le gend. Clark Plaetinck, qui a suivi le cours en 2014.
Bien qu'il n'ait pas encore effectué de sauvetage en eau froide, la formation lui a été utile lors de plusieurs interventions.
« Il suffit parfois de dire à quelqu'un de revenir sur la terre ferme ou de le ramener à bord d'un bateau ou à l'aide d'une corde. On utilise toujours le moyen le plus logique pour sortir la personne de sa fâcheuse position, poursuit-il. De tels incidents sont rares, mais quand ils se produisent, il faut être prêt. »
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