Une jeune de 17 ans d'Ottawa faisait partie des 20 victimes qui ont été secourues en octobre dernier dans le cadre de la plus récente opération Northern Spotlight, une initiative pancanadienne de lutte contre la traite de personnes.
La quatrième phase de l'opération s'est conclue par le dépôt de 135 chefs d'accusation contre 47 personnes. La GRC s'était associée à 40 services de police de partout au Canada afin de repérer des victimes de la traite de personnes forcées de travailler dans l'industrie du sexe.
Au même moment, le Federal Bureau of Investigation (FBI) a mené des enquêtes similaires aux États-Unis, où plus de 135 villes ont pris part à l'opération Cross Country IX.
Selon le Code criminel du Canada, la traite de personnes implique le recrutement, le transport ou l'hébergement de personnes aux fins d'exploitation dans l'industrie du sexe ou du travail forcé.
« La sensibilisation fait réellement sentir ses effets en ce moment, déclare
le cap. Yves Brochu du Centre national de coordination contre la traite de personnes de la GRC. Des services de police municipaux de partout au pays créent des sections de lutte contre la traite de personnes. »
Le cap. Brochu affirme que la réussite marquante de l'opération donne une idée de l'ampleur de ce crime, mais qu'il est impossible de connaître la véritable étendue de ce délit parce qu'il est clandestin et ne connaît aucune frontière.
« Certaines personnes vendent volontairement leur corps, mais un fort pourcentage des personnes qui le font y sont forcées », explique le serg. Jeff LeBlanc, qui dirige l'Unité de lutte contre la traite des personnes de la Police d'Ottawa.
Puisque ce crime marque profondément ses victimes, la police fait équipe avec des organismes de soutien communautaires.
« Beaucoup d'enquêtes reposent sur des victimes d'abus traumatisées émotionnellement et psychologiquement, ajoute le cap. Brochu. Ce n'est pas une enquête typique qui consiste à attraper un méchant et à le jeter en prison : les enquêteurs et les organismes de soutien doivent faire beaucoup de suivi et donner des soins secondaires. »
Même si plusieurs services de police ont mené leurs propres enquêtes indépendantes, de nombreux projets ont été réalisés conjointement et ont dépassé les frontières municipales, provinciales et nationales.
« Quand notre équipe trouve une piste, les choses progressent généralement assez vite, ajoute le serg. LeBlanc. Même en nous attaquant à un seul dossier, il n'est pas négligeable de pouvoir intervenir et sauver plusieurs victimes mineures. »