Les policiers qui se rendent dans les écoles pour parler aux jeunes y abordent divers sujets importants comme l'intimidation, les drogues et la cybersécurité. Cela dit, d'autres sujets comme le terrorisme sont souvent mis de côté. Le Groupe de la mobilisation des communautés (GMC) de la GRC en Ontario travaille sans relâche afin de sensibiliser la population locale, surtout les jeunes, à la sécurité nationale.
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« Nous discutons de la violence familiale, de la violence des gangs et de la violence dans les cours d'école, mais nous ne parlons pas de la violence politique
», affirme Lamia Aston, analyste stratégique du GMC dans la région du Grand Toronto et le sud-ouest de l'Ontario. « Nous devons nous attaquer à la vulnérabilité qui y est associée, surtout chez les jeunes.
»
En Ontario, la GRC joue un rôle secondaire au chapitre de l'application de la loi. Les activités policières quotidiennes comme les contrôles routiers, les réponses aux appels et les patrouilles sont menées par les services de police provincial et municipaux compétents. La GRC intervient dans les dossiers qui traitent de questions nationales, notamment le terrorisme.
Les équipes intégrées de la sécurité nationale (EISN), dirigées par la GRC, font enquête sur des actes criminels de terrorisme et d'extrémisme au Canada. Le GMC est une division de l'EISN régionale de l'Ontario établie à Toronto. Elle travaille de près avec les services de police compétents afin de renforcer les relations avec les collectivités.
« Nous transmettons le bon message et les bons outils aux bonnes personnes pour gagner la confiance de la population et prévenir la radicalisation
», explique la surint. Lise Crouch, adjointe de l'off. resp. des enquêtes criminelles de l'EISN du sud-ouest de l'Ontario. « Nous mettons en place des initiatives locales durables dirigées par la collectivité et appuyées par les policiers.
»
Liens avec la collectivité
Lorsque le GMC a été créé, en 2005, ses membres ont déployé beaucoup d'efforts pour se faire connaître dans la région de Toronto. Le réseautage et l'établissement de liens étaient leurs priorités, mais au début, ils ont reçu un mauvais accueil dans les communautés.
« Le milieu était hostile pour les policiers, car c'était peu après le 11 septembre. Les gens étaient très méfiants,
raconte la cap. Param Dhillon, s.-comm. resp. du GMC. On devait simplement commencer par nous présenter aux gens et leur expliquer notre rôle.
Comme leur objectif principal est la mobilisation, les membres du groupe devaient expliquer aux résidents que leur but n'était pas de les espionner, mais plutôt de les renseigner et de prévenir la radicalisation au sein de leur communauté.
« Habituellement, quand des policiers viennent les voir, les gens croient que leur but est de recueillir des renseignements,
ajoute la cap. Dhillon. Mais ce n'est pas le cas. Nous voulons plutôt leur faire comprendre que la menace est bien réelle et que les policiers ne peuvent résoudre le problème à eux seuls. Ils ont besoin de la population.
»
Le GMC a commencé par tisser des liens avec des membres de la collectivité dignes de confiance, soit des dirigeants politiques, des chefs religieux, des représentants d'écoles, des parents et d'autres personnes ayant une position privilégiée. Selon la cap. Dhillon, après cinq années de présence dans les collectivités et de travail de persuasion auprès des dirigeants communautaires, les résidents ont commencé à voir que les efforts du groupe étaient sincères.
Mécanismes de protection
La prochaine étape pour le GMC était de réduire l'écart entre la collectivité et les policiers. Le groupe a commencé à organiser des assemblées générales animées par la surint. Lise Crouch, où les résidents pouvaient poser toutes leurs questions aux membres de la GRC.
« Les résidents étaient contents d'avoir pu s'exprimer,
explique-t-elle. Ils ont pu s'adresser à des hauts gradés, ce qui nous a aidés à réduire l'écart rapidement et à gagner leur confiance.
»
De plus, le groupe organise régulièrement des ateliers et des activités visant à renseigner les dirigeants communautaires sur les tendances relatives au recrutement, l'utilisation d'Internet et des médias sociaux pour propager des idéologies et les façons de reconnaître les signes de la radicalisation, plus particulièrement chez les jeunes les plus vulnérables.
« Tous les jeunes qui commencent à se radicaliser en viennent à se détacher peu à peu de la société,
poursuit la cap. Dhillon. La prévention consiste à faire un retour aux sources, à instaurer des mécanismes de protection et à renforcer les influences positives chez les jeunes.
»
Maintenant que le GMC a réalisé son premier objectif, qui était de tisser des liens avec la collectivité, il se concentre sur la prévention de la radicalisation chez les jeunes en faisant la promotion des mécanismes de protection. Les discussions avec les dirigeants communautaires portent sur l'importance de favoriser un solide réseau familial et social, une bonne estime de soi, un engagement communautaire et des aptitudes à la prise de décisions critiques chez les jeunes pour éviter qu'ils ne se livrent à des actes de violence politique.
« La clé de notre réussite est de mobiliser le plus de gens possible,
conclut la surint. Crouch. La résilience face au terrorisme commence à l'échelle locale.
»