L'hôtel de ville de Surrey vibrait aux accords de Smells like Teen Spirit lors du rassemblement de centaines de jeunes pour célébrer leurs réalisations communautaires dans le cadre de la campagne de mobilisation Surrey Steps Up.
« C'est certainement la première fois que cette chanson joue à l'hôtel de ville », constate David Sadler, coordonnateur de la mobilisation communautaire et de la jeunesse à Surrey (C.-B.). Cette atmosphère dynamique et électrisante est difficile à décrire; je n'avais jamais rien vu de tel auparavant. »
De février à avril, des jeunes des quatre coins de la ville ont travaillé à des initiatives pour améliorer leur école et leur collectivité, qu'il s'agisse de projets d'intervention pour mettre fin à l'intimidation ou de projets d'expression pour diffuser des messages d'espoir par la vidéo, l'art visuel, la poésie ou la danse. La deuxième édition du programme s'est conclue par une foire à l'hôtel de ville.
« Trop souvent, on ne souligne pas l'apport constructif des jeunes à la collectivité et l'atout qu'ils constituent pour Surrey, explique M. Sadler. Cette initiative reconnaît tous les acteurs, et pas seulement les jeunes au rendement exceptionnel, qui contribuent à changer les choses. »
Une mobilisation enthousiaste
Il y a quatre ans, la GRC à Surrey a lancé l'initiative sous la forme d'un concours cinématographique sur la lutte à l'intimidation. Après deux ans, Rosy Takhar, des services communautaires et de la prévention du crime de la GRC à Surrey et son équipe ont décidé d'élargir la portée, en laissant les jeunes choisir leur propre support et message.
« Nous voulions favoriser l'engagement civique et inviter les jeunes à se mobiliser à leur école, explique Mme Takhar. Et nous voulions traduire ces idées en initiatives dans la collectivité. »
Les projets allaient de la création par des jeunes d'un compte Instagram intitulé Surrey Positive qui met en valeur les atouts de la ville, au lancement d'un programme mixte d'arts martiaux intitulé Yo Bro qui aide les jeunes à développer leur estime de soi, en passant par la mise sur pied du conseil de la sécurité pour la jeunesse, à l'intention de ceux qui ont à cœur le bien-être des jeunes.
La foire a mis en valeur les idées de plus de 100 élèves du secondaire, par l'intermédiaire de kiosques et de présentations. Au-delà de la foire, l'événement a pris la forme d'un mouvement civique chez les jeunes, mobi-lisant plus de 6 000 élèves dans une dizaine d'écoles de la région.
« La ville était littéralement en effervescence, nous sommes une collectivité dynamique, en pleine croissance; de mobiliser cette énergie collective était renversant », déclare Rob Rai, gestionnaire de l'organisation Safe Schools for Surrey.
Un partenariat efficace
L'initiative Surrey Steps Up est dirigée par le détachement local de la GRC en partenariat avec la ville de Surrey et le district scolaire de la municipalité.
« Nous fonctionnons à l'unisson, explique M. Rai. Nous faisons front commun en combinant nos ressources et nos idées créatrices pour améliorer les choses dans la ville. »
Mme Takhar ajoute que tous les partenaires sont essentiels à la réussite du programme, y compris les jeunes eux-mêmes.
« Il s'agit de créer la prochaine génération de leaders, d'inciter les jeunes à se pencher sur les problèmes et à les résoudre, précise-t-elle. Nous les habilitons à travailler avec nous. Nous bâtissons cette collectivité ensemble et nous apprécions vraiment le rôle des jeunes pour ce qui est de sensibiliser, voire d'influencer leurs pairs. »
Surrey compte l'une des plus fortes populations de jeunes au pays — un quart des habitants de la ville ont moins de 19 ans. C'est pourquoi le district scolaire a un rôle primordial à jouer dans le programme, car il attire la plus forte population étudiante de la province, soit plus de 70 000 étu-diants répartis dans 127 écoles.
« À l'école, nous appuyons le personnel, qui soutient les jeunes. Nous voulons éviter que les idées restent en plan, explique M. Rai.
Le programme s'est révélé si fructueux l'an dernier que les jeunes ont demandé de partici-per à la planification. Cette année, un sous-comité de jeunes a contribué à publiciser la campagne et à organiser la foire finale.
« Nous, les adultes, avons donné le coup d'envoi de l'initiative, mais nous voulons que les jeunes prennent la relève », ajoute M. Rai, soulignant que l'opinion des jeunes est essentielle à la réussite du projet.
Si l'initiative s'adresse d'abord et avant tout aux jeunes du secondaire, cette année, les écoles primaires ont aussi été invitées à y prendre part. Ainsi, le jour de la foire, les plus jeunes étaient invités à l'hôtel de ville pour participer à des visites, à des activités et à une séance d'accueil avec les policiers et les conseillers municipaux.
Il s'agit d'inciter les jeunes à réfléchir sur des sujets auxquels ils n'ont pas été exposés auparavant.
« Les jeunes déploient cette énergie et cette capacité qui, une fois mobilisée, peut vraiment changer les choses, explique Mme Takhar. Tout ce qu'il leur faut, c'est un peu d'orientation et de soutien. »
Reproduit avec la permission du Pony Express ().