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Berger allemand policier couché sur le sable

Un maître-chien se souvient d'un collègue canin

La chienne policière Baylee a accompli son dernier quart officiel le 16 juillet 2018 après sept années de loyaux services. Crédit : GRC

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Le gend. Brent Bates fait ses adieux à Baylee, la chienne policière avec laquelle il a fait équipe durant le quart de ses 27 années de carrière à la GRC. Baylee s'est éteinte en septembre, au terme d'un parcours rempli de sourires et d'affaires résolues.

Née en novembre 2009, Baylee s'est démarquée dès son dressage en bas âge aux installations de la GRC à Innisfail (Alb.). Elle a développé ses compétences, puis a été affectée en Nouvelle-Écosse, où l'attendait le gend. Bates, qui avait besoin d'un nouveau partenaire canin.

À la fin juillet 2011, Baylee a terminé son programme de dressage avec l'aide du gend. Bates et est ainsi officiellement devenue le 880e chien policier de l'histoire de la GRC.

De bons instincts

Au travail, Baylee était réputée pour son flair aiguisé et son inépuisable vigueur. Elle avait le don de savoir quand il fallait poursuivre un suspect ou rechercher une personne disparue.

« C'était vraiment un être polyvalent, déclare le gend. Bates. Elle pouvait arrêter quelqu'un sans abuser de sa force, et par ailleurs se montrer sociable et pleine de vitalité lors des sorties dans les écoles et les démonstrations publiques. »

Le gend. Bates se rappelle une certaine affaire de cambriolages d'autos. Sur les lieux, Baylee avait flairé et suivait la piste du suspect lorsque, changeant soudain d'attitude, elle disparut au coin de la rue. Quand le maître-chien la retrouva, elle était en train de lécher le visage du fugitif – comportement pour le moins inhabituel pour un chien policier.

Le gend. Bates comprit que le jeune homme avait une déficience intellectuelle, ce que Baylee avait, elle aussi, immédiatement perçu. Cette nuit-là, Baylee a eu, avec raison, une réaction tout à fait contraire dans la poursuite d'un homme suspecté de violence conjugale.

« Elle semblait capable de percevoir les différences entre les gens », explique le gendarme.

Outre ses activités ordinaires, Baylee a assisté à d'importantes manifestations et participé à des opérations de ratissage et de détection d'explosifs pour la visite de hauts dignitaires et de membres de la famille royale.

Après la fusillade de Moncton, en 2014, la GRC a recherché le suspect, et c'est Baylee qui, dans le noir, ouvrait la voie. Les policiers craignaient que le suspect les aperçût avant qu'eux-mêmes ne le repèrent – mais c'était sans compter sur Baylee, qui, détectant ce qu'ils ne pouvaient voir, se mit à aboyer violemment. Un instant plus tard, l'équipe entendait le suspect crier sa reddition.

Semi-retraite

En 2018, au terme de sept années de service, après avoir participé à plus de 3 100 interventions et avoir parcouru 424 km sur 385 pistes, Baylee, à l'âge de neuf ans, soit deux ans de plus que le chien policier moyen, a été mise à la retraite.

Vers la même époque, le gend. Bates a accepté un poste à l'École de la GRC de la Division Dépôt, à Regina (Sask.), et Baylee l'a suivi comme animal de compagnie.

Même après ses quatre kilomètres de marche quotidienne, Baylee était pleine d'énergie et voulait bouger.

« Sa retraite, c'était plutôt une semi-retraite, précise le gend. Bates. Une fois toutes les deux semaines, je l'amenais avec moi pour faire un exposé aux cadets sur le programme cynophile. »

Le duo faisait démonstration de son savoir-faire, aidait aux recherches dans le cadre d'exercices scénarisés et prenait part aux séances de course en uniforme avec les cadets.

Les bâtons que les cadets échappaient dans leur course, Baylee ne tardait pas à les retrouver, enfouis dans le sable ou la neige. Elle en a ainsi déterré sept pendant ses deux ans à la Division Dépôt.

Baylee était l'amie de bon nombre de cadets ayant dû se séparer de leur compagnon poilu le temps de la formation. Elle adorait les voir, agitait toujours la queue et aimait se faire câliner.

« En dehors du travail, elle se comportait comme un parfait animal domestique, explique le gend. Bates. Détendue, elle s'installait sur le sofa et regardait le match de hockey avec moi.

Affaiblie par une insuffisance rénale chronique, Baylee s'est éteinte paisiblement le 3 septembre 2020. Son départ nous laisse le cœur lourd, mais rempli de doux souvenirs. Elle aurait eu onze ans le 1er novembre.

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