Pour la première fois en dix ans, les vols de vélos à Richmond (C.-B.) sont en baisse.
Cette baisse survient après que la GRC à Richmond a conclu un partenariat avec un service en ligne d'enregistrement et de récupération de vélos appelé 529 Garage.
« Il y a forcément une explication à cette importante diminution en un an
», affirme le cap. Kevin Krygier de la GRC, s.-off. resp. de la prévention du crime à Richmond. « Je crois qu'il est honnête de l'attribuer à 529 Garage, car nous avons travaillé extrêmement fort à organiser aux quatre coins de la ville des séances pour enregistrer le plus grand nombre de cyclistes possible et les sensibiliser à l'importance de protéger leurs vélos contre le vol.
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Signaler et récupérer
Le caporal ajoute que la bicyclette est généralement l'un des seuls moyens de transport que les gens n'enregistrent ou n'assurent pas. Et le vol de bicyclettes est l'un des crimes les moins signalés. Quand elles déclarent le vol de leur vélo, les victimes n'ont souvent ni le numéro de série du vélo ni l'information suffisante pour le retrouver.
« Il y a bien des chances que le vélo volé soit impossible à retracer, précise le cap. Krygier. Et quand le voleur soupçonne que son délit sera signalé, il se débarrasse du vélo et en vole un autre.
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Le vol de vélos est un défi majeur pour les policiers selon la gend. Robynn Watts de la GRC à Surrey (C.-B.), qui a lancé 529 Garage à Surrey pour s'attaquer au problème.
« Des criminels volent des vélos en vue de commettre des crimes secondaires comme des introductions par effraction et des vols dans des véhicules, affirme-t-elle. Nous trouvions souvent des vélos abandonnés et ne savions pas comment les rendre à leurs propriétaires.
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Le service en ligne vise à offrir aux gens un moyen simple d'enregistrer, de signaler et de récupérer leur vélo volé, où qu'il se trouve en Amérique du Nord.
On peut s'inscrire au service sur Internet ou à l'aide d'une application mobile. Les propriétaires peuvent télécharger autant d'information qu'ils le désirent sur leur vélo, y compris le numéro de série, la marque, le modèle, la couleur et même des photos.
Les propriétaires peuvent aussi protéger leur vélo grâce à un « 529 Shield
», un autocollant inviolable muni d'un code unique de sept chiffres qu'ils peuvent entrer dans le système.
« En voyant l'autocollant, le malfaiteur sait que le vélo est enregistré, explique l'agent Rob Brunt du Service de police de Vancouver (SPV). Ces autocollants sont très difficiles à enlever : ils se défont en mille miettes, un peu comme du vernis à ongles.
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Si un vélo enregistré disparaît, il suffit d'activer le signalement qui sera transmis à tous les utilisateurs de 529 Garage de la région.
Faire front commun
529 Garage bénéficie de la force de la communauté pour protéger et récupérer les vélos volés.
« C'est l'effet de groupe, croit J. Allard, développeur du système. 529 Garage réunit tous les intéressés – organismes d'application de la loi, universités, boutiques de vélos, défenseurs de la cause et cyclistes – grâce à un outil unique visant à lutter contre le vol.
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M. Allard a créé 529 Garage après s'être fait voler son vélo dans un garage de stationnement sécurisé à Seattle, dans l'État de Washington. Il a demandé l'aide de la communauté du vélo de montagne, et 30 jours plus tard, il a su que son vélo était en vente sur Internet. Il a pu le récupérer avec l'aide du service de police de Seattle.
Le projet a été lancé au Canada lorsque l'agent Brunt s'est associé à M. Allard.
L'agent Brunt cherchait une solution au problème de vols de vélos à Vancouver et souhaitait trouver un programme qu'il pourrait adapter aux besoins du SPV, en vain.
« Je me suis dit que j'allais devoir inventer un système, raconte-t-il. Je suis un patrouilleur, pas un programmeur informatique. J'étais très content d'apprendre l'existence de 529 Garage.
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Depuis le lancement du Projet 529, né d'un partenariat entre le SPV et les détachements de la GRC à Richmond et à Surrey il y a deux ans, l'initiative s'est étendue dans toute la province. Quelque 600 000 vélos sont maintenant enregistrés dans la base de données pour toute l'Amérique du Nord, et de ce nombre, 60 000 se trouvent en Colombie-Britannique.
À Vancouver, l'agent Brunt espérait que 10 000 vélos soient enregistrés à la fin des trois premières années du projet. Mais après seulement deux ans, 20 000 vélos sont enregistrés et le nombre de vols de vélos a diminué de 30 pour cent.
À Richmond, le cap. Krygier a montré à des policiers et à des bénévoles comment enregistrer les vélos et utiliser le site Web. Après plusieurs campagnes éclairs et initiatives, ils ont enregistré plus de 2 000 vélos et récoltent les fruits du système communautaire.
« Grâce au système, nous avons retrouvé des vélos et pouvons souvent les rendre à leurs propriétaires, déclare le cap. Krygier. Le système fonctionne.
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