Pendant 13 ans, Ellen Downey a souhaité désespérément faire l'acquisition d'un cheval de police retraité pour son programme d'équitation thérapeutique destiné aux jeunes à risque.
Après des années de recherche dans la région de Toronto (Ont.) sans jamais passer près d'adopter un tel cheval, Mme Downey avait commencé à ne plus croire en son rêve.
C'était jusqu'à ce qu'elle rencontre le gend. Terry Russel, coordonnateur des relations sociopolicières, qui avait entendu parler du Youthdale Riding Program après avoir rencontré par hasard un bénévole du programme à la Royal Winter Fair, un événement équestre majeur.
Le gend. Russel a visité les écuries du programme pour voir de lui-même si les chevaux étaient bien traités.
« Les installations étaient tout simplement incroyables. Un programme communautaire voué aux jeunes à risque, c'est exactement ce que nous cherchons », explique-t-il.
Le gend. Russel a transmis toute l'information au serg. Marc Godue, du Carrousel. Peu après, Mme Downey touchait enfin au but.
Et ce n'est pas un, mais bien deux chevaux retraités du Carrousel que la GRC lui a offerts.
Une influence apaisante
Matt et Kracker ont eu droit à un accueil en grande pompe aux écuries Jewel View en mars.
« Ça fait plaisir de voir une fête de bienvenue organisée pour les chevaux, de dire le serg. Godue, qui a accompagné les bêtes à leur nouveau domicile. De toute évidence, Matt et Kracker étaient attendus, très attendus. Ils vont être traités aux petits oignons. »
En 2001, Mme Downey a lancé le programme Youthdale Riding à ses écuries, situées en banlieue de Toronto. Chaque année, des jeunes pris en charge par les centres de traitement de Youthdale ont la possibilité d'y suivre un programme d'équitation thérapeutique de dix semaines.
Les jeunes, jumelés à un cheval et à un bénévole, apprennent d'un instructeur les rudiments de l'équitation, c'est-à-dire comment soigner un cheval et le harnacher, et le monter, au pas et au trot.
Selon Mme Downey, les jeunes ont rarement conscience que leur contact avec les chevaux leur est thérapeutique.
« S'occuper d'un cheval renforce leur estime personnelle, aiguise leur attention et canalise leurs émotions, dit-elle. Ce sont tous les aspects de leur vie qui en profitent. »
Le programme se termine par une démonstration où les jeunes font étalage du savoir-faire qu'ils ont acquis.
Une seconde carrière
Matt et Kracker ont été préparés au travail avec les jeunes un mois avant leur arrivée.
« Les chevaux de la GRC sont extrêmement bien dressés, mais ce qui compte pour nous, c'est qu'ils aient aussi de bonnes dispositions, ce qui est le cas de ces chevaux, affirme Mme Downey. Ils ont l'air de comprendre ce qu'ils ont à faire. »
Mme Downey dit de Kracker qu'il est tout un personnage aux amis plutôt éclectiques, dont un âne et un poney. Lorsqu'il reçoit un ordre, il remue les babines, comme s'il répliquait.
Matt, lui, est de nature docile.
« Il suit les règles lorsque la musique commence, explique-t-elle. Il est beaucoup plus sérieux. Pour un de nos jeux où il y avait du rap, il a préféré marcher. Ça nous a fait bien rire. »
Lors d'une visite aux écuries du programme, le serg. Russel a été impressionné par ce qu'il a vu : deux chevaux en santé et détendus, et des jeunes très heureux.
« C'est ça notre but lorsqu'on tente de trouver un nouveau foyer aux chevaux de la GRC qui ont donné toute leur vie à faire des spectacles partout au Canada et dans le monde », conclut-il.
C'est sans compter que les chevaux ont tout un effet sur les jeunes auxquels ils sont jumelés.
La cavalière de Kracker a confié à Mme Downey que lorsqu'elle est en compagnie de sa monture, tout le reste disparaist. Quant au cavalier de Matt, qui a de la difficulté à s'exprimer, il arrive à communiquer parfaitement avec Matt : seulement après quatre semaines, ils allaient au trot sans aide.
« Ce que ces deux chevaux apportent à ces deux jeunes est incroyable, affirme Mme Downey. Du plus profond de mon cœur, je remercie tous ceux qui ont fait de ce rêve une réalité. »
Reproduit avec la permission du Pony Express ().