Au Détachement du District de Halifax de la GRC, la sécurité routière passe dorénavant par l'analyse des données axée sur la prévention du crime.
Responsable de plus de 90 p. 100 de la municipalité régionale de Halifax, ce détachement compile des données depuis 2010 suivant un processus ComStat : on situe, dans le temps et dans l'espace, des crimes précis au moyen de coordonnées x et y pour, ensuite, faire des prédictions.
Sheila Serfas, analyste de la criminalité, présente un rapport toutes les trois semaines à la réunion ComStat.
« Ce processus s'intègre parfaitement dans notre stratégie de réduction de la criminalité, de dire Mme Serfas. Il nous a vraiment aidés à réduire les délits contre les biens et certains crimes contre la personne. »
D'où la décision, prise l'an dernier, d'étendre ce processus à la sécurité routière. Il s'agissait d'une progression naturelle selon le surint. pr. Roland Wells, off. resp. du Dét. du District de Halifax.
« Compte tenu du coût des services de police et de l'appareil judiciaire, je pense qu'il nous incombe d'utiliser au mieux nos ressources limitées, affirme le surint. pr. Wells. Une réduction du nombre d'appels de service concernant des collisions se traduit par une économie considérable pour les contribuables. »
Les rapports indiquent les heures et les secteurs les plus à risque pour des infractions et des comportements dangereux au volant. Selon le surint. pr. Wells, ces renseignements devraient permettre aux membres d'avoir une longueur d'avance sur les criminels.
Jusqu'à présent, les commentaires qu'a reçus Mme Serfas sont positifs. Au cours du dernier exercice, on avait déjà constaté une baisse de neuf pour cent du nombre de collisions.
« Mon travail contribue à faire avancer les opérations, signale Mme Serfas. On revoit toujours les données pour voir si nos actions portent fruit et si on cible les bons secteurs. »
Le surint. pr. Wells ajoute que la simple présence de policiers dans ces endroits à risque aide à prévenir les excès de vitesse et l'utilisation du cellulaire au volant, réduisant ainsi le besoin de donner des contraventions, et à exercer, on l'espère, une influence positive sur les conducteurs.
« La meilleure chose qu'on peut faire, c'est de comprendre le problème et d'intervenir de façon stratégique, conclut-il. Les analystes sont essentiels; il faut savoir ce qu'on fait pour que nos ressources limitées influent le plus possible sur ces comportements sociaux qui mènent à des tragédies. »