Le programme Bouclier autochtone de la GRC a été conçu pour aider les intervenants locaux à parler aux jeunes des problèmes qui les touchent, comme les gangs, l'alcool et les drogues, en se servant de références, de citations et d'images propres à la culture autochtone.
Cela dit, au Nunavut, la majorité des références ne trouvaient pas écho parmi les élèves.
« L'Arctique est bien unique, et beaucoup d'information produite dans le sud du Canada n'est pas toujours pertinente, explique Theresa Koonoo, du ministère de la Santé à Iqaluit. Nous voulons nous assurer que l'information fournie aux élèves sera comprise et assimilée. »
Mme Koonoo donne l'exemple du tabac sacré, qui est important pour les peuples autochtones du Sud, mais ne l'est pas pour ceux du Nord, où les arbres et les plantes sont rares. La GRC collabore donc avec les ministères de la Santé et de l'Éducation pour adapter le contenu en y intégrant des citations, de l'art et des références inuits.
La serg. Yvonne Niego, du groupe de la police communautaire au Nunavut, est née et a grandi à Baker Lake (Nunavut). Selon elle, il est crucial que l'information présentée aux jeunes Inuits soit adaptée à leur culture.
« Nous vivions de façon nomade il y a 50 ou 60 ans. Il peut donc être difficile pour les jeunes de grandir au Nunavut, où bon nombre de nos aînés connaissent surtout l'environnement et les plus jeunes sont ouverts sur le monde. Ils peuvent parfois avoir de la difficulté à se comprendre », souligne la serg. Niego.
L'objectif est de lancer le nouveau programme cet automne, à temps pour la rentrée scolaire. Les intervenants locaux seront formés pour présenter le contenu aux élèves, afin d'assurer la continuité et l'uniformité du programme.
« Les partenariats sont indispensables pour mener à bien les programmes, affirme la serg. Niego. Aussi compétente qu'elle soit, la GRC a besoin de la communauté pour l'aider à offrir de bons services à tous. »