Si l'évolution de la technologie pose de sérieuses entraves à l'application de la loi, elle a également ouvert des horizons nouveaux en matière de perfectionnement des compétences et des techniques policières.
Depuis les simulateurs adoptés à Dépôt aux technologies appliquées aux cours spécialisés, la GRC tire désormais parti des nouvelles technologies pour former ses cadets et favoriser le maintien et le perfectionnement des compétences des membres.
Environnement synthétique
Dépôt est à l'avant-garde de la formation policière depuis longtemps. Il y a quelques années, la division a commencé à intégrer des simulateurs à la formation des cadets et, aujourd'hui, des simulateurs font partie des cours de conduite, de recours à la force et des armes à feu.
Au sein de l'environnement d'apprentis-sage pour adultes, chaque leçon prend appui sur les éléments de formation antérieurs.
« C'est un peu comme des échafaudages : les cadets apprennent une compétence dans un cadre qu'ils transposeront dans un autre par la suite, explique Gregory Kratzig, chercheur et analyste de formation à Dépôt. Les simulateurs nous permettent de reproduire un environnement sûr où les cadets peuvent apprendre de leurs erreurs; c'est un élément de formation efficace, qui ne pose pas le risque de blesser quelqu'un. »
Les simulateurs permettent au formateur de faire une démonstration et d'offrir aux cadets le temps et l'espace voulus pour mettre en pratique des compétences et des techniques, comme traverser une intersection au volant d'une autopatrouille en activant la sirène — un exercice qui aurait normalement lieu initialement sur le terrain.
Par ailleurs, on envisage d'intégrer plus de simulateurs au programme, mais tout changement doit nécessairement être fondé sur la recherche empirique.
« Nous ne nous contentons pas d'ajouter la technologie au programme parce que nous en avons le loisir; plutôt, comme ce fut le cas pour le programme de conduite, nous recréons la formation à nouveau, en y intégrant la simulation », explique M. Kratzig.
Pour un auditoire visuel
Mais la formation ne s'arrête pas avec la promotion des cadets. À la Direction générale à Ottawa, l'équipe d'Apprentissage et Perfectionnement (AP) s'attache à élaborer une formation pertinente à tous les stades de la carrière.
Les membres de l'équipe s'efforcent de rester au fait des dernières technologies, tout en composant avec les contraintes organisationnelles, comme les limites de bande passante. Ces dernières années, ils sont notamment parvenus à rehausser la qualité des vidéos produites et à en agrandir le format.
Essentiellement, la petite équipe vidéo travaille sur une formation axée sur des scénarios pour les cours en ligne et Agora. Guylain Ouellette explique que la plupart des gens n'ont pas conscience de la quantité de travail qui entre dans l'élaboration d'un court vidéoclip. Le processus, qui comprend la recherche, la scénarisation, le tournage et le montage, s'échelonne sur plusieurs mois, mais le jeu en vaut la chandelle.
« Vous connaissez l'expression : une ima-ge vaut mille mots, rappelle M. Ouellette. Traduire du texte en image donne un résultat tellement plus captivant. Les gens le regarderont à nouveau, alors qu'ils ne seront pas nécessairement tentés de relire un scénario qu'ils n'ont pas bien saisi. »
M. Ouellette compte toute une variété de cours à son actif, des sources humaines à la requalification à la plongée. Les vidéos produites sont bien accueillies.
« Nous vivons dans un monde en évolution constante, où le visuel est prépondérant, explique M. Ouellette. Nous voulons être à l'avant-garde et répondre aux besoins des gens. »
Une nouvelle dimension d'apprentissage
AP incorpore par ailleurs des vidéos 3D dans les cours offerts. Patrick Walker, concepteur multimédias au sein de l'équipe depuis déjà quatre ans, produit des rendus 3D de toute une gamme d'éléments, depuis la Colline du Parlement aux armes à feu.
Grâce à la technologie 3D, les membres peuvent apprendre toutes les composantes d'un fusil et observer celui-ci faire feu, même avant la prise en main — une expérience d'apprentissage qui serait autrement impossible à offrir.
« Nous pourrions utiliser Flash (un autre genre de logiciel servant à créer des contenus de cours), mais celui-ci n'offre pas une vue intégrale de l'arme, peu importe l'angle, explique M. Walker. Et certaines images que nous réalisons pour l'équipe de plongée, par exemple pour montrer comment intervenir auprès d'un membre coincé sous la glace, seraient impossibles à filmer ou à reproduire fidèlement avec Flash. »
En outre, la technologie non seulement améliore l'expérience didactique, mais elle produit en plus une impression durable sur l'apprenant.
« L'avantage principal du 3D, c'est l'impression durable qu'il laisse, souligne M. Walker. À titre d'exemple, je me souviens encore des jeux vidéo auxquels je jouais à six ans; je pense que cette qualité évocatrice se transpose aisément dans l'apprentissage. »
Reproduit avec la permission du Pony Express ().