Vol. 80, Nº 2Reportages

Un garçonnet sur les genoux de son père dans une voiture de police, aux côtés d'un policier.

Intervenir à point

Prévention des incidents de sécurité au Québec

L'Équipe de prévention et d'intervention en matière de sécurité nationale de la GRC participe à des événements communautaires à l'échelle du Québec pour mobiliser les citoyens et expliquer son mandat. Crédit : GRC au Québec

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Le 29 janvier 2017, un homme est entré dans une mosquée à Québec et a ouvert le feu, tuant six personnes et en blessant cinq autres au moment où elles s'agenouillaient pour la prière du soir.

Dans les heures qui ont suivi, l'Équipe de prévention et d'intervention en matière de sécurité nationale de la GRC au Québec est intervenue, en partenariat avec la police locale, pour soutenir la collectivité, notamment en tâchant de répondre aux questions.

« Nous étions le point de contact en matière de sécurité nationale, précise la surint. Martine Fontaine, off. resp. des enquêtes criminelles (crime organisé) et de l'Équipe de prévention et d'intervention au Québec. Nous n'avions pas pour rôle d'enquêter sur le crime, mais bien de soutenir les résidents et les personnes touchées. »

Intervention

L'équipe joue trois rôles essentiels en sécurité nationale : intervention, formation et sensibilisation. Cette fusillade est l'exemple le plus récent du genre d'intervention menée à l'issue d'un incident pouvant avoir une incidence sur la sécurité nationale.

« La collectivité, les victimes, leurs familles et celle du suspect ont besoin d'informations, souligne le serg. Hakim Bellal, responsable de l'Équipe de prévention et d'intervention.

Dans les jours qui ont suivi le drame, l'équipe a rencontré le président de la mosquée, des leaders communautaires et les familles des victimes pour expliquer le processus d'enquête. Ses membres étaient là pour offrir soutien et ressources à la population.

L'équipe a également un mandat de prévention. Elle appuie les enquêteurs en évaluant, à l'aide entre autres de l'outil d'évaluation du risque d'extrémisme violent, les personnes que les familles, les amis, des voisins préoccupés, des collègues et d'autres services de police signalent comme posant un risque pour la sécurité nationale.

Selon le degré de risque, l'équipe collabore avec un enquêteur pour intervenir et offrir soutien et ressources au suspect et à sa famille, dans le but ultime de prévenir la menace et toute radicalisation vers la violence.

Formation

Outre son mandat d'intervention, l'équipe offre des séances de formation à d'autres services de police et à des partenaires du secteur privé.

Elle veille à ce que les services de police locaux soient en mesure de reconnaître, de prévenir ou de dissiper les menaces à la sécurité nationale grâce à l'atelier de trois jours des coordonnateurs d'information sur la menace terroriste (CIMT). Jusqu'ici, elle a donné 18 ateliers, formant plus de 1000 CIMT.

L'autre priorité consiste à sensibiliser les organismes non policiers. L'équipe offre ainsi un atelier d'un jour sur les infrastructures essentielles afin d'encourager le signalement d'incidents suspects, ainsi qu'un atelier d'une demi journée de sensibilisation à la sécurité nationale aux employés qui servent le public. À ce jour, elle a formé des employés de plus de 70 organisations, dont le personnel d'aéroport et des travailleurs en santé, et environ 800 agents de l'Agence des services frontaliers du Canada au Québec.

« Il importe que tous les intervenants soient sur la même longueur d'onde – et connaissent les indicateurs de terrorisme », de dire Meriem Rebbani-Gosselin, coordonnatrice des interventions au sein de l'équipe.

L'automne dernier, l'équipe a de plus lancé un cours d'une journée et demie sur le savoir-faire culturel à l'intention des policiers et autres partenaires pour les aider à mieux comprendre les différences culturelles dans leurs interactions avec le public.

Pour le serg. Bellal, « il s'agit d'être sensibilisé aux différentes cultures et religions des citoyens. La population du Canada a changé, et nous devons nous adapter en conséquence. »

Sensibilisation

Après la fusillade à Québec, l'équipe n'a pas eu de difficulté à communiquer avec la collectivité grâce aux liens qu'elle avait déjà noués par des initiatives de sensibilisation.

« Une fois qu'on a tissé un lien de confiance avec la collectivité, on peut compter sur elle lorsque surviennent des événements heureux ou malheureux, ajoute le serg. Bellal. »

L'équipe se rend dans diverses localités de la province pour participer à des événements, parler avec les jeunes et tenir des assemblées pour discuter de son rôle et sensibiliser les gens à la sécurité nationale.

« La prévention et la détection précoce aident à dissiper la menace, selon la surint. Fontaine. C'est une responsabilité partagée entre le secteur privé, les organismes sociaux, les écoles, les dirigeants spirituels, les parents – tout le monde. »

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