Lorsque le Collège canadien de police (CCP) a ouvert ses portes en 1976, il offrait neuf cours. Aujourd'hui, le collège propose plus de 60 cours et ateliers avancés et spécialisés en techniques d'enquête, en criminalité technologique, en identité judiciaire, en techniques d'explosifs et en perfectionnement des cadres policiers.
Avec les années, ces programmes ont contribué à façonner et à spécialiser de nombreux parcours de carrière, dont celui du serg. Nicolas Bernier, entré à la GRC en 2004.
« Quatre ans après mon admission, j'ai suivi le cours d'examinateur en informatique judiciaire au CCP et j'élargis mes connaissances dans ce domaine depuis », explique‑t‑il.
Le Collège offre des cours en techniques d'enquête sur la criminalité informatique depuis 1980. Cela dit, la formation d'alors était bien différente de celle d'aujourd'hui dans ce secteur.
« La cybercriminalité et la technologie exploitées sont mouvantes, d'où la nécessité d'être à la page dans ce domaine. Lorsque je travaillais au Groupe intégré de la criminalité technologique [à Ottawa], j'ai mis à profit la formation récemment acquise au CCP en l'appliquant à un enquête relative à la sécurité nationale très médiatisée en 2010 », souligne le serg. Bernier.
Il s'agissait du projet Samosa, une des plus vastes enquêtes antiterrorisme au Canada. Le serg. Bernier a approfondi sa formation en cybercriminalité et obtenu l'accréditation nécessaire pour entrer au sein de l'Équipe d'analyse technique de la GRC.
« Chaque année, notre section examinait plus de 500 téléphones intelligents dans le cadre de diverses enquêtes sur des organisations criminelles, notamment des guerres de gangs survenues en C.‑B. », précise‑t‑il.
Les appareils mobiles contiennent souvent des éléments de preuve critiques; le serg. Bernier évoque un des moments les plus satisfaisants de sa carrière : livrer un témoignage d'expert au tribunal.
L'an dernier, le serg. Bernier est revenu au CCP, mais cette fois en qualité d'instructeur spécialisé en expertise judiciaire des appareils mobiles.
« La formation est cruciale dans la profession : je voulais faire profiter les autres de ce que j'avais reçu, c'est pourquoi je suis revenu au Collège. Les étudiants m'appellent à l'occasion pour me faire savoir qu'ils travaillent à une enquête d'envergure ou livrent un témoignage d'expert. Leur fierté est manifeste; ils savent qu'ils contribuent à améliorer les choses », dit‑il.
Jalons marquant les 40 ans d'existence CCP
• Le jalon le plus marquant qui a mené à la création du CCP : la conférence fédérale provinciale des procureurs généraux sur le crime organisé, en janvier 1966
• Inauguration officielle du CCP, le 10 novembre 1976
• Depuis sa création, le Collège a accueilli en moyenne 2500 étudiants par année de partout au pays et de l'étranger
• Les cinq cours les plus populaires : Techniques d'enquête sur les crimes graves, Gestion des cas graves, chef d'équipe; Techniques d'entrevue judiciaire; Crime organisé et Utilisation d'Internet comme outil de renseignement
À l'instar du serg. Bernier, la surint. pr. Paula Dionne évoque avec enthousiasme sa propre formation au Collège canadien de police. Après diverses affectations aux services généraux et d'autres sections durant quelques années, la surint. pr. Dionne s'est intéressée à l'identité judiciaire.
« En 1995, j'ai suivi le cours d'identité judiciaire de neuf semaines que le CCP offrait à l'époque et ma carrière a pris une direction entièrement nouvelle, souligne‑t‑elle. C'est un domaine spécialisé qui faisait appel à mes aptitudes particulières et qui a donné une orientation concrète à mon apport aux enquêtes criminelles. »
Quatorze ans plus tard, en 2009, la surint. pr. Dionne est devenue off. resp. du Service intégré de l'identité judiciaire à Ottawa. Sa formation s'est étendue tout au long de cette période : « Nous devons être efficaces, que ce soit dans les constatations criminelles ou une instance au tribunal; la seule façon d'y arriver est de nous préparer en conséquence », souligne la surint. pr. Dionne.
Par la suite, elle a assumé les fonctions de directrice générale du Centre d'information de la police canadienne (CIPC) pendant quatre ans, puis est récemment passée aux Services spéciaux fédéraux et internationaux.
« Ma carrière a réellement pris son essor dans le secteur de l'identité judiciaire, mais ce qui est formidable dans la police, c'est qu.il y a de nombreuses façons de s'épanouir sur les plans personnels et professionnels. Le Collège canadien de police a été, et demeure, un élément important de mon parcours », précise la surint. pr. Dionne.
Selon elle, l'apprentissage doit être constant, surtout dans le contexte actuel.
La comm. adj. Barbara Fleury, qui vient d'entrer en fonctions comme directrice exécutive du Collège en août dernier, encourage ses collègues à veiller constamment à ce que des possibilités de formation et de perfectionnement soient offertes.
« Lorsque j'ai rencontré les instructeurs et les employés du Collège, il ne faisait aucun doute qu'ils étaient très fiers de voir à ce que nos policiers et nos spécialistes civils soient prêts à relever les défis actuels et à venir », explique‑t‑elle.