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La fierté du Carrousel

Après 40 ans de carrière, le gestionnaire de la ferme de la GRC prendra sa retraite

Depuis 40 ans, les chevaux du célèbre Carrousel sont au cœur du travail attentif de John Phillips, et les résultats sont éloquents. Crédit : Steve Denny

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Après avoir décliné trois offres de devenir palefrenier au Centre du Carrousel de la GRC, John Phillips a finalement accepté d'essayer le poste, par amour pour les chevaux.

« Mes antécédents d'employé de ferme fort travailleur leur étaient très attrayants », explique M. Phillips, qui a grandi en montant des chevaux western sur une ferme juste à l'est d'Ottawa. « Désireux de m'instruire sur l'élevage des chevaux, j'ai rencontré le serg. Fred Rasmussen, qui m'a finalement convaincu de prendre le poste. »

Aujourd'hui, 40 ans plus tard, le gestionnaire de la ferme du Carrousel et expert en élevage met un terme à sa carrière; sa retraite est fixée pour le 150e anniversaire du Canada, en 2017.

« Qui aurait pensé à mes débuts ici comme préposé au nettoyage des écuries que je finirais comme gestionnaire de l'élevage? », explique M. Phillips.

M. Phillips est chargé de l'élevage des chevaux du Carrousel et supervise l'administration de la ferme de Pakenham — le labourage et la rotation des récoltes de foin pour nourrir les chevaux, l'achat de l'équipement et des fournitures et l'organisation des ouvriers agricoles.

« J'essaie d'administrer la ferme comme si elle m'appartenait. C'est la seule façon de faire, souligne M. Phillips, qui accomplit ce travail depuis 16 ans. C'est un engagement de tous les instants. »

Il a notamment amélioré le programme d'élevage de la GRC, qui fait sa fierté, rehaussant le taux de réussite d'insémination artificielle de 50 à 90 p. 100.

« Au cours des 30 dernières années, la qualité des chevaux s'est grandement améliorée, constate le s.-m. Marc Godue, maître écuyer du Carrousel. « Une grande part de cette réussite est attribuable à John. »

Origines

Le s.-m. Godue a rencontré M. Phillips peu après son entrée à la GRC en 1986, alors qu'il posait sa candidature pour le Carrousel.

M. Phillips, palefrenier à l'époque, a été affecté à sa formation.

Selon le s.-m. Godue, la réussite de M. Phillips tient à son instinct et à son éthique professionnelle.

« Je le consulte toujours en matière de chevaux, précise le s.-m Godue. C'est un de mes mentors sous bien des plans. »

Lorsque le poste de gestionnaire de ferme s'est présenté, M. Phillips a sauté sur l'occasion. La GRC l'a alors inscrit au programme équestre de l'Université du Colorado, où il s'est familiarisé avec les subtilités de la génétique, de l'élevage et de l'insémination artificielle. Par la suite, il a suivi des cours de perfectionnement en Alberta et au Texas.

« Jamais je n'atteindrai son niveau de connaissance de la discipline, souligne le s.-m. Godue. Il laissera derrière lui un vide certain. »

Le travail au quotidien

En 40 ans de carrière, M. Phillips a veillé à l'élevage de centaines de chevaux. Aujourd'hui, la ferme de Pakenham compte 85 bêtes.

Pour le gestionnaire de ferme, l'un des aspects les plus attrayants du travail est l'imprévu.

Il se souvient d'un jour où il a remarqué une jument sur le point de mettre bas. Tandis qu'il dirigeait la bête vers la stalle de mise bas, il s'est rendu compte que les pattes avant, la tête et le cou du poulain étaient déjà sortis.

« Nous ne nous sommes jamais rendus à la stalle : le poulain s'est retrouvé dans mes bras, explique M. Phillips. Je voulais éviter qu'il ne tombe au sol. »

Toujours à la recherche des meilleurs chevaux pour le programme d'élevage, M. Phillips sillonne le Canada et l'Europe. Lors d'un récent voyage en Angleterre, il a rencontré la Reine Élizabeth; on lui a confié la tâche de produire un cheval que le Canada et la GRC comptaient offrir à Sa Majesté.

« C'est certainement le moment fort de toute ma carrière », déclare-t-il.

La journée typique de l'éleveur commence à 5 h 30, lorsqu'il se rend à la ferme pour s'assurer que tout est en ordre. Durant la saison de reproduction, il reste souvent passé minuit pour s'occuper des juments. Lorsqu'il en a le temps après le travail, il monte ses propres chevaux ou donne des leçons d'équitation, et il participe toujours à des compétitions équestres à l'échelle de l'Amérique du Nord.

« Je suis très privilégié d'avoir pu faire ce que j'aimais durant toute ma carrière. Tout le monde ne peut en dire autant, et c'est souvent difficile pour les autres de sortir du lit le matin, constate M. Phillips. Ce n'est jamais un problème pour moi. »

Reproduit avec la permission du Pony Express ().

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