Vol. 80, Nº 4Reportages

Une jeune femme et une fillette à genou sur le gazon avec un chien de police sourient.

Une fenêtre sur le milieu policier

De jeunes Autochtones travaillent pour la GRC

Membre de la Première Nation de Miawpukek sur la côte sud de Terre-Neuve, Rebecca Oxford a participé cette année au Programme d'été pour étudiants autochtones de la GRC. Crédit : GRC

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Bien des jeunes Autochtones à Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.) sont au service de la GRC pendant l'été, ce qui leur permet d'en savoir plus sur l'application de la loi et de créer des liens positifs entre leur collectivité et la police.

Le Programme d'été pour étudiants autochtones est en place dans la province depuis près de 20 ans. Cette année, 10 étudiants des Premières Nations Qalipu et de Miawpukek ont travaillé partout sur l'île de Terre-Neuve après avoir suivi une formation à St. John's (T.-N.-L.).

Le gend. Brad Squires de la GRC gère le programme de neuf semaines depuis deux ans.

« Les étudiants apprennent plein de choses sur le travail policier et l'engagement communautaire, dit-il. Et en voyant leurs jeunes travailler avec la police, les membres des bandes sont témoins de l'engagement de la GRC à l'égard de la diversité. »

Pour participer au programme, les étudiants doivent avoir entre 19 et 29 ans, être inscrits à un programme d'études postsecondaires et ne pas avoir de casier judiciaire. Ils doivent assister à un cours de trois jours où ils apprennent ce qu'est la police communautaire, participent à des exercices physiques et suivent même une formation sur les médias.

L'expérience des étudiants

Josh Lannon et Rebecca Oxford ont aidé à donner des séances d'information aux collectivités locales sur la sécurité à vélo, les drogues et l'alcool, la sécurité dans Internet et la façon dont les propriétaires de chalets peuvent protéger leur propriété. Ils ont aussi représenté la GRC à des événements locaux, comme des pow-wow et des activités spor-tives, vêtus d'un uniforme comprenant un polo sur lequel on voit l'emblème de la GRC et celui de leur bande.

Les étudiants se sont aussi vu confier des tâches administratives au détachement.

« On essaie d'exposer les étudiants à différentes expériences policières, qui varient selon les besoins du détachement et des collectivités », indique le gend. Squires.

Rebecca, membre de la Première Nation de Miawpukek, située sur la côte sud de Terre-Neuve, a surtout travaillé au bureau de la GRC à Conne River (T.-N.-L.).

Cette étudiante en soins infirmiers de 20 ans explique qu'elle voulait servir d'intermédiaire entre sa collectivité et la police.

« La GRC ne se résume pas aux mauvaises nouvelles qu'on voit à la télé, dit-elle. Si les gens de Conne River voient quelqu'un qu'ils connaissent travailler avec la police, je crois qu'ils se sentiront davantage en confiance. »

Selon Rebecca, la confiance de la collectivité en la police est essentielle.

« On est censé faire appel à la police quand on a un problème, ajoute-t-elle. Je veux m'assurer que les gens sachent que la GRC est là pour nous aider. »

Rebecca ne sait pas si elle se joindra à un service de police après ses études en 2021.

Josh, quant à lui, veut devenir policier.

Ce membre de la Première Nation Qalipu a travaillé au Détachement de Deer Lake (T.-N.-L.), sur la côte ouest de la pro-vince. Il a pris part au programme en 2018 pour une deuxième année.

« Je voulais en apprendre plus sur tout ce qui se passe au détachement, affirme Josh, étudiant en psychologie. Les policiers ne font pas que patrouiller. C'est en travaillant avec eux qu'on comprend mieux comment les choses fonctionnent. »

À la fin de ses études en 2020, Josh compte postuler à la GRC et à la Force constabulaire royale de Terre-Neuve.

« J'accepterai la première offre qu'on me fera, dit-il à la blague. Tout ce que je veux, c'est travailler dans le milieu policier. »

Plusieurs avantages

Le gend. Squires signale que les gens ont souvent peur des policiers ou sont nerveux devant eux.

« Des programmes comme celui-ci peuvent faire tomber des barrières. Pour tisser des liens avec les Premières Nations, il faut prendre le temps de les cultiver. Ça ne se fait pas du jour au lendemain », précise-t-il.

Le programme vise en grande partie à aider les étudiants à décider s'ils veulent faire carrière dans la police, ce qui est le cas pour certains, mais il porte aussi d'autres fruits.

« Je suis les jeunes tout au long du processus. Je vois comment ils changent et le sentiment de fierté qu'ils éprouvent face à ce qu'ils font, ajoute le gend. Squires. Même s'ils ne choisissent pas la carrière policière, je sais qu'ils représenteront très bien la GRC dans leur collectivité. »

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