Vol. 79, Nº 4Reportages

Deux personnes discutent et des animaux d'élevage se trouvent en arrière-plan.

Experts sur le terrain

Les enquêteurs de bétail secondent la police et l'industrie

Le cap. Andrew Grainger, enquêteur de bétail à la GRC en Alberta, sert d'intermédiaire entre la GRC et les producteurs de l'industrie du bétail en Alberta. Crédit : Sarah Grainger

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La semaine que le cap. Chris Reister a passé dans un ranch en Alberta en 2010 a été l'une des plus mémorables de sa carrière d'enquêteur de bétail à la GRC.

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Aux côtés de l'Alberta Society for the Prevention of Cruelty to Animals et des Livestock Identification Services (LIS), le cap. Reister a capturé 200 vaches et 200 chevaux négligés qui nécessitaient des soins.

« Ce travail m'a plu et il a conduit à des condamnations, mais n'oublions pas la cruauté vécue par ces animaux, explique le cap. Reister. Ça faisait du bien de sortir le bétail de cette situation, de bien le nourrir et de le soigner. »

Experts

Le cap. Reister est l'un des deux enquêteurs de bétail en Alberta. Il est chargé du sud de la province, tandis que le cap. Andrew Grainger s'occupe du nord, soit de Red Deer jusqu'à la frontière avec les Territoires du Nord-Ouest.

Le cap. Reister a grandi dans une ferme de l'Alberta, et il a élevé son propre bétail avant de joindre les rangs de la GRC. Il est aujourd'hui propriétaire de chevaux.

Grâce à son expérience en agriculture, il a acquis les compétences nécessaires pour devenir enquêteur de bétail, poste qu'il occupe depuis huit ans.

« Ce n'est pas qu'un emploi, c'est aussi un mode de vie », lance le cap. Reister.

Vêtus de jeans et de bottes, et d'un chapeau de cowboy s'ils le désirent, on nomme souvent ces enquêteurs les policiers cowboys.

Seule l'Alberta compte des postes permanents, tandis que la C.-B. s'efforce de combler ce poste depuis longtemps et que la Saskatchewan espère créer un poste similaire.

Bien que les enquêteurs de bétail travaillent principalement pour l'industrie et les membres de la GRC en Alberta, ils sont souvent appelés à donner des conseils sur des affaires qui se déroulent à l'extérieur de la province.

« La police a besoin de nous dans certains dossiers, affirme le cap. Grainger. Il est important d'aller à la rencontre des propriétaires de fermes et de ranchs et de parler avec eux pour comprendre ce qu'ils vivent. »

« Par ailleurs, de nombreux propriétaires de fermes et de ranchs n'ont plus envie de collaborer avec un policier qui ne connaît pas le sujet. Notre rôle d'intermédiaire est très important. »

La criminalité touche toutes les industries

C'est aux enquêteurs de bétail de travailler avec l'industrie du bétail – la deuxième industrie en importance en Alberta – pour empêcher le vol et la fraude.

« Le bétail n'est pas différent d'autres produits ou d'autres biens », explique le cap. Reister.

En Alberta, près de 600 animaux d'élevage sont volés chaque année.

Comme les régions rurales sont moins peuplées, ces crimes sont difficiles à résoudre puisqu'il y a moins de témoins. « Il est difficile d'avoir une longueur d'avance sur les criminels, souligne le cap. Reister. Pour ce faire, nous collaborons étroitement avec les inspecteurs de bétail des LIS. »

Shawn McLean, gestionnaire des LIS, qui financent en partie les deux postes de la GRC, affirme que la criminalité est passée du vol de bétail à la fraude liée au bétail.

« Le voleur de bétail moderne vole la banque, pas les gens », lance M. McLean.

Avant de devenir enquêteur de bétail en 2015, le cap. Grainger ne s'était jamais rendu compte à quel point des personnes tentent fréquemment de vendre du bétail financé.

« Comme le prix du bétail est si élevé, il est très lucratif pour les gens de le vendre en leur propre nom et d'empocher l'argent », explique le cap. Grainger.

« Sans le financement du bétail, l'industrie ne survivrait pas, souligne le cap. Reister. Nous faisons donc de notre mieux pour protéger les institutions prêteuses. »

En résumé

Les appels qu'ils reçoivent le plus fréquemment concernent des animaux errants.

« Le signalement d'animaux errants à la police est pris au sérieux », mentionne le cap. Grainger.

L'hiver passé, le cap. Grainger a dû s'occuper d'un grand nombre de chevaux errants près de Mayerthorpe. Un homme âgé a été tué lorsque son véhicule a foncé dans le groupe de chevaux.

« Au détachement, ils ne savaient pas quoi faire, alors ils nous ont appelés, soutient le cap. Grainger. Nous avons regroupé tous les chevaux, puis nous les avons capturés. »

Une connaissance pratique de l'industrie est nécessaire pour assumer efficacement cette fonction, ce que la majorité des gendarmes ne possèdent pas de nos jours, fait remarquer le cap. Grainger.

« C'est un domaine qui se compare aux autres domaines spécialisés de la police qui exigent une bonne connaissance pratique de l'industrie, précise le cap. Reister. On ne peut pas simplement demander à un policier de sauter sur un cheval et d'attraper un animal errant au lasso. »

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