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Au Manitoba, les victimes d'agression sexuelle peuvent maintenant signaler l'incident à la police de façon anonyme par l'entremise de trois organismes de santé communautaires.
En avril, la province est devenue la troisième région du Canada à offrir ce service – appelé « signalement par un tiers » – qui profitera à la fois aux victimes et à la police. Le service existe déjà en Colombie-Britannique et au Yukon.
« Je pense que c'est un pas en avant pour que les gens sentent qu'ils sont maîtres de leur destin
», dit la surint. Jeanette Theisen, responsable de la division des crimes majeurs de la GRC à Winnipeg. « J'ai toujours dit que l'agression sexuelle est l'une des pires et des plus graves infractions dont la police s'occupe parce que la victime revit chaque jour l'agression.
»
Elle explique que la nouvelle politique est une façon de reconnaître le traumatisme des victimes qui permet à ces dernières de signaler les agressions d'une manière qui leur donne l'occasion de se faire entendre en se sentant en sécurité, en plus de les aider à avancer dans leur cheminement.
La GRC au Manitoba collabore avec Klinic Community Health afin d'améliorer l'accès des victimes à ce service dans les régions éloignées.
Le centre de santé communautaire offre aux victimes ne pouvant pas se présenter en personne un service téléphonique permettant le signalement des agressions sexuelles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, poursuit la surint. Theisen.
Les victimes reçoivent un numéro de dossier, et le rapport est envoyé à la police, sans leurs renseignements personnels. Les policiers s'en servent pour recueillir des éléments de preuve pour d'autres cas (tendances, similitudes et liens possibles avec d'autres incidents).
S'ils ont assez d'éléments, ils communiquent avec Klinic pour inciter la victime à collaborer avec eux.
« Mais pour les victimes, qui ne signaleraient qu'un incident sur vingt, le fait de remplir un rapport par l'entremise d'un tiers est une question de choix
», affirme Megan Mann, intervenante spécialisée dans les agressions sexuelles au service de Klinic depuis huit ans.
« Parfois, les gens souhaitent agir, mais ne veulent pas nécessairement prendre part à une enquête, ajoute-t-elle. Ça leur donne une autre option, et ils peuvent se dire qu'ils ont donné l'information à la police et que même si ça n'aboutit à rien, ils auront fait quelque chose.
»