Engagé dans la prestation en milieu scolaire de programmes de prise de confiance et de refus des drogues, le gend. Peter Batt, du Détachement de Port Alberni, a noté que son message touchait peu les jeunes fréquemment exposés aux drogues ou ayant rencontré d'autres types de difficultés.
Habitué depuis son plus jeune âge à la vie au grand air, le gend. Batt croit qu'apprendre des techniques de survie aide à devenir plus résilient et, en fin de compte, à connaître plus de succès.
Le gend. Batt s'est donc donné pour mission de permettre aux jeunes de la région d'acquérir ces savoir-faire ancestraux, de sorte qu'ils puissent se tirer d'affaire non seulement en pleine nature, mais aussi dans la vie en général, tous types de situations confondus.
Transmission intergénérationnelle
Son père, lui-même un ancien membre de la GRC, l'emmenait souvent dans les bois pour lui enseigner l'art de se débrouiller tout seul en milieu sauvage.
Passionné des techniques de survie, le jeune Batt se joint aux louveteaux, aux scouts, puis, devenu adulte, il reste actif auprès d'eux en qualité d'animateur. Cet intérêt le pousse à intégrer, en 1990, l'escouade de recherche et de sauvetage de Colchester (N.-É.), dans sa province natale.
En mai 2013, la Bamfield Community School a demandé au gend. Batt d'accompagner les élèves lors d'une randonnée culturelle de trois jours sur l'île Diana (C.-B.) et de leur enseigner l'art de manier le couteau et d'allumer un feu de camp en toute sécurité.
Il s'est vite rendu compte que ce genre de leçons jetait un pont entre les jeunes et lui, policier en uniforme, en plus de combler les lacunes laissées par d'autres programmes. En 2014, il a mis ses connaissances de la vie sauvage à la portée des jeunes de sa communauté en créant un programme communautaire de mentorat baptisé Survival Kids.
« Adolescent, j'ai passé beaucoup de temps dans les bois, où j'ai appris à connaître la terre et à aiguiser mes aptitudes de survie, ce qui a contribué à faire de moi quelqu'un de résilient et de confiant dans tous les aspects de la vie, raconte le gend. Batt. Aujourd'hui, je veux transmettre cette expérience aux jeunes de ma communauté. »
Le programme enseigne l'art de survivre au moyen de ressources naturelles – autant que possible –, de manière à renforcer le lien avec la terre. Les leçons, stimulantes et amusantes, reposent sur des activités qui cultivent l'estime de soi, la confiance, la résilience, et qui font voir – c'est peut-être là le plus important – comment une personne peut déterminer l'issue d'une situation difficile.
Dans une certaine leçon, par exemple, le jeune apprend à préparer une sortie en nature en informant un proche du lieu où il compte se rendre et de l'heure à laquelle il sera de retour, ainsi qu'à rester au même endroit dans l'éventualité où il se retrouve perdu ou déboussolé en forêt.
On lui enseigne aussi des techniques élémentaires de secourisme, fort utiles en cas de blessure en milieu sauvage. On lui montre comment construire un abri, faire un feu de camp et se procurer des produits comestibles et de l'eau potable. Enfin, on lui apprend à manier efficacement et sans danger les outils servant à la préparation des repas, des abris et des feux de camp.
Des leçons pour toute la vie
En mars dernier, à titre de membre du Groupe de la police communautaire de Port Alberni, le gend. Batt a lancé son programme pilote dans la Première nation Tseshaht. Onze élèves âgés de huit à douze ans y ont participé. Le succès a été immédiat.
« Il est bon que nos jeunes côtoient des membres de la GRC en dehors de leurs fonctions policières. Ça favorise les liens de confiance et le respect mutuel, explique Tyrone Marshall, coordonnateur des activités sportives et récréatives de la Première nation Tseshaht. Ce qu'ils ont appris leur servira toute leur vie, et je suis certain qu'ils n'oublieront jamais celui qui leur aura montré la voie. »
En septembre 2014, à la Conférence de la police des Autochtones tenue à Chilliwack (C. B.), le gend. Batt a reçu le Prix de l'excellence pour sa contribution au Programme de la Police des Autochtones.
Plusieurs détachements désireux d'instaurer semblable programme de mentorat ont pris contact avec le gend. Batt, qui songe à l'implanter dans les écoles intermédiaires de la région.
« Ce programme permet d'acquérir les savoir-faire que nos ancêtres devaient jadis posséder pour survivre, et je souhaite faire en sorte qu'une bonne partie de nos jeunes saisissent l'importance de perpétuer ces savoir-faire à l'ère moderne », conclut le gend. Batt.
Reproduit avec la permission du Pony Express ().