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Quand un chien de travail de la GRC prend sa retraite, souvent vers l'âge de huit ans, c'est pour se couler la vie douce entre jouets, gâteries et câlins, chez son maître. Si un chien ne peut rester avec son maître, il est confié à un ami ou à un collègue de confiance.
L'un de ces chiens a pris sa retraite au printemps, à l'âge de neuf ans, après une carrière de six ans comme pisteur en Colombie-Britannique.
« Boomer sera désormais mon compagnon de pêche et de randonnée à pied ou en vélo de montagne
», confie le gend. Clay Wurzinger, des Services cynophiles de Nanaimo. Il ajoute qu'ils avaient entre eux un lien étroit, mais strictement professionnel.
« Boomer était un chien de travail avant tout. Sa vie entière se concentrait sur son harnais de pistage et ses récompenses après une recherche, explique le gend. Wurzinger. Il ne demandait jamais mon attention. J'étais simplement son chauffeur et une source de divertissement.
»
Depuis que Boomer est à la retraite, sa personnalité a changé, indique le gend. Wurzinger, qui l'a fait rentrer pour l'intégrer à sa famille quelques mois avant leur dernière mission. Maintenant, le berger allemand est plus affectueux et plus calme quand il entend des véhicules ou la sonnerie du téléphone, des bruits qui le mettaient autrefois en alerte.
Les chiens de police de la GRC commencent habituellement leur carrière vers 18 ou 20 mois et travaillent de 5 à 7 ans, selon leur aptitude, à moins d'être blessés ou malades. Leur espérance de vie est généralement de 10 à 12 ans.
Prét pour la retraite
Le gend. Wurzinger a décidé de mettre Boomer à la retraite l'été dernier, quand il a constaté que son chien avait moins d'énergie par temps chaud, et restait plus longtemps courbatu après une mission difficile.
« Il avait encore l'air fort et en santé, mais je ne voulais pas l'user jusqu'à la corde, explique le gend. Wurzinger. Le moment était venu. Il ne devait plus rien à personne et avait bien mérité une retraite heureuse et en santé.
»
La décision de mettre un chien à la retraite est prise par son maître et leur formateur, qui évalue le rendement du chien chaque année de sa carrière. Le moment est venu quand le chien commence à afficher des signes de fatigue, à avoir moins d'énergie et à se reposer et à dormir davantage, précise le s.é.-m. Grant Hignell, gestionnaire des politiques au Centre de dressage des chiens de police de la GRC à Innisfail (Alberta).
Mais parfois, la carrière d'un chien est avortée à cause d'une blessure, le plus souvent aux articulations.
Le s.é.-m. Hignell, qui a eu sept partenaires canins au fil des ans, se rappelle avoir mis à la retraite le dernier à l'âge de sept ans : le nerf sciatique de Chevy s'était détérioré après près de six années de service dans la détection de stupéfiants.
« Un jour que je lui ai lancé sa balle, il s'est mis à courir sur trois pattes
», relate le s.é.-m. Hignell, qui passe maintenant du temps à lancer à Chevy sa balle favorite, sa récompense préférée après une tâche durant sa carrière.
« Il a très vite appris à déposer sa balle devant la tondeuse quand je tonds le gazon, pour me forcer à m'arrêter et à la lui lancer
», rit le s.é.-m. Hignell.
Un lien étroit
Deux ans après avoir dû faire euthanasier son premier chien de travail, Astro, en mai 2016, le cap. Ryan Drohomereski est encore ému par le lien qui les unissait.
« Il a sa place sur notre manteau de cheminée. Ses cendres attendent les miennes
», confie le cap. Drohomereski, qui travaille aux Services cynophiles de Prince Albert (Saskatchewan).
Le cap. Drohomereski a mis Astro à la retraite à l'âge de sept ans, après six ans de carrière dans la détection d'explosifs. Onze mois après son dernier quart de travail, le chien a été atteint d'un cancer de la peau douloureux à progression rapide. Il a été euthanasié moins de deux semaines après le diagnostic.
« Nous lui souhaitions une longue retraite, mais il a été emporté très rapidement, se désole le cap. Drohomereski. Il n'avait plus aucune qualité de vie.
»
Astro s'était bien adapté à sa retraite, aussi brève fût-elle; et accompagnait la famille en camping et en voyage. Cela lui a pris près de deux mois pour ne plus s'exciter, anxieux de travailler, dès que le téléphone sonnait. Mais cette impatience de travailler s'est estompée au fil des saisons.
« Sa routine, comme celle d'une personne âgée, consistait à se lever le matin, à aller aux toilettes, puis à passer la journée sur le sofa
», rit le cap. Drohomereski.
Le maître-chien a maintenant un nouveau partenaire, Corbin, un berger allemand de six ans avec lequel il travaille depuis trois ans.
Bien qu'ils soient proches, leur lien ne se compare pas à celui qui unissait Astro et son maître.
« Il me manque chaque jour
», conclut le cap. Drohomereski.