Passez quelques jours sur les routes du Lower Mainland de la Colombie-Britannique et vous constaterez vite plusieurs choses : elles sont toujours achalandées, souvent engorgées, et servent de base d'attache à une équipe spécialisée dans la sécurité routière.
Les routes de la région recensent des maniaques de la vitesse, des conducteurs distraits ou aux facultés affaiblies… ou qui ne ralentissent pas pour permettre aux policiers de sortir de leur véhicule.
Au début mars, l'agent Steve Shaw a intercepté un automobiliste pour excès de vitesse sur la Transcanadienne à Burnaby. Il est descendu de son véhicule banalisé et s'est approché du conducteur alors que les véhicules lui passaient à côté à toute allure. Certes, l'artère était si engorgée qu'il aurait été difficile, et probablement dangereux, pour les automobilistes de changer de voie. Mais aucun d'entre eux n'a ralenti comme l'exige la loi.
« J'ai l'habitude
», confie l'agent Shaw, membre de la police des transports du Grand Vancouver qui a, en janvier, rejoint les rangs du Groupe intégré de la sécurité routière (GISR) du district du Lower Mainland (DLM) de la GRC, basé à Langley. « J'attends simplement le bon moment.
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Un travail d'équipe
Financé par la province, le GISR regroupe plus de 40 agents de la circulation de 7 services de police du Lower Mainland : Abbotsford, Delta, Vancouver, Port Moody, New Westminster, West Vancouver et la police des transports, plus la GRC.
« Nous veillons à renforcer la sécurité de nos routes. Nous assurons dans la région un service que le gouvernement veut cibler : la sécurité routière », explique le serg. Patrick Davies, sous-officier des opérations du GISR DLM.
Ce groupe intégré permet aux policiers de travailler dans diverses municipalités sans s'inquiéter des questions de compétence.
« Cette diversité nous rend plus efficaces, puisque les pratiques exemplaires sont adaptées de sources diverses,
ajoute l'insp. Mark Baxter, chef du GISR DLM. Aussi, là où le GISR DLM peut déployer ses agents, nous avons, par défaut, de bons contacts avec le service de police compétent.
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Le réseau routier patrouillé par la police dans le Lower Mainland de la C.-B. s'est étendu au fil des ans pour prendre en charge la population croissante de la région.
C'est une situation que le gend. Kevin Bailey, membre chevronné de la GRC, a personnellement observée.
« La dynamique de la circulation a changé; tout le monde est pressé,
déclare le gend. Bailey un jour de mars avant le début de son quart. Comme l'eau, la circulation cherche le chemin le plus court et le plus rapide. Et dans un mode de vie urbain, les gens disposent d'un temps limité et sont constamment poussés à progresser.
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Au bas de l'avenue Royal Oak à Burnaby, près d'une sortie vers le parc du lac Deer, la soif de vitesse des conducteurs était évidente. Trois membres du GISR, cinémomètre laser pointé sur les automobilistes, ont rapidement repéré les amateurs de vitesse... dont certains n'estimaient pas mériter une amende.
« On dirait parfois que les conducteurs qui commettent des excès de vitesse refusent d'assumer la responsabilité de leurs actes
», constate la gend. Sarah Brown.
Distraction au volant
Comme les conducteurs au pied lourd, les téléphones cellulaires sont un problème constant.
Selon la GRC, 78 personnes en moyenne meurent chaque année dans des accidents de la route en C.-B., parce que le conducteur n'était pas à son affaire. C'est pourquoi le GISR cible les conducteurs distraits.
Il est parfois simple de les prendre sur le fait.
À l'intersection du Kingsway et de Wilingdon à Burnaby, trois membres du GISR se promènent entre les voies de circulation à la recherche de conducteurs distraits, faciles à repérer avec leur tête penchée sur leur téléphone.
Leurs efforts ne passent pas non plus inaperçus. « Ça fait plaisir de vous voir ici,
lance un passant à la gend. Brown. Je marche souvent par ici, et il y a beaucoup d'accidents.
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Une conductrice, que l'on invite à s'arrêter dans un stationnement parce qu'elle avait le nez sur son téléphone, explique qu'elle était simplement en train de regarder la carte. Elle recevra des points d'inaptitude, ce qui pourrait augmenter ses frais d'assurance, ainsi qu'une amende d'au moins 368 $. Mais, bien qu'il soit désagréable de recevoir une amende, la plupart des conducteurs se résignent à leur sort.
« La plupart des gens ne nous en veulent pas : ils s'en veulent à eux-mêmes,
explique le gend. Marko Duran, l'un des trois membres qui patrouillent dans le secteur. Généralement, ce sont de bonnes personnes qui ont simplement pris une mauvaise décision.
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