Enfant, le gend. Kevin Barata avait beaucoup d'énergie à dépenser. Enrôlé dans la GRC, à sa sortie de la Division Dépôt, il était au sommet de sa forme. Puis sont venus une première affectation, une réinstallation et un mariage… l'exercice a trouvé moins de place dans son emploi du temps.
Jusqu'au jour où le gend. Barata a vu intervenir le Groupe tactique d'intervention (GTI) de l'île de Vancouver. Cela a changé le cours de sa carrière.
« Quand je suis arrivé à la GRC, je ne savais même pas ce qu'était le GTI, reconnaît-il. Quand j'ai vu agir ces gars-là, je me suis dit que leur travail me plairait.
»
Le gend. Barata savait qu'il devait retrouver la forme pour mériter une place dans ce groupe d'élite. Loin de se décourager, il s'est mis à la course.
« Au début, je courais trois kilomètres dans mon quartier, se rappelle-t-il. C'était déjà quelque chose pour moi qui n'avais jamais été un coureur.
»
L'envie de bouger
Bientôt, le gend. Barata faisait des courses de 10 kilomètres. C'est à ce moment qu'il s'est joint au GTI, d'abord à temps partiel, puis à plein temps après sa mutation au Lower Mainland.
« Je voyais autour de moi ces gars en super forme et en santé. Difficile de ne pas être motivé dans un tel milieu,
» déclare-t-il.
Il s'est inscrit à un demi-marathon et a continué de courir. Le gend. Barata est aujourd'hui un ultra-marathonien qui compte à son actif plusieurs courses d'endurance, la plus longue étant de près de 200 kilomètres.
Tous les services de police misent sur la bonne condition physique, surtout chez les policiers affectés à des tâches qui exigent d'eux qu'ils soient en forme.
En 2017, la GRC a lancé une stratégie nationale triennale sur la condition physique. Gaëtan Girard, gestionnaire du programme national Santé et Mieux-être de l'organisation (SMEO), appuyé par les conseillers en condition physique, en assure la mise en œuvre et en martèle le message : faire davantage d'exercice physique, manger mieux et obtenir un sommeil réparateur.
L'objectif premier est de favoriser la bonne forme des policiers pour le travail et le bien-être des employés.
« Le travail de bien des policiers, membres civils et employés de la fonction publique les amène à passer des heures et des heures assis, constate M. Girard. Or rester assis longtemps – cinq ou six heures d'affilée – est associé à un risque accru de maladie cardiovasculaire. Nous essayons donc d'amener les gens à bouger plusieurs fois par jour, à faire de l'exercice régulièrement.
»
Selon M. Girard, la meilleure façon de maintenir un programme d'exercice, c'est d'aimer ce qu'on fait.
« Si tu aimes courir, cours! Sinon, trouve autre chose, pourvu que tu bouges, que tu gardes la forme et que tu sois prêt à faire tout ce que ton travail peut exiger de toi.
»
L'avantage de la forme
La GRC tient annuellement un défi santé qui incite les employés à être plus actifs. Au dire des participants, le défi les aide à être plus actifs, à perdre du poids et à mieux dormir, ce qui contribue à leur bonne santé mentale.
« Il est prouvé que la bonne forme contribue à diminuer les risques de blessure et que lorsqu'une blessure survient, on récupère plus vite, précise M. Girard. L'activité physique offre cette garantie : plus vous y consacrez de temps, plus vous en tirez de bienfaits.
»
Terri Germaine, analyste de la sécurité à la GRC, affirme vivre mieux grâce à l'exercice.
Pendant des années, Mme Germaine a fumé et s'est mal alimentée. Ses comportements ont peu à peu miné sa santé physique et mentale, elle déprimait. Enceinte, elle n'osait plus sortir en public, de crainte de se faire juger. À ce jour, elle regarde ses photos de mariage d'un œil critique.
La maternité lui a fait faire de nouveaux choix de vie, à commencer par l'exercice. Quand elle est entrée au service de la GRC, elle a profité des installations et des cours offerts au gymnase de la Division Dépôt.
« C'est toute ma vie qui a changé, reconnaît-elle. J'ai compris que de me mettre en forme m'apportait beaucoup dans tous les aspects de ma vie. Quand tu files un mauvais coton, que tu dors mal, l'exercice aide à reprendre le dessus.
»
Avec force et confiance, Mme Germaine encourage les autres à faire comme elle. « J'aurais aimé apprendre bien plus tôt que l'exercice avait tant de bienfaits,
» précise-t-elle.