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Les équipes cynophiles de la GRC consacrent des années à se préparer physiquement et mentalement aux rigueurs du travail policier. Cet entraînement n'est jamais terminé.
La préparation est constante et fluide car, qu'une équipe soit appelée à chercher des drogues ou une personne disparue, chaque situation est unique.
« Effectuer des tâches policières n'est jamais complètement sûr. On est constamment exposé à diverses situations, et quand il s'agit de les régler, "
affirme le s.é. m. Gary Creed, instructeur principal au Centre de dressage des chiens de police (CDCP) de la GRC à Innisfail (Alb.), à environ 140 km au nord de Calgary.savoir, c'est pouvoir
" »,
Cette philosophie est d'autant plus pertinente avec l'apparition du fentanyl, dangereux opioïde synthétique. Cette drogue pose des difficultés pour les organismes policiers en raison du nombre accru de saisies et de surdoses mortelles. En outre, plusieurs policiers ont été exposés à cette drogue en 2016.
Du flair pour le fentanyl
Parce que le danger existe aussi pour les chiens, le s.é.-m. Creed s'est demandé comment permettre aux chiens de renifler cette poudre sans mettre en danger leur vie ou celle de leurs maîtres. Ancien maître-chien détecteur d'explosifs, le s.é.-m. Creed savait que des mesures avaient été prises dans ce domaine pour permettre aux chiens de détecter les bombes sans danger.
Des échanges avec le serg. Eric Boechler, de la section fédérale des crimes graves et du crime organisé de la C.-B., ont permis de trouver une piste et, l'année dernière, la GRC a élaboré et mis à l'essai une technique gagnante de détection du fentanyl.
Les techniciens de laboratoire ont mélangé 2 mg de fentanyl pur et 125 mg d'eau distillée, puis placé 10 gouttes de ce mélange sur un morceau de tissu ressemblant à un tampon démaquillant. Trois chiens ont participé aux premiers tests, et le s.é.-m. Creed reconnaît que l'équipe était parée au pire.
Du personnel médical et vétérinaire était sur place pour le cas où les choses tourneraient mal.
« On ne savait pas à quoi s'attendre, et on devait s'assurer que c'était bien l'odeur du fentanyl que les chiens détectaient »
, ajoute-t-il.
La preuve que l'entraînement fonctionnait est venue quelques mois plus tard à Vancouver, lorsque l'un des trois chiens a découvert des milliers de comprimés de fentanyl dans un véhicule durant un contrôle routier.
« On a maintenant un dossier opérationnel qui prouve que les chiens peuvent détecter le fentanyl
», explique le s.é.-m. Creed, qui précise que tous les maîtres-chiens possèdent l'antidote, la naloxone.
En novembre 2017, le CDCP a reçu un prix pour son travail de détection du fentanyl aux prix Homeland Security 2017 aux États-Unis.
Entraînement et sacrifices
Le dressage de chiens de police prend des années. Avant l'âge d'un an, les jeunes bergers allemands vont vivre avec leur maître, ou un maître-chien potentiel, pour y être entraînés et socialisés. Ils retournent régulièrement au CDCP pour un entraînement plus intensif et, une fois membres à part entière, les chiens sont recertifiés, ou validés, chaque année.
Cela ne pourrait se faire sans un élément crucial : le soutien de la famille.
« Une personne qui veut travailler aux Services cynophiles de la GRC doit savoir que c'est un mode de vie, et que toute la famille doit embarquer,
déclare le serg. Dave McClarty, gestionnaire de programme aux Services cynophiles en Saskatchewan. Ce serait très difficile pour le membre si sa famille ne l'appuyait pas.
»
Le cap. Fraser McInnis, affecté avec son partenaire canin Axel sur la côte ouest de Terre-Neuve, a sacrifié du temps avec ses deux jeunes fils pour suivre et approfondir sa formation.
Il était absent lorsque ses deux fils étaient en bas âge.
« Je ne pourrais pas le faire sans ma femme,
reconnaît-il. Je ne suis pas toujours là pour les anniversaires et, le jour de Noël (2017), on m'a appelé parce qu'un chasseur avait disparu. Mais quand cet appel vient, il faut tout abandonner et partir.
»
Axel, comme le chien policier du serg. McClarty, Denver, et tous les autres chiens de la GRC appelée à chercher des drogues, a été entraîné à détecter le fentanyl.
« Ces chiens sont déjà formés. Cela leur prend un jour pour apprendre à reconnaître la nouvelle odeur du fentanyl et à y réagir,
explique le s.é.-m. Creed. Je ne sais pas ce que sent le fentanyl, parce que je n'ai jamais eu le courage de mettre le nez dessus, mais ça doit sentir fort, parce que les chiens semblent le détecter très facilement.
»