Shawn Pranger est un des 24 ambulanciers paramédicaux en soins avancés des Services tactiques d'aide médicale d'urgence (STAMU) de la Police provinciale de l'Ontario (OPP).
Son rôle consiste à traiter les blessés sur les lieux de situations d'urgence à risque élevé, comme la présence d'un tireur fou, aux côtés des membres du groupe tactique de l'OPP.
« S'il y a une intervention pour maîtriser un tireur fou dans un immeuble résidentiel, nous sommes juste derrière les policiers qui y entrent,
explique M. Pranger. Si quelqu'un est blessé, nous sommes là pour intervenir immédiatement.
»
Ambulanciers paramédicaux tactiques
L'équipe des STAMU est composée d'experts en soins préhospitaliers. Chaque membre est un ambulancier paramédical à temps plein d'un service médical d'urgence de l'Ontario qui exerce ses compétences cinq jours par semaine et qui travaille pour l'OPP pendant ses jours de congé.
Selon Andrew Reed, Ph. D., qui dirige le programme des STAMU, l'OPP doit avoir ses propres ambulanciers paramédicaux.
« Il peut être trop dangereux pour des SMU locaux d'entrer dans le périmètre d'une situation d'urgence avec nous,
déclare M. Reed. Grâce aux STAMU, nous pouvons prodiguer des soins médicaux à des endroits où les SMU réguliers ne le peuvent pas.
»
Les membres des STAMU ont reçu une formation tactique avancée pour appuyer les équipes tactiques de l'OPP comme l'Unité tactique et de secours, le Groupe tactique d'intervention, l'Unité de recherche et de sauvetage en milieu urbain, l'Unité d'intervention en cas d'incident chimique, biologique, radiologique ou nucléaire et les groupes du maintien de l'ordre public lors d'interventions à risque élevé.
La sécurité des membres des STAMU est capitale. « Chaque fois qu'ils sont déployés dans un milieu hostile à la recherche d'un suspect et qu'ils doivent prêter assistance à quelqu'un, ils sont protégés par des agents tactiques
» , précise M. Reed.
Des membres dûment formés
L'approche adoptée par la GRC à l'égard de ses groupes des interventions médicales d'urgence (GIMU) est légèrement différente. L'OPP donne une formation policière aux ambulanciers paramédicaux tandis que la GRC offre une formation supplémentaire en intervention tactique et médicale d'urgence à ses policiers possédant une expérience médicale.
Tout comme les ambulanciers paramédicaux en soins avancés de l'OPP, les membres des GIMU sont formés pour traiter des blessures potentiellement mortelles comme des blessures par balle. Ils sont équipés de garrots et de pansements hémostatiques pour stopper une hémorragie majeure.
Ils sont aussi formés pour prêter assistance lors d'urgences médicales comme une urgence respiratoire, l'hyperthermie ou l'hypothermie, les brûlures ou un choc anaphylactique et pour prodiguer des soins avancés aux policiers blessés.
Selon la serg. Wendy Smith, coordonnatrice nationale des GIMU, c'est un atout considérable de pouvoir compter sur des policiers ayant une formation médicale.
« Nos membres travaillent régulièrement dans des environnements dangereux,
déclare la serg. Smith. Ils sont habitués à penser à leur sécurité et ils ont la formation et les outils pour se protéger.
»
Les STAMU et les GIMU interviennent lors de prises d'otages, d'opérations de recherche et de sauvetage et de manifestations ou pour maîtriser un tireur fou ou exécuter des mandats à haut risque. « Ils interviennent lors de situations à risque élevé potentielles ou connues
» , dit-elle.
Un appui indéfectible
Le fait pour les membres des groupes tactiques de la GRC et de l'OPP de savoir qu'ils peuvent compter sur des soins médicaux leur enlève une partie du stress associé à la situation.
« Les soins médicaux offerts et la présence d'ambulanciers paramédicaux rassurent les membres,
mentionne M. Reed. Ils sont prêts à enfoncer une porte même s'il y a une personne armée de l'autre côté parce qu'ils savent que quelqu'un pourra les aider si un problème survient.
»
Le serg. John Welcher, membre du GTI du Nouveau-Brunswick, affirme que la présence d'un GIMU est essentielle. « Les membres des GIMU sont aussi importants que les membres des GTI. C'est en faisant appel à leurs services que nous avons compris leur importance.
»
Peu importe l'approche adoptée, la serg. Smith et M. Reed conviennent que les soins médicaux sont essentiels dans une zone à risque élevé.
« Il est beaucoup plus utile d'avoir un GIMU sur place que des SMU à trois ou quatre coins de rue de l'incident. Les policiers peuvent rester concentrés sur la tâche pendant que les membres des GIMU traitent les blessés,
explique la serg. Smith. Selon la blessure, une hémorragie majeure par exemple, de deux à quatre minutes peuvent faire la différence entre la vie et la mort.
»