L'afflux de réfugiés à Surrey (C.-B.) pose de nouveaux défis pour les écoles et la GRC locale, qui font face à des vagues d'enfants migrants qui sont plus susceptibles d'être turbulents en raison de leur situation socio-économique et des différences culturelles.
« C'est très difficile, car s'ils ont passé deux ou trois ans dans un camp de réfugiés, ils n'ont pas bénéficié d'une scolarité normale et accusent certains retards scolaires
», dit le gend. Dylan Horgan du Groupe de la jeunesse de la GRC à Surrey. « Le choc culturel, l'apprentissage d'une nouvelle langue et, parfois, des parents qui travaillent toute la journée contribuent au problème.
»
« Ils sont frustrés et leurs comportements s'intensifient parce qu'ils n'ont juste pas le goût d'être là
», ajoute le gend. Horgan.
Responsable des interventions poli-cières dans les écoles du district scolaire de Surrey, le Groupe de la jeunesse patrouille le secteur ayant la plus forte population d'élèves en C.-B. Des quelque 77 000 élèves, près de la moitié parlent une langue autre que l'anglais à la maison.
Une fois inscrits à l'école, les réfugiés sont évalués pour établir leur niveau de scolarité. Jusqu'à la 7e année, ils fréquen-tent l'école primaire la plus proche et ont tendance à bien s'adapter. Les élèves plus âgés sont évalués en fonction de critères qui déterminent l'école qu'ils fréquenteront et leur année scolaire. Ce sont eux qui éprouvent souvent des difficultés, poursuit le gend. Horgan.
Établir des relations
Pour établir de bonnes relations avec les jeunes, leur fournir de bons modèles et éviter qu'ils s'attirent des ennuis, le gend. Horgan et son collègue le gend. John Wilson jouent au basketball avec eux tous les vendredis après l'école dans le gymnase de l'école secondaire Princess Margaret.
« Habillés en civil, on joue au basketball. La moitié des élèves sont des réfugiés et n'ont nulle part où aller, précise le gend. Horgan. Comme ils ne veulent pas quitter l'école, on passe du temps avec eux. Cela a pris des mois avant qu'ils comprennent qu'on est des policiers.
»
Les gendarmes collaborent avec les employés des écoles désignés comme agents de liaison chargés de la sécurité dans les écoles (ALSE) pour conseiller les élèves à risque.
Il y a un an, le conseil scolaire de Surrey a embauché un ALSE arabe pour l'arrivée de réfugiés à l'école secondaire Princess Margaret en provenance du Nord-Est de l'Afrique et du Moyen-Orient.
Comme bien des enfants qu'il a conseillés et avec qui il s'est lié d'amitié, France Stanley, 22 ans, a immigré d'Irak au Canada avec ses parents à l'âge de 14 ans. Il dit que son âge et son expérience aident les élèves à s'identifier à lui, ce qui favorise la confiance et la communication.
« C'est important pour eux d'avoir quelqu'un à qui parler, à qui s'identifier, et qui a connu les mêmes problèmes
», dit France.
Jusqu'à présent, la majorité des conflits impliquant des adolescents réfugiés à l'école ont été mineurs, même s'ils semblent souvent plus graves vu la façon dont les jeunes se parlent.
« Les jeunes parlent très fort en arabe et se parlent en pleine face de sorte qu'on dirait qu'ils vont se battre si on ne comprend pas ce qu'ils disent
», poursuit le gend. Horgan.
Le plus grand défi pour France n'a pas été les élèves, mais bien leurs parents, qui prennent souvent plus de temps à s'adapter à la vie au Canada que leurs enfants, ce qui peut créer des problèmes à la maison et à l'école, dit-il. Une baisse de l'assiduité ou des notes est habituellement le premier signe de difficultés.
« La vie ici est très différente de celle au Moyen-Orient, et les parents ne sont pas toujours prêts à renoncer à certaines règles pour que leurs enfants puissent vivre de nouvelles expériences
», ajoute France.
Choix positifs
Si un élève montre un comportement associé à un gang, l'école, l'agent de probation, le ministère de l'Enfance et de la Famille ou un policier l'aiguillera vers le programme Wraparound, ou WRAP. Premier du genre au Canada, ce programme offre une gamme de services aux jeunes à risque et à leurs familles pour favoriser l'adoption de styles de vie sains.
Même si les jeunes arrivant de zones de guerre ont été exposés à un degré plus élevé de violence, ils ne sont pas plus à risque de se livrer à des activités dangereuses ou illégales que les jeunes non-réfugiés, affirme le gend. Wilson. Lui et le gend. Horgan forment l'équipe WRAP du Groupe de la jeunesse à Surrey.
« Les jeunes réfugiés n'ont pas toujours besoin de plus de services, dit le gend. Wilson. Ça vient par vagues avec eux, comme pour les autres jeunes.
»