Derrière tout bon membre se cache un employé civil dévoué
Souvent oubliés, les employés civils dévoués de la GRC sont un rouage essentiel des réussites opérationnelles.
Même si leurs responsabilités ont évolué au fil des ans, les femmes ont joué un rôle important en coulisse dès les tout débuts, il y a plus d'un siècle, lorsque les premières geôlières ont été embauchées pour s'occuper des prisonnières dans les années 1890.
Katherine Ryan, mieux connue sous le nom de Klondike Kate, est l'une des femmes les plus légendaires à joindre les rangs de la Police à cheval du Nord-Ouest (PCN-O). Elle aurait d'abord travaillé avec la Police montée au moment de se rendre dans le Nord : elle avait offert de cuisiner pour les membres s'ils l'aidaient à transporter son année complète de provisions. Cet arrangement s'est avéré utile et au moment de s'établir au Yukon, Klondike Kate a été nommée gendarme spéciale en 1900 par la PCN-O pour surveiller les prisonnières et fouiller les trafiquantes d'or potentielles.
Les femmes ont continué de jouer un rôle déterminant en coulisse après le début des années 1900 : les membres travaillant (surtout) dans des communautés isolées au sein de services d'un ou deux membres se fiaient beaucoup à leurs épouses pour obtenir du soutien. Même si leur travail n'a jamais été officiellement reconnu à l'époque, les femmes appuyaient les opérations policières de diverses façons, notamment en répondant au téléphone, en prenant les plaintes, en fouillant les délinquantes et en préparant des repas pour les détenus. Bien des épouses ont ouvert leur foyer aux juges, aux médecins, aux infirmières et aux hauts dirigeants de l'organisation de passage dans la région, et les ont hébergés et nourris, tout s'occupant de leurs propres familles.
En 2013, la GRC a rendu hommage à 468 de ces femmes de partout au pays (pour certaines, de manière posthume) pour le soutien généreux qu'elles ont offert à leurs époux, à l'organisation et à leur pays. Inspirée par le livre When the Second Man Was a Woman, de Ruth Lee-Knight, Ivy-Anne Mitchell a proposé en 2010 au commissaire de l'époque William Elliott de créer un prix. Après d'innombrables heures de travail et beaucoup de démarches entreprises par l'Association des anciens de la GRC, le prix Second Man a été créé pour récompenser ces femmes et souligner leurs contributions, leur engagement et leur dévouement. Mesdames Lee-Knight et Mitchell en sont toutes deux récipiendaires.
Des employés municipaux, des membres civils et des employés de la fonction publique occupant divers rôles continuent de travailler sans relâche à l'appui des opérations policières. La fonctionnaire comptant le plus d'ancienneté à la GRC a récemment célébré 55 années de service, un nouveau jalon au sein de l'organisation.
Comme la GRC compte plus de 10 000 employés civils, il y a beaucoup trop de rôles à mettre en évidence, mais on mentionne rarement les postes de commis de détachement et d'opérateur de la Station de transmissions opérationnelles (STO). Les commis de détachement sont le cœur de chaque détachement, tandis que les opérateurs des STO sont la voix qui répond aux appels d'urgence – qu'il s'agisse d'appels concernant de fausses alarmes, des querelles de ménage, des appelants suicidaires ou des alertes à la bombe.
« Ce qui incite la plupart d'entre nous à se lancer dans cette carrière, c'est le désir d'aider les autres, précise Heather Lewis, gestionnaire de STO dans la Division D. C'est pour cette raison que j'ai passé toute ma carrière ici. »
Elle a commencé sa carrière à la GRC comme commise dans un détachement du sud du Manitoba, un milieu de travail bien différent en 1977. Mme Lewis répondait aux appels des citoyens et dépêchait les membres sur les lieux. « Nous nous servions de fiches papier pour tenir un registre des individus accusés d'infractions », se rappelle-t-elle. L'information était notée à l'encre sur papier – rien n'était enregistré sur support électronique.
Les commis de détachement assurent la permanence de la GRC dans chaque communauté. Contrairement aux membres réguliers qui sont souvent mutés après quelques années, les commis de détachement sont habituellement originaires des communautés où ils travaillent. Lorsqu'un poste s'est libéré à la STO de Thompson (Man.) en 1980, la décision de quitter son poste d'employée municipale pour devenir membre civile et de déménager dans le nord du Manitoba a été difficile à prendre pour Mme Lewis, mais elle ne pouvait pas laisser passer une telle occasion.
»Bien des choses ont changé depuis, mais la sécurité des membres demeure toujours une priorité. Nous avions des sabliers sur nos bureaux pour compter le temps après voir dépêché des policiers à la suite d'un appel », confie-t-elle. Après cinq minutes, les opérateurs communiquaient avec les membres pour s'assurer que tout allait bien. Bien sûr, de nos jours, tout est automatisé et fait de façon électronique, mais les opérateurs assurent toujours un suivi auprès des membres qui répondent à des appels et communiquent avec les unités de patrouille toutes les heures. Que les membres opérationnels soient sur le terrain ou à remplir des documents à leur bureau, ils peuvent compter sur les employés des STO - de véritables partenaires qui restent en contact et collaborent avec eux pour les appels.
« La plupart de nos nouvelles pratiques sont liées à la sécurité du policier, affirme Mme Lewis tout en précisant le rôle des opérateurs et les types de questions qu'ils doivent poser aux appelants. Nous fournissons aux policiers qui interviennent le plus d'information possible de sorte à répondre aux questions qui s'imposent (qui, quoi, où, comment et y a-t-il présence d'armes?) et nous veillons à effectuer toutes les recherches dans les bases de données avant de dépêcher les policiers sur les lieux. La sécurité du policier et du public est notre priorité. »
La formation à la STO a changé considérablement au cours des années. Auparavant, les opérateurs apprenaient « sur le tas » et ne suivaient pas de formation officielle. Lorsque Mme Lewis est devenue gestionnaire il y a six ans, elle a travaillé avec le coordonnateur de la formation de la STO pour élaborer une formation uniforme pour la prise et la répartition d'appels.
« Notre STO a collaboré avec d'autres stations dans la Région du Nord-Ouest afin d'adopter un programme de formation structuré en 2009 avant de contribuer à la création d'un programme national de formation des opérateurs des télécommunications qui est devenu obligatoire en 2014 », ajoute-t-elle.
« N'allez pas croire que c'est facile. Nous répondons à des appels difficiles et nous devons garder notre sang-froid et nous assurer d'accomplir notre travail », indique cette ancienne de la STO à qui le port du casque téléphonique et les échanges avec les partenaires opérationnels manquent. « Il y a des jours où j'ai envie de répondre aux appels, mais j'adore mon emploi actuel et pouvoir parler du travail incroyable qu'effectue cette équipe merveilleuse. »
Mme Lewis conclut en nous disant que peu importe les fonctions ou le rôle qu'on remplit, une carrière exceptionnelle nous attend si on travaille à la GRC.
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