Consultations avec la collectivité pour préparer les excuses de la GRC en Nouvelle Écosse aux Néo-Écossais d'origine africaine et à toutes les personnes d'ascendance africaine pour l'utilisation historique des contrôles de routine
Aperçu des consultations avec la collectivité
Avril 2024
Préparé par :
Cap. Erin Dillon, analyste de la diversité, en partenariat avec l'Association des travailleurs sociaux noirs
Sur cette page
- Contexte
- Cinq questions
- Planification des excuses
- Citations du comité directeur du commandant
- Citation de la GRC en Nouvelle-Écosse
- Expériences vécues - citations de membres de la communauté ayant participé aux consultations
Contexte
En 2019, le Dr Scot Wortley a publié le rapport Halifax, Nova Scotia : Street Checks Report, qui révèle que les personnes d'ascendance africaine sont nettement surreprésentées dans les statistiques des contrôles de routine.
La GRC en Nouvelle-Écosse n'a pas présenté d'excuses pour ces résultats à l'époque, mais elle le fera en 2024.
Le commandant, le commissaire adjoint Dennis Daley, a demandé conseil à un groupe des Néo-Écossais d'origine africaine de partout dans la province (maintenant connu comme le Comité directeur du commandant). Ce comité a collaboré aux activités de sensibilisation dans la province pour s'assurer d'obtenir la rétroaction des collectivités sur les excuses à venir et le plan d'action qui en découle.
De septembre 2023 à janvier 2024, le comm. adj. Daley et des membres de détachements locaux ont été accueillis dans 13 collectivités Néo-Écossais d'origine africaine. Des membres de la collectivité, ou un membre du Comité directeur du commandant créé pour faire avancer le travail sur les excuses, ont coanimé ces consultations, en mettant l'accent sur le fait que la GRC était là pour écouter.
Cinq questions ont été posées à chacune de ces consultations, et l'Association des travailleurs sociaux noirs (ATSN) était présente pour prendre des notes et appuyer les membres de la collectivité. L'avis de la collectivité a également été sollicité au moyen d'une enquête électronique, dont la promotion a été assurée par la page Facebook du Black Cultural Centre for Nova Scotia.
La caporale Erin Dillon, en partenariat avec l'ATSN, a résumé les commentaires reçus des collectivités dans le présent rapport.
Cinq questions
Question 1 : « À quel endroit les excuses devraient elles être présentées? »
Thèmes communs
- Dans une des collectivités Néo-Écossaises d'origine africaine historiques
- Doivent être accessibles à tous, ou pouvoir être regardées par tous
- Il ne faut pas oublier les plus petites collectivités
Résumé
Pendant les consultations, il a été suggéré que les excuses soient présentées dans une collectivité Néo-Écossaises d'origine africaine, sur un site historique significatif. La majorité des collectivités ont mentionné leur propre centre communautaire ou un lieu centralisé dans la province, mais elles ont aussi précisé que ce devait être là où les gens ont été le plus touchés par les contrôles de routine. On a également souligné que d'importants efforts devaient être déployés en vue de promouvoir l'événement organisé pour présenter des excuses et le rendre accessible à tous, dans l'ensemble de la province.
Autres commentaires
- Dans les collectivités les plus touchées.
- Commencer dans les collectivités où les contrôles de routine ont été effectués.
- « Je pense à la façon dont le Mois du patrimoine africain est organisé; le lancement a lieu à Province House, puis chaque collectivité individuelle fait son propre lancement. »
- Centre Culturel Noir; Africville.
- Shelburne.
- Il ne faut pas oublier les petites collectivités; elles sont laissées pour compte.
- Retourner à la collectivité avec le plan.
Question 2 : « Qu'est-ce qui rendrait les excuses de la GRC significatives pour vous? »
Thèmes communs
- Montrer que ces excuses sont sincères et pas seulement lues à partir d'un script.
- Les actes sont plus éloquents que les mots; les excuses sont importantes, mais elles ne veulent rien dire si elles ne sont pas suivies de mesures concrètes.
- Reconnaître les erreurs commises, s'engager à ne pas les répéter et élaborer un plan pour s'améliorer.
Résumé
Il est ressorti des consultations que ces excuses peuvent être significatives si elles émanent de l'officier le plus haut placé de la province ou du pays. La GRC doit expliquer pourquoi il a fallu attendre aussi longtemps avant d'avoir les excuses, et elle doit montrer que tous ses membres sont d'accord. Il faut reconnaître les traumatismes intergénérationnels et la façon dont les membres de la collectivité noire se sont sentis humiliés devant le public et les membres de leur famille à cause de la police. Ces excuses doivent être orientées vers l'action, et elles doivent être accompagnées d'un suivi et, aussi, d'un dialogue permanent. La GRC doit montrer qu'elle comprend que ces injustices ont empêché des personnes d'accéder à l'emploi et à l'éducation. Elle doit également être consciente qu'une grande confiance a été rompue et que, pour certains, des excuses ne suffiront pas à y remédier.
Autres commentaires
- Assumer la responsabilité de ses actes, et nommer les choses pour ce qu'elles sont.
- Faire participer les jeunes.
- Toucher à l'histoire des collectivités noires.
- Où en est la GRC avec les autres recommandations (c.-à-d. le rapport Wortley)?
Question 3 : « Quels mots ou phrases spécifiques doivent figurer dans les excuses? »
Thèmes communs
- Sincérité.
- Assumer l'entière responsabilité de ses actes.
- Reconnaître pleinement le racisme anti-Noirs et s'efforcer sincèrement d'y remédier.
Résumé
Il est ressorti des consultations que la GRC doit présenter des excuses sincères et pleinement responsables. La GRC doit reconnaître que le racisme anti-Noirs est ancré dans son histoire et expliquer ce qu'elle a fait aux collectivités noires. Les mots « Je suis désolé » doivent être adressés directement aux victimes et à la collectivité. On a fait remarquer que si la GRC connaissait l'histoire, elle n'aurait pas à poser cette question à la collectivité.
Autres commentaires
- Noter l'oiseau Sankofa : Regarder derrière soi, qu'a-t-on fait?
- Dénoncer les actes des contrôles de routine et parler du privilège des Blancs.
- Ce n'est pas le résultat des actions des collectivités, mais bien celui de la GRC.
- Les excuses doivent être formulées de manière à ce que tout le monde puisse les comprendre.
- Les excuses devraient comporter un volet éducatif et historique.
- Montrer à la collectivité ce qui a été fait depuis la diffusion du rapport Wortley.
- Reconnaître que la pratique des contrôles de routine était un comportement raciste.
Question 4 : « Qu'est-ce qui rendrait le plan d'action de la GRC qui suit les excuses significatif pour vous? »
Thèmes communs
- Formation obligatoire pour la GRC en Nouvelle-Écosse sur l'histoire des collectivités Néo-Écossaises d'origine africaine et sur le racisme anti-Noirs.
- Responsabilité.
- Repenser le processus d'embauche.
- S'impliquer davantage dans les collectivités noires (par exemple en organisant des assemblées publiques et en se rendant dans les centres communautaires, les écoles et les salles paroissiales).
- Accroître la diversité au sein de la GRC.
- Accompagnement global pour la guérison.
Résumé
Lors des consultations, les collectivités ont déclaré qu'une formation continue et significative sur l'histoire Néo-Écossaise d'origine africaine et le racisme anti-Noirs doit être obligatoire pour les policiers qui travaillent en Nouvelle-Écosse. Les collectivités se sont souvent interrogées sur l'histoire qui est enseignée aux policiers avant qu'ils ne quittent la Division Dépôt de la GRC, et elles ont suggéré que des études de plus haut niveau soient exigées pour accéder au processus de promotion. Des membres de la collectivité ont remis le processus d'embauche et le mentorat de la GRC (par exemple formation sur le terrain) en question, et ont demandé que des changements y soient apportés. Quelles sont les mesures mises en place pour protéger la collectivité contre les personnes ayant des idéologies racistes? Comment la GRC traite-t-elle les plaintes pour racisme? La collectivité souhaite que ces procédures soient claires et accessibles à tous, afin que chacun puisse les comprendre et y donner suite. Il est aussi important de savoir qui siège aux organismes indépendants chargés des plaintes. La collectivité veut voir la police à des activités communautaires et avoir l'occasion de parler aux membres du détachement local dans des tribunes telles que les assemblées publiques. Il a également été mentionné que la GRC est une force de police très mobile et que les policiers sont souvent mutés alors même qu'ils viennent de gagner la confiance de la collectivité. Les membres de la collectivité doivent faire partie de la discussion lorsque l'organisation (et d'autres services de police) prend des décisions et apporte des changements aux politiques qui auront une incidence sur la collectivité.
Autres commentaires
- Investir des fonds pour traiter les traumatismes.
- Installer une plaque ou un drapeau en souvenir des excuses, comme pour le 2e Bataillon de construction.
- Vérifier régulièrement les données pour voir s'il y a des problèmes dans un secteur ou avec des policiers en particulier.
- Des changements doivent être introduits dans tous les services de police, et pas seulement dans la GRC.
- Rétribution financière.
Question 5 : « Quelles organisations ou associations locales devraient être officiellement invitées à la présentation des excuses? »
Thèmes communs
- Les victimes et les membres de la collectivité devraient être au premier plan.
- Les organisations affiliées aux collectivités Néo-Écossaise d'origine africaine et aux personnes d'ascendance africaine.
- Les représentants du gouvernement (par exemple, le ministre de la Justice).
- Tous les secteurs des systèmes d'éducation et de justice.
- Ouvert au public, avec invitation aux médias.
Résumé
Pendant les consultations, on a convenu que les invitations devaient être adressées en priorité aux victimes et aux membres de la collectivité. Des représentants d'autres services de police, du milieu de l'éducation et du système judiciaire devraient également être présents. Comme les Néo-Écossaise d'origine africaine et les personnes d'ascendance africaine ont souvent été cités dans les médias quand la police a effectué des contrôles de routine, le public et les médias devraient être présents pour assister aux excuses de la GRC.
Autres commentaires
- Invitations écrites
- Jeunes et Aînés
- African United Baptist Association
- Fournisseurs de services aux Néo-Écossaise d'origine africaine (par exemple, ATSN)
- Affaires afro-néo-écossaises
- A Better Man Association
- 902 Man Up
- Clubs des garçons et filles
- Collectivités 2ELGBTQI+
Planification des excuses
Prochaines étapes – Grâce aux conseils et aux commentaires de la collectivité, la GRC en Nouvelle-Écosse, en collaboration avec le Comité directeur, élaborera un plan d'action et organisera un événement pour la présentation d'excuses.
Citations du comité directeur du commandant
Il n'y a rien pour nous, sans nous.
Nous comprenons, en tant que collectivité, la controverse qui entoure la question et nous jouons un double rôle dans ce travail.
Citation de la GRC en Nouvelle-Écosse
Je m'engage à faire en sorte que la GRC en Nouvelle-Écosse s'attaque plus efficacement au racisme anti-Noirs à l'intérieur et à l'extérieur de l'organisation. Nos excuses sont la première étape.
Expériences vécues - citations de membres de la communauté ayant participé aux consultations
Le racisme a fait du tort à beaucoup de gens, en particulier aux hommes noirs.
Nous avons des connaissances que nous devons communiquer.
C'est un problème systémique. Ce serait bien si quelqu'un pouvait expliquer ce que cela signifie vraiment.
Nous devons regarder derrière nous, comme l'oiseau Sankofa. Vous devez dire ce que vous avez fait, assumer vos responsabilités et fixer des objectifs mesurables.
Tout le monde doit pouvoir assister à la présentation des excuses.
Il faut faire remonter les préjugés inconscients à la surface. On a besoin de policiers qui s'opposent aux pratiques contraires à l'éthique.
Présenter ses excuses est significatif, mais des mesures doivent être prises pour soutenir ces excuses. Des mots comme "engagement", "suivi" et "dialogue permanent".
Les politiques et les procédures doivent servir et représenter les collectivités que vous servez. Le document doit être évolutif, il changera.
Le racisme est bien vivant. Pensons nous qu'il va disparaître parce que des excuses ont été présentées? Non. Nous devons des mesures concrètes à la collectivité. Peut-être s'agit-il de mettre de l'argent de côté pour que la collectivité puisse guérir. C'est peut être une question de bien-être. Peu importe ce qui est nécessaire à la guérison de la collectivité.
Comment pouvons-nous guérir certains des traumatismes subis par les collectivités?
Nous demandons à la GRC de nous traiter de façon juste, respective et équitable.
C'est la GRC qui nous a arrêtés et qui a fait des commentaires, et je veux reconnaître que vous êtes prêts à agir et à faire ce qu'il faut. Il n'est jamais trop tard pour s'excuser.
Nos enfants ont peur. Il faut un village pour élever un enfant, et la GRC/le service de police régional d'Halifax fait partie de ce village. Si on veut que des changements soient faits, on ne doit former qu'une seule collectivité. On veut la même chose que les quartiers sud et ouest. La même énergie qui est donnée aux collectivités blanches doit être donnée aux collectivités noires. Il faut changer le regard que nous portons les uns sur les autres.
Il ne faut pas voir ce plan d'action comme celui de la GRC; il faut que ce plan d'action soit celui de la collectivité et de la GRC. Jusqu'ici, on n'a pas eu voix au chapitre; on a toujours accepté ce qui a été dit ou fait. Des résultats spécifiques doivent être fixés au nom de la collectivité, et ces conversations doivent être menées au nom de celle-ci. C'est la seule chose qui permettra de résoudre ce qui a été soulevé. Notre présence ici part d'une bonne intention, mais elle ne veut pas dire que nous sommes tous d'accord, et ce sont des conversations difficiles.
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