Maryah Walker est agente de programmes communautaires au Dét. de La Loche de la GRC en Sask. Première titulaire de ce poste civil dans la province, elle assure une liaison entre la communauté et la police. Paul Northcott s'est entretenu avec elle sur son métier, ses défis et ses réussites.
Quel est le rôle d'un agent de programmes communautaires?
Je travaille avec la communauté à élaborer des initiatives de prévention et de réduction du crime. Il s'agit de mettre en œuvre de façon concrète les priorités nationales et divisionnaires de la GRC en la matière. Il ne me revient pas de dire aux gens comment améliorer les choses. À l'issue de consultations avec les gens, nous déterminons des programmes qu'ils mettront en œuvre avec le soutien de la police; l'expérience révèle que c'est la meilleure façon de procéder.
Quel est votre rapport avec les policiers?
Je laisse les membres se concentrer sur les enquêtes. Lorsqu'une école souhaite un exposé, je prends les dispositions nécessaires et je conçois la présentation pour que le membre de la GRC exploite au mieux le temps consacré en classe. De plus, je contribue à sensibiliser les membres à la culture de la communauté, ce qui a une incidence sur les interventions. Nombre de nos membres n'ont jamais travaillé ni vécu dans une communauté dénée et c'est à moi de favoriser un rapprochement.
Quelle est l'utilité de l'agent de programmes communautaires pour la GRC?
Accaparés par les demandes d'intervention, les membres n'ont souvent pas le temps de se consacrer à la police communautaire. C'est mon rôle de développer les capacités de la communauté – inculquer aux gens, en les sensibilisant à Échec au crime, aux gangs et aux agressions sexuelles, les outils qui les aideront à prévenir et à réduire le crime. Nous leur offrons les connaissances pour les aider à faire des choix éclairés.
Quels sont les obstacles à votre travail?
Pour nos séances de sensibilisation, la tradition veut que les gens se réunissent autour d'un repas. Malheureusement, le budget nous manque et, lorsque nous travaillons avec les jeunes, le repas est le point de départ des initiatives de programme. Heureusement, j'ai établi de bonnes relations avec le maire, le conseil municipal et le centre d'amitié local. Conscients de la valeur des initiatives communautaires, ils sont heureux d'assumer le coût des dîners ou des collations.
Quittant Kitchener pour venir m'établir ici en 2011, la jeune mère que j'étais a éprouvé un choc culturel certain. J'ai cependant su m'adapter à la communauté, j'en apprécie le rythme de vie et j'ai adopté de nouveaux passe-temps.
Parlez-moi d'une de vos réussite.
J'ai travaillé avec un groupe de jeunes hommes qui étaient démobilisés – séchant les cours et faisant des choix de vie malsains. De concert avec le travailleur social de l'école, j'ai entrepris d'offrir des séances hebdomadaires sur l'acquisition de compétences de vie. Au fil du temps, nous avons tissé des liens intimes avec les jeunes et quatre d'entre eux obtiendront leur diplôme cette année. Que de chemin parcouru : aujourd'hui, ils sont des mentors pour les autres jeunes.
En tant que non-Autochtone dans un secteur autochtone, comment tissez-vous des liens avec la communauté?
Mon fils et moi avons fait l'effort de nous intégrer dans la communauté. Il parle déné et je me débrouille assez bien aussi. Nous avons participé à des événements communautaires au sein desquels nous avons noué de solides amitiés et établi un réseau de soutien. Je suis ainsi plus efficace dans mes fonctions, grâce au lien de confiance érigé avec la communauté.
Quel genre de soutien êtes-vous en mesure d'apporter à la communauté?
Grâce à la relation de confiance que j'ai nouée avec eux, les gens s'ouvrent à moi. Je dois ajouter que le soutien qu'ils m'offrent est à la mesure de l'appui que je leur apporte. Ensemble, nous avons vécu des pertes profondes, j'ai été bouleversée par des événements tragiques qui ont secoué la communauté. Si nous sommes demeurés ici, c'est grâce au soutien de la communauté. C'est une relation mutuellement enrichissante. Je n'ai pas de famille ici, mais ces gens sont ma famille.