L'Université de Regina a entamé son étude des effets du travail policier sur la santé mentale des agents de la GRC.
Il s'agit d'un projet de recherche mené à la Div. Dépôt – l'École de la GRC – qui porte sur les traumatismes liés au stress opérationnel (TSO), y compris le trouble de stress post-traumatique (TSPT). À compter de janvier, les cadets qui commencent leur formation auront l'occasion d'y participer.
Dirigé par M. Nicholas Carleton, Ph. D., à l'Institut canadien de recherche et de traitement en sécurité publique (ICRTSP) à Regina, le projet vise à repérer les symptômes psychologiques et physiologiques des troubles liés aux traumatismes et au stress.
L'étude longitudinale sur les traumatismes liés au stress opérationnel fait partie de la Stratégie en matière de santé mentale de la GRC. Ses résultats serviront à établir un plan à long terme de soutien des policiers ainsi qu'à éliminer les préjugés associés aux maladies mentales.
Bien que la participation à l'étude soit volontaire, l'équipe de recherche espère que tous les cadets y prendront part.
Le projet consiste à recueillir des données d'une importance cruciale et à établir une nouvelle norme de référence en matière de soins pour tous les participants. Des niveaux de soins en santé mentale sans précédent seront offerts aux participants.
Les cadets recevront des montres et des téléphones intelligents, ainsi qu'une chemise munie d'un moniteur de fréquence cardiaque en temps réel. Cette technologie permettra d'observer les changements phy-siologiques à mesure qu'ils accomplissent leurs tâches quotidiennes, à Dépôt comme sur le terrain.
Ils subiront des évaluations psychologiques et devront soumettre un journal chaque jour ou chaque mois.
Certains cadets suivront une formation psychologique sur mesure qu'ils pourront appliquer dans leurs vies personnelle et professionnelle. On estime que les participants seront mieux protégés contre les TSPT et mieux préparés à affronter les réalités du travail policier.
Les chercheurs espèrent que les cinq ans et demi que durera le projet profiteront aux participants tout au long de leur carrière.
La GRC reconnaît l'importance d'une bonne santé mentale. Elle a beau mettre en place différentes mesures de prévention et d'intervention destinées à améliorer la santé et la sécurité psychologiques de ses employés, elle continue à perdre de nombreux policiers en raison de problèmes de santé mentale.
Selon Anciens Combattants Ca-nada, en 2014, 41,7 p. 100 des demandes d'indemnisation pour une invalidité de longue durée de policiers qui avaient quitté la GRC étaient liées à des problèmes de santé mentale. Une étude récente menée à l'échelle du pays révèle qu'un nombre important de policiers de la GRC ont obtenu un résultat positif pour le TSPT (30 p. 100), pour un trouble dépressif majeur (32 p. 100) et pour un trouble d'anxiété généralisée (23 p. 100), parmi d'autres problèmes de santé mentale (Carleton et al., sous presse).
L'Université de Regina est mondia-lement reconnue pour ses travaux en psychologie clinique, notamment l'étude du TSPT et d'autres TSO. L'étude longitudinale de la GRC cadre bien avec les priorités de l'Université en matière de recherche et s'appuie sur la collaboration continue avec l'École de la GRC.
En outre, l'Université de Regina est le centre administratif de l'ICRTSP, qui aide les ressources universitaires à élaborer des études et à accroître leur capacité de recherche.
Le projet aura une incidence positive sur la santé mentale à la GRC. Il orientera les politiques et les programmes en traduisant la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail en améliorations concrètes – d'abord à la GRC, puis pour l'ensemble des employés de la sécurité publique canadiens.