Chaque semaine, à Okotoks (Alb.), la gend. Rita Gillis rend visite à une classe de 4e année pour lire une histoire aux élèves.
« Pour beaucoup d'enfants, la présence d'un policier en classe est quelque chose de tout nouveau,
indique la gend. Gillis, agente de liaison scolaire au Détachement d'Otokoks. Ils ne sont pas habitués à voir des policiers dans le rôle d'enseignant.
»
Dans le cadre du programme DIRE, des policiers armés de livres apprennent à des élèves du primaire à faire face à l'intimidation. Par la lecture et la discussion, ils enseignent aux enfants les quatre stratégies cardinales de résolution des conflits promues par le programme : demander de l'aide, ignorer, reculer, en parler (DIRE).
L'an dernier, la gend. Gillis a aidé à introduire DIRE à la St. Mary's Elementary School. Le succès fut si grand que le programme est maintenant donné dans cinq classes de 4e année.
« Ça ouvre un nouveau canal de communication,
dit la gend. Gillis. Nouer des liens aussi tôt avec les élèves facilite les relations qu'on aura plus tard avec eux, quand ils seront adolescents.
»
Ne pas hésiter à DIRE
DIRE est subventionné par la Fondation de la GRC, un organisme caritatif qui met sur pied, développe et soutient des programmes pour l'enfance et la jeunesse partout au Canada. Les détachements de la GRC se servent souvent des programmes parrainés par la Fondation pour entrer en relation avec les jeunes et les détourner précocement du chemin de la criminalité.
En amenant des policiers dans les classes pour échanger avec les enfants, le programme DIRE favorise la création de liens. Chaque mois, un policier vient lire aux élèves un des livres dénonçant l'intimidation que l'école a retenus, puis amorce avec eux une activité de communication portant sur les points abordés.
Lors de sa dernière visite scolaire, la gend. Gillis a lu une histoire qui soulignait l'importance de savoir apprécier nos différences.
Elle a ensuite demandé aux élèves, groupés deux par deux, d'énumérer les choses qu'ils avaient en commun, puis celles qui les rendaient uniques.
« Excitation et participation étaient à leur comble,
rapporte-t-elle. J'ai surpris des conversation inouïes, comme cet élève qui dit à un autre "
»je ne savais pas que tu aimais le sushi!
" — tous ont découvert des choses insoupçonnées sur leurs camarades de classe. L'activité a fait naître un sentiment d'unité et de camaraderie chez les élèves.
La gend. Gillis apprécie la manière dont DIRE incite la police à converser avec les jeunes.
« Les enfants s'imaginent souvent que les policiers ont une épaisse carapace, alors il est utile de leur montrer que nous sommes des personnes ordinaires. Ça abat les barrières.
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Kids, Cops and Computers
La Fondation de la GRC soutient aussi le programme Kids, Cops and Computers (KCC), qui s'adresse aux élèves du secondaire. Tout comme DIRE, le programme KCC vise à mettre les jeunes sur la bonne voie en leur apprenant à adopter de saines habitudes de vie.
La gend. Rebecca Dingle, de la GRC, mène le programme dans une classe de 7e année de la Brooks Junior High School, à Brooks (Alb.). Depuis trois ans, elle se sert de KCC pour nouer contact avec les jeunes de la communauté.
« En leur donnant des outils pour réussir très tôt dans la vie, on réduit les risques de délinquance future,
analyse la gend. Dingle. Ils passent leur temps à utiliser l'ordinateur, leur cellulaire et les médias sociaux. Nous cherchons à leur inculquer des habitudes saines, sensées et sécuritaires.
»
Dans le cadre du programme, chaque jeune reçoit un ordinateur portatif qu'il peut utiliser tout au long de l'année pour faire ses devoirs.
« Les jeunes ont un talent naturel pour le numérique, et l'utilisation de technologies en classe peut stimuler leur ardeur au travail,
constate Jim Burchell, directeur de la Brooks Junior High School. Cela rétablit une certaine équité entre les élèves qui n'ont pas d'outils informatiques à la maison et ceux qui en ont.
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La gend. Dingle va voir sa classe de 7e année une fois par mois. Elle aborde des thèmes comme la cyberintimidation, le sextage et l'estime de soi. Elle montre en outre aux élèves comment signaler les cas de harcèlement en ligne, comment protéger leur profil sociomédiatique et comment déterminer s'il est opportun ou non d'afficher en ligne tel ou tel contenu.
À la fin de l'année, les jeunes qui ont suivi le programme jusqu'au bout se voient officiellement céder la propriété de l'ordinateur portatif qui leur avait été prêté.
« Mettre la technologie à la disposition des jeunes favorise leur réussite et les aide à exceller dans les domaines qui les intéressent,
conclut la gend. Dingle. Notre espoir est de voir certains d'entre eux saisir l'occasion de s'imposer comme des meneurs, aussi bien à leur école et dans leur communauté que dans le cyberespace.
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