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Un nouveau système de radiocommunication utilisé l'été dernier pendant le Sommet du G7 à Québec est actuellement mis en service pour la GRC dans le centre du pays. Le système offre aux policiers une solution judicieuse pour communiquer pendant les situations d'urgence.
Le réseau de radiocommunication repose sur une technologie semblable à la technologie cellulaire. C'est une façon plus efficace pour les policiers de communiquer, surtout pendant des incidents critiques, selon Chris Quizi des Services radio nationaux de la GRC.
« Lorsqu'un événement comme l'attentat sur la colline du Parlement survient, tout le monde se met à utiliser son cellulaire pour joindre ses proches ou suivre les nouvelles, ce qui bloque les réseaux cellulaires », affirme M. Quizi, gestionnaire responsable du projet de renouvellement des radios. « C'est pourquoi nous avons conçu des réseaux radio spécialisés; pour nous assurer qu'en cas d'événement majeur, les policiers auront un moyen de communication fiable. »
Depuis juin dernier, des travaux sont en cours pour mettre en place plus de 200 sites radio en Ontario et au Québec d'ici 2023.
Le signal le plus fort
Grâce à un réseau de tours cellulaires et de radio, les nouvelles radios se connectent automatiquement aux tours émettant le signal le plus fort. Les policiers peuvent ainsi rester à portée de leurs collègues lorsqu'ils parcourent de grandes distances, et ils n'ont pas à changer de canal quand ils se trouvent hors de la portée d'une tour, comme c'est le cas actuellement.
Les radios sont munies d'une fonction de cryptage, de sorte qu'il est impossible pour une personne autre qu'un agent de la GRC ou d'un service de police partenaire d'écouter les conversations. Et une radio perdue ou volée peut être désactivée à distance.
De plus, plusieurs conversations peuvent avoir lieu en même temps sur un canal sans qu'elles soient entendues par d'autres personnes. Le système conventionnel ne permet qu'une conversation à la fois, et celle-ci peut être entendue par quiconque syntonise le même canal, pour autant que la personne se trouve dans la même zone de couverture radio.
Le serg. Éric Boudreault était responsable de 201 membres du Groupe tactique d'intervention et de 42 policiers affectés à des opérations tactiques pendant le Sommet en juin dernier. En poste au centre de commandement de Valcartier, le serg. Boudreault dirigeait les policiers qui travaillaient dans un rayon de 244 kilomètres des trois principaux emplacements.
Grâce au nouveau système radio, l'équipe du serg. Boudreault a même pu garder contact avec les policiers au sol tout en accompagnant des PDM en avion entre Bagotville, La Malbaie et Québec.
« La réception était incroyable, ajoute-t-il. J'ai pu parler à tous mes chefs d'équipe, même ceux dans des secteurs où les conditions étaient défavorables à la réception ».
« Le plus gros défi pour l'équipe des radiocommunications était d'assurer une réception claire et nette sur tout le territoire montagneux d'une centaine de kilomètres carrés », explique Erick Soucy, qui était responsable du projet à Québec.
Il ajoute que pour que les équipes opérationnelles sur place aient la meilleure réception possible, 42 sites radio ont été mis en place, dont 14 nouvelles tours qui ont été construites en dix mois seulement. En temps normal, la construction d'une seule tour peut prendre jusqu'à deux ans.
Après le Sommet du G7, la plupart des sites radio ont été mis hors service, à l'exception du noyau de secours à Québec, qui sera déménagé à Ottawa, et du noyau principal, qui sera à Montréal.
Nouveaux départs
La GRC espère utiliser les tours existantes qui appartiennent à des fournisseurs de services cellulaires, au gouvernement provincial ou à des entreprises privées pour la plupart des sites radio dont l'installation est prévue au cours des cinq prochaines années. Mais on n'a pas exclu la construction de nouvelles tours si c'est ce qu'il faut pour améliorer la réception dans certains secteurs.
Jusqu'à 120 sites radio sont prévus au Québec et 88 en Ontario. Selon Chris Quizi, l'objectif est que 90 p. 100 des sites soient en exploitation d'ici 2021.
« Les anciennes radios sont de moins en moins supportées, c'est pourquoi nous devons mettre le nouveau système en place, poursuit-il. Il arrive un moment où on n'arrive plus à se procurer les pièces dont on a besoin et où le fournisseur ne vend plus le logiciel. »
Dans chaque province, la GRC surveille son propre système de radiocommunications, et dans certaines provinces, elle partage des systèmes avec le gouvernement provincial ou des services de police municipaux. Chaque province se trouve donc à différentes étapes d'un cycle de vie.
« C'était une excellente occasion, car l'Ontario et le Québec avaient besoin d'un nouveau système en même temps et il était plus logique de s'associer », conclut M. Quizi.
Au fur et à mesure que les radios seront remplacées par les nouvelles, l'ancien équipement sera retiré de chaque site radio et offert aux détachements de la GRC ailleurs au pays.